Accord avec les USA: «Nous n’avons rien acheté», dit Parmelin
Le conseiller fédéral Guy Parmelin a pris position sur les critiques concernant l'accord douanier conclu entre la Suisse et les Etats-Unis. Dans une interview accordée à CH Media et diffusée en français par ajour.ch, il affirme que la Suisse n'a "rien acheté".
(Keystone-ATS) «Les entrepreneurs suisses nous ont simplement présenté les investissements qu’ils prévoient d’effectuer aux Etats-Unis dans les prochaines années», a répondu Guy Parmelin à la déclaration selon laquelle la Suisse aurait «acheté sa liberté».
«Les entreprises auraient de toute façon envisagé ces investissements. Il n’existe aucune obligation, ni pour elles ni pour la Suisse, de les réaliser.» M. Parmelin considère également comme «tout à fait réaliste» que l’économie suisse investisse 200 milliards de francs aux Etats-Unis au cours des cinq prochaines années.
«Les chiffres et les intentions viennent des entreprises elles-mêmes. Elles ont d’ores et déjà des projets de construction, dont certains déjà autorisés.» Peut-être que les objectifs ne seraient pas atteints «d’un ou deux milliards.» «Mais l’ordre de grandeur sera certainement au rendez-vous.»
Il faut poursuivre les négociations
A la critique selon laquelle le Conseil fédéral ne dit qu’une moitié de la vérité sur l’accord douanier, M. Parmelin répond que beaucoup de gens n’ont tout simplement pas pris la peine de lire la déclaration commune des deux gouvernements. «Il distingue avec précision ce qui est juridiquement contraignant et ce qui ne l’est pas. Beaucoup de points qui suscitent aujourd’hui des remous devront, au contraire, désormais être négociés».
La Suisse n’est pas obligée de reprendre les normes de sécurité américaines pour les voitures, mais le Conseil fédéral est prêt à discuter de la possibilité de simplifier l’homologation des véhicules. De telles simplifications ont également été demandées par des parlementaires suisses dans des interventions.
Les promesses d’importation de produits agricoles américains ne «menacent en rien» l’existence des paysans suisses, poursuit l’UDC vaudois, réagissant à la remarque formulée par l’Union suisse des paysans qui demande des aides structurelles et à l’investissement en compensation des importations de viande américaine.
D’éventuels achats d’armement ne font pas partie de la déclaration d’intention conclue avec les Etats-Unis: «mais si nous achetons des armes américaines, il faut évidemment la munition qui va avec. La vraie question est plutôt: seront-ils capables de nous les livrer?»
Intégrer une clause de sortie
M. Parmelin est également convaincu qu’il sera possible de combler le déficit de la balance commerciale des Etats-Unis avec la Suisse d’ici 2028. «Déjà maintenant, l’or fondu en Suisse a été un moteur qui est déjà en train de s’estomper», dit-il.
Si la Cour suprême des Etats-Unis devait déclarer les droits de douane de Trump illégaux, son gouvernement «trouvera sûrement d’autres moyens de maintenir ces droits», poursuit Guy Parmelin. «L’important est que nous rédigions maintenant un accord juridiquement contraignant avec une clause de sortie si cela se produit.»
La Suisse et les Etats-Unis sont parvenus à un accord la semaine dernière: les Etats-Unis réduisent leurs droits de douane de 39% à 15% pour la plupart des produits en provenance de Suisse. La date d’entrée en vigueur du nouveau tarif douanier n’était pas encore claire. «Il faut un peu de temps», a déclaré M. Parmelin samedi à la radio et à la télévision suisses. L’objectif est que le nouveau tarif douanier soit appliqué le plus rapidement possible.