

Aujourd’hui en Suisse
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Nous vous parlons aujourd’hui de bonne et de mauvaise fortune, que ce soit en termes de richesse ou de destin. Concernant l’imposition des entreprises, les cantons suisses pratiquent des taux particulièrement modérés. En 2021, ils ont même dépassé Singapour dans le moins-disant fiscal.
Dans le même temps, une centaine de millionnaires philanthropes réclament d’être taxés davantage pour faire face aux profondes inégalités qui se creusent dans le monde sous l’impact de la pandémie. Des inégalités qui incitent le gouvernement suisse à repenser sa politique de coopération et d’aide humanitaire.
Bonne lecture,

Pour les entreprises, la charge fiscale a baissé en Suisse en 2021, alors qu’elle a stagné chez ses principaux concurrents. L’attractivité du pays s’est donc améliorée, relève Le Temps, sur la foi d’une étude de l’institut BAK.
La concurrence fiscale sera réduite par le projet de l’OCDE d’impôt minimum de 15%, mais elle n’est pas éliminée, avertit mon confrère Emmanuel Garessus, avant de rendre compte de l’étude Taxation Index 2021 que l’institut de recherche économique BAK vient de publier.
Dans le classement international établi pour l’année dernière par l’institut, un canton suisse, Nidwald (9,8% de taux d’imposition), a remplacé l’ancien leader Hongkong (9,9%) en tête du classement international. Uri, Obwald et Appenzell Rhodes-Extérieures sont également compétitifs, alors que Berne est le canton le moins généreux du pays, avec Zurich. La Suisse offre «des niveaux d’imposition plus faibles que les pays voisins, où la charge se situe entre 8,6 (Autriche) et 15,4 points de pourcentage (Allemagne) au-dessus de la moyenne suisse», selon le BAK Taxation Index 2021.
La charge fiscale des entreprises dans les cantons suisses est ainsi devenue plus basse qu’à Singapour.
C’est grâce aux effets positifs de la réforme fiscale des entreprises (RFFA), entrée en vigueur en 2020, que la Suisse est parvenue à se rendre plus attractive l’année dernière, alors que les taux sont restés assez stables en moyenne à l’étranger.
- Les cantons suisses sont devenus plus avantageux que Singapour (Le Temps/abonnésLien externe)
- Le résumé de l’étude du BAK en anglaisLien externe

Taxez-nous davantage, implorent une centaine de multimillionnaires dans une lettre ouverte adressée aux participants du Forum de Davos qui se tient actuellement par écrans interposés.
C’est à l’instigation de plusieurs ONG dont Oxfam que cette lettre est publiée. «Alors que des milliards d’individus luttent pour survivre durant cette pandémie, la fortune des milliardaires devient hors de contrôle. Cela ne peut pas être juste», s’indigne dans un communiqué Jenny Ricks, coordinatrice mondiale du mouvement d’activistes Fight Inequality Alliance, une des organisations membres du collectif.
Lundi, un rapport d’Oxfam a montré que les dix plus grosses fortunes de la planète, dont font partie Jeff Bezos et Elon Musk, avaient vu la valeur de leurs patrimoines doubler à 1500 milliards de dollars (1324,9 milliards d’euros) durant les deux années de pandémie de Covid-19, grâce à la hausse des cours boursiers des entreprises dont ils sont actionnaires.
La Fight Inequality Alliance, l’ONG Oxfam, l’Institute for Policy Studies, basé à Washington, et le Patriotic Millionaires, une organisation d’Américains fortunés, proposent une taxe annuelle de 2 à 5% selon l’importance de la fortune qui permettrait de dégager chaque année 2520 milliards de dollars. Une somme qui permettrait de vacciner l’ensemble des populations de la planète et d’offrir une couverture santé universelle et une protection sociale aux 3,6 milliards d’individus vivant dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
- Des ONG internationales vantent une taxe sur les plus riches pour dégager 2520 milliards de dollars (Le Temps/abonnésLien externe)
- Le communiqué en anglaisLien externe d’Oxfam
- La lettre ouverte des fortunés (en anglaisLien externe)
- La réunion virtuelle du WEFLien externe

Aide humanitaire ou coopération au développement? Pour le gouvernement suisse, il n’y a plus vraiment lieu de faire la différence entre les secours d’urgence et les programmes de coopération de plus long terme.
L’exemple de l’épidémie de choléra en Haïti en 2020 montre que la frontière entre les différentes formes d’aide est devenue plus floue. Dans ce cas, l’aide humanitaire internationale n’est pas seulement intervenue à court terme en fournissant des soins médicaux, mais a également agi sur les structures d’approvisionnement en eau. Une façon de rendre l’aide durable.
«Autrefois, la coopération au développement quittait les lieux lorsque la situation devenait trop tendue», explique Markus Heiniger, qui a travaillé pendant des années pour des agences de développement suisses. Aujourd’hui, elle devrait rester engagée même dans des situations fragiles. Les organisations humanitaires, elles, sont confrontées à des crises et des guerres prolongées. Elles doivent inscrire leur action dans la durée et pallier les manques des pays d’intervention en termes d’infrastructures et de gouvernance. Un défi que tente de relever une organisation emblématique comme le CICR depuis une dizaine d’année.
La Direction suisse du développement et de la coopération (DDC) va ainsi suivre la tendance et opérer une importante réorganisation: les départements de l’aide humanitaire et de la coopération au développement doivent être fusionnés d’ici septembre 2022, à l’exception de leurs budgets respectifs. Une perspective qui alarme certains élus de droite.
- Lire l’article de ma consœur Sibilla Bondolfi
- Les entreprises et l’aide au développement, un partenariat risqué, l’article de Jessica Davis Plüss
- «Le CICR doit prouver chaque jour qu’il est radicalement neutre» (swissinfo.ch/décembre 2014)

Sur le front du Covid, le gouvernement suisse a décidé ce mercredi de prolonger jusqu’à fin février l’obligation de télétravail et les quarantaines pour les cas-contact.
Les patients atteints du coronavirus sont moins nombreux dans les soins intensifs, mais le Conseil fédéral veut rester prudent, car la situation reste tendue, a indiqué en substance le ministre de la santé Alain Berset. La Suisse se trouve peut-être à la veille d’une transition majeure vers une phase endémique. «On l’espère, mais on ne sait pas. Il faut rester modeste et prudent», a prudemment déclaré Alain Berset.
Selon le ministre, le Conseil fédéral étudie en permanence la possibilité de lever les restrictions. Il discutera chaque semaine de la possibilité de faire des allègements des mesures plus tôt que prévu.
Les mesures annoncées font suite à la consultation des cantons. Le Conseil fédéral a ainsi renoncé à prolonger ces mesures jusqu’à fin mars. Il renonce également à durcir l’obligation du port du masque dans les espaces intérieurs. Par ailleurs, les étudiants des Hautes écoles pourront continuer de suivre les cours en présentiel.
- Le suivi de la pandémie en Suisse (swissinfo.ch)
- Le suivi des annonces du Conseil fédéral (RTSLien externe)
- Le suivi de la pandémie dans le monde (Le Temps/abonnésLien externe)

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