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ArcelorMittal devant la justice pour mauvaise gestion des déchets

(Keystone-ATS) Le site d’ArcelorMittal de Florange (Moselle) est jugé lundi par le tribunal correctionnel de Thionville pour avoir déversé sans autorisation sur un crassier des eaux usées. Ces dernières avaient été présentées en juin 2017 par un intérimaire comme des rejets d’acide.

La société ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, représentée par sa directrice, Anita Bonnard, est poursuivie pour « gestion irrégulière des déchets » et « exploitation d’une installation classée pour la protection de l’environnement sans autorisation ».

Un salarié d’un sous-traitant d’ArcelorMittal avait diffusé en juin 2017 des vidéos le montrant déverser sur le crassier de Marspich, un quartier d’Hayange (Moselle), un liquide jaunâtre qu’il présentait comme de l’acide utilisé pour décaper l’acier. Les images de l’ancien intérimaire avaient été filmées en décembre 2016.

L’enquête, ouverte par le parquet de Thionville pour « atteinte à l’environnement », avait conclu en septembre 2018 « que le produit déversé sur le crassier (était) issu d’une cuve de stockage d’eaux usées relevant de la ligne de décapage et de régénération d’acide ».

Les deux citernes du crassier contenaient « de l’eau usée avec un faible pourcentage d’acide chlorhydrique » pour la première et « de l’eau usée avec un faible pourcentage d’acide chlorhydrique et une concentration conséquente de boue d’hydroxyde de fer » pour la seconde, selon l’enquête.

Or, le crassier a vocation à accueillir, par arrêté préfectoral, les boues d’hydroxyde de fer et non les eaux usées, avait rappelé le parquet.

Blessures involontaires

« J’attends une sanction, ça fait deux ans que j’en bave et ça ferait un exemple comme on parle d’écologie en ce moment », a réagi le trentenaire, présent à l’audience.

Après une plainte de l’intérimaire, une enquête pour « blessures involontaires » avait été ouverte en février. Il dit souffrir d’une perte du goût et de l’odorat, d’irritation des yeux et reproche à la société de ne pas l’avoir informé qu’il transportait « des matières particulièrement dangereuses ».

L’ancien intérimaire, qui se présente comme un lanceur d’alerte, avait été relaxé en mars après avoir proféré des menaces à l’encontre d’ArcelorMittal. Il avait raconté être « épuisé, au bout du rouleau » et ne plus retrouver de travail depuis ses dénonciations.

La communauté d’agglomération du Val de Fensch, qui regroupe dix communes dont celles d’Hayange et de Florange, s’est constituée partie civiles. Quatre associations de protection de l’environnement ont demandé à être reconnues comme victimes.

L’entreprise sidérurgique encourt une peine de deux ans d’emprisonnement et 75’000 euros (84’400 francs) d’amende.

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