
Cantons de Genève et de Vaud: « gueule de bois » et « douche froide »

La décision du président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane de 39% à la Suisse suscite la stupéfaction et l'inquiétude dans l'Arc lémanique. Elle risque de lourdement affecter l'économie exportatrice des cantons de Genève et de Vaud.
(Keystone-ATS) « Aujourd’hui, on a la gueule de bois. Il s’agit d’une vraie déclaration de guerre commerciale. C’est injustifié et injustifiable, d’une gravité sans précédent sur le front économique », a déclaré à Keystone-ATS Vincent Subilia, directeur de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève (CCIG). « La mauvaise nouvelle est particulièrement grave et irrationnelle. C’est d’une injustice criante », affirme-t-il.
« L’économie genevoise sera très sévèrement affectée, de l’horlogerie au medtech en passant par le secteur des machines-outils. Nous sommes le deuxième canton suisse exportateur vers les Etats-Unis. Cela représente quelque 3,4 milliards de francs d’exportation par année », s’inquiète M. Subilia.
Voir sous d’autres cieux?
Même « douche froide » pour le Canton de Vaud. « C’est d’une lourdeur folle. C’est irréel. Cela va être insupportable pour notre économie exportatrice », commente Philippe Miauton, directeur de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI). « Nos entrepreneurs sont tous abasourdis et inquiets », ajoute-t-il.
« L’économie vaudoise est très diversifiée et tout le monde est concerné. Elle sera donc forcément touchée de manière décuplée », s’inquiète-t-il aussi. « S’il n’y a pas de solution, il faudra songer à aller voir sous d’autres cieux, à déménager des productions ailleurs », prévient-il.
Pour les deux responsables, la balle est désormais dans le camp du Conseil fédéral. « Il va devoir prendre son bâton de pèlerin, redoubler de combativité et activer la diplomatie commerciale pour obtenir si possible des concessions », plaide Vincent Subilia. « Au Conseil fédéral de faire l’effort, de ramener du calme dans notre économie », poursuit Philippe Miauton.