
Centrafrique: Bozizé fuit au Cameroun, Djotodia en successeur
(Keystone-ATS) Le chef de la rébellion centrafricaine Michel Djotodia s’est proclamé chef de l’Etat par intérim après le renversement, dimanche, du président François Bozizé. Ce dernier a quitté Bangui pour se réfugier au Cameroun. L’Union africaine a de son côté annoncé avoir suspendu la République centrafricaine.
Les insurgés se sont engagés à maintenir dans ses fonctions le premier ministre, Nicolas Tiangaye, et à remanier « légèrement » le gouvernement formé à la suite d’un accord de partage du pouvoir conclu en janvier à Libreville, au Gabon.
Ils ont également promis de tenir des élections « d’ici deux ou trois ans » pour rétablir un régime démocratique dans ce pays enclavé d’Afrique centrale, l’un des plus pauvres de la planète.
Agé d’une soixantaine d’années, M. Djotodia est un ancien fonctionnaire et diplomate. Il a basculé dans la rébellion il y a Djatodiaenviron huit ans et en est devenu l’un des principaux animateurs. Il faisait partie des cinq représentants de la Séléka à faire partie du gouvernement d’union nationale formé il y a deux mois.
Condamnations internationales
La prise de Bangui à l’issue d’une offensive éclair de quatre jours a été internationalement condamnée. L’Union africaine (UA) a suspendu la participation de la Centrafrique à l’organisation. L’UA a également imposé des sanctions à sept responsables de la coalition rebelle Séléka, dont son chef Michel Djotodia.
L’ONU a condamné la prise de pouvoir par les rebelles et s’est déclaré inquiète des violations de droits de l’homme. L’Union européenne et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont également élevé la voix contre le changement « par la force » du gouvernement en Centrafrique.
« Le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun où il se trouve actuellement dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil », a annoncé la présidence camerounaise. Sa famille a elle été prise en charge en République démocratique du Congo (RDC).
Sur le terrain, au moins treize militaires de la force sud-africaine ont été tués et 27 blessés lors de la prise de Bangui.