

Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Dans la foulée des marches civiques aux Etats-Unis, la dénonciation des discriminations qui pèsent sur les minorités connaît un nouveau souffle, y compris en Suisse où des manifestations se suivent dans les villes, comme lundi soir.
Ma consœur Marie Vuilleumier se penche, elle, sur le sort des mendiants – souvent des Roms venus de Roumanie – toujours plus ostracisés en Suisse. Une minorité qui n’intéresse pas grand monde.
Nous vous proposons aussi des articles sur le besoin de revoir la formation aux métiers de la santé à l’aune de l’expérience de la pandémie de Covid-19 et sur l’initiative «pour des multinationales responsables».
Cordialement,

Vaud est l’un des derniers cantons suisses à avoir interdit la mendicité. Un an et demi après son introduction, les autorités sont satisfaites, mais les personnes directement concernées se retrouvent dans une extrême précarité, raconte Marie Vuilleumier.
«Avant, la mendicité était encadrée. Maintenant, la loi est clairement répressive», lui dit Christian Pannatier, chef de la Division proximité, partenariats et multiculturalité de la Police municipale lausannoise.
Premiers visés, les Roms venus de Roumanie ont subi de plein fouet cette mesure, comme le raconte Marie Vuilleumier et le photographe Yves Leresche. Comme le dit un chercheur dans l’article, nous assistons avec ce genre de mesures à une criminalisation de la pauvreté.
Le réveil des consciences contre le racisme déclenché aux Etats-Unis, l’attention accrue aux nombreux pauvres de Suisse, à l’occasion de la crise du coronavirus, permettront-ils de mieux accepter cette minorité européenne rejetée de tous? L’Etat de droit en vigueur dans les démocraties européenne est parfaitement outillé, sans devoir importer l’idée problématique de «privilège blanc».
- En Suisse, l’interdiction de la mendicité frappe les plus fragiles (swissinfo.ch)
- À Genève, plus de 10’000 manifestants contre le racismeLien externe (RTS)
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La femme de lettre Tania de Montaigne dit pourquoi la notion de privilège blanc est problématiqueLien externe (lesinrocks.com)

Sous l’effet du coronavirus, la formation aux métiers de la santé va connaître une mutation afin de répondre aux besoins vitaux des populations. C’est l’évaluation que fait le professeur en santé globale de l’Université de Genève Jean-François Etter qu’a interrogé mon confrère Alain Meyer.
«Il convient d’augmenter le contenu de la formation sur les maladies infectieuses et les épidémies, certes, mais également sur les autres risques liés à la crise climatique, la globalisation, la déforestation, etc.», énumère le professeur.
Et ça n’est pas tout. Le corps médical devra aussi «savoir planifier et gérer des programmes de santé et élaborer des politiques en faisant preuve de leadership pour leur mise en œuvre.» Et si dans la foulée, le statut du personnel soignant – les infirmières – s’en trouve revalorisé, nous serons tous gagnants.
- Des métiers de la santé globalisés à l’aune de la Covid-19 (swissinfo.ch)
- Infirmières en Suisse, héroïnes stressées et sous-payées (swissinfo.ch)
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Un infectiologue et un épidémiologisteLien externe à la tête de la SCNAT et des Académies suisses des sciences (Heidi.news/abonnés)
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Après des années de débats, le vote des Suisses sur l’initiative «Pour des multinationales responsables» est désormais certain. Pour s’y opposer, le Parlement a adopté un contre-projet qui évite de nouvelles règles en la matière.
Comment faire pour que les entreprises multinationales garantissent le respect des droits de l’homme et la préservation de l’environnement par leurs filiales dans les différentes parties du monde où elles sont actives? Cette question fait depuis longtemps l’objet de discussions au niveau mondial, rappelle mon confrère Andrea Tognina.
En Suisse, l’initiative populaire repose sur deux piliers: l’obligation du «devoir de diligence» pour les multinationales et la définition des responsabilités en cas de violation de cette obligation. Le contre-projet, lui, en édulcore la portée pour les entreprises concernées.
Dans le même temps, des discussions sont en cours dans l’Union européenne et dans différents pays européens sur un éventuel durcissement des règles relatives à la responsabilité sociale des entreprises. Une tendance de fond que la Suisse ne peut ignorer.
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La responsabilité des entreprises, une partie ouverte dans les urnes (swissinfo.ch)
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Comment l’ONU veut rendre comptables les multinationales (swissinfo.ch/2018)

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