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Un quart des personnes actives dans le secteur de la construction en Suisse sont des immigrés européens.

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Chères lectrices, chers lecteurs,

Bienvenue dans cette sélection du 28 juillet! Dans deux mois quasiment jour pour jour, les citoyens suisses seront appelés à s’exprimer sur cinq objets de votation. Parmi ces thèmes, la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne. L’UDC veut en finir avec cet accord mais les chiffres montrent qu’économiquement, l’immigration européenne a plutôt profité à la Suisse. 

Autre sujet politiquement sensible, l’extrémisme en tous genres dans lequel versent certains jeunes. Alors qu’un projet de renforcement de l’arsenal législatif antiterroriste en Suisse fait polémique, on a parlé de prévention des dérives avec une spécialiste.

Également dans le radar du jour, les projets de recherche sur le coronavirus financés en Suisse, et une série de portraits témoins du «monde d’après».

Excellente lecture,

Un quart des personnes actives dans le secteur de la construction en Suisse sont des immigrés européens.
Un quart des personnes actives dans le secteur de la construction en Suisse sont des immigrés européens. Keystone / Alexandra Wey

Une immigration «modérée» en Suisse: c’est ce que veut le parti de droite conservatrice UDC. Son initiative réclamant l’abrogation de l’accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) sera soumise au vote des Suisses le 27 septembre prochain. L’Union démocratique du centre (UDC) souhaite aussi qu’il soit impossible de conclure de nouveaux traités accordant un régime de libre circulation à des étrangers en Suisse.


Sur le plan économique, il apparaît cependant que la forte immigration européenne a répondu aux besoins du marché de l’emploi helvétique. C’est ce que concluent de nombreuses études parues sur le sujet au cours des dernières années, et c’est aussi ce que disent les rapports annuels du Secrétariat d’État à l’économie (SECO).

Les chiffres montrent que l’intégration des immigrés sur le marché du travail n’a, de manière générale, pas pénalisé la population suisse. Que ce soit en termes de perspectives d’emploi ou d’évolution salariale, les «effets d’éviction» sont pratiquement imperceptibles. C’est probablement grâce aux mesures d’accompagnement, introduites dès 2004 pour limiter les risques de sous-enchère salariale et de dégradation des conditions de travail.

À l’inverse, la fin de la libre circulation coûterait cher à l’économie suisse. Deux rapports simulant ce scénario estiment qu’à l’horizon 2035, le PIB, le commerce extérieur et le revenu du travail de la population active pourraient être nettement inférieurs en comparaison avec un avenir où la libre circulation est toujours en vigueur.

Une manifestation anarchiste à Berne
Une manifestation anarchiste à Berne (illustration). Keystone / Anthony Anex

L’extrémisme de gauche attire davantage les jeunes Suisses que l’extrémisme de droite ou l’extrémisme islamiste. Alors que le projet de renforcement de l’arsenal législatif antiterroriste suscite la controverse en Suisse, swissinfo.ch a discuté de leurs profils et de prévention des dérives avec Sandrine Haymoz, professeure à la Haute École de travail social de Fribourg.


Selon une étude, 7% des jeunes en Suisse peuvent être considérés comme des extrémistes de gauche. Les jeunes extrémistes de droite sont 5,9% et les extrémistes islamistes 2,7%. Pourtant, l’extrémisme islamiste fait davantage parler de lui. Paradoxal? Oui, mais la sociologue l’explique «car lorsqu’il y a un attentat islamiste, il est malheureusement très violent».

Les jeunes tentés par des courants idéologiques extrêmes sont surtout des garçons. Sur le plan psychologique, la plupart sont impulsifs, ont de faibles valeurs morales et font peu confiance aux institutions, décrit Sandrine Haymoz. Presque tous jouent à des jeux vidéo violents ou regardent des films très violents. Ils se radicalisent sur Internet ou au contact d’amis.

La prévention réside dans le renforcement de l’esprit critique, de l’empathie et du vivre-ensemble. Il est important de montrer à ces jeunes qu’il y a d’autres manières de penser et de renforcer l’ouverture aux autres, souligne la spécialiste. Il faudrait aussi leur permettre de participer davantage à la démocratie en leur dédiant un espace de parole, selon Sandrine Haymoz.

Le directeur du FNS Matthias Egger.
Le directeur du FNS Matthias Egger. Keystone / Peter Schneider

La Suisse finance près d’une quarantaine de recherches sur la Covid-19. Depuis début mars, plus de 200 projets ont été déposés dans le cadre du programme de recherches sur le coronavirus lancé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). «Nous avons pu en financer 36», souligne le président du FNS Matthias Egger dans un entretien au Temps paru aujourd’hui.


Les programmes sélectionnés recoupent toutes les disciplines. D’après le site du FNS, une grande majorité des projets ont été approuvés dans le domaine de la biomédecine, mais plusieurs des recherches soutenues appartiennent aux sciences humaines/sociales et aux MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles et technique).

Ces projets ont désormais tous démarré. L’épidémiologiste bernois Matthias Egger espère que les recherches «se traduiront rapidement en applications concrètes». Lui qui a quitté il y a dix jours la présidence de la task force scientifique Covid-19 donne aussi son avis sur la gestion de la crise par la Suisse.

Les autorités n’ont pas suffisamment impliqué la science, estime-t-il. Pour Matthias Egger, «nous devons mettre en place des mécanismes permettant d’impliquer plus rapidement nos ressources scientifiques». Il plaide aussi pour que la Suisse renforce la digitalisation de ses moyens de surveillance des maladies infectieuses.

Quelques portraits des personnes interrogées dans la série.
Quelques portraits des personnes interrogées dans la série. RTS

À la rencontre d’anonymes dont les vies ont été chamboulées par la crise du coronavirus. Les rédactions des Médias francophones publics (France Inter, RTBF, RTS, RFI et Radio-Canada) ont réalisé les portraits de vingt personnes dont le destin s’est accéléré, qui ont été contraintes au changement ou ont dû précipiter leurs projets.


Chez certains, le coronavirus a été le déclic pour un engagement médical ou social. En faisant son service citoyen en maison de repos en plein cœur de la crise, une jeune femme belge raconte par exemple s’être découvert une vocation et entamera bientôt des études d’assistante sociale. D’autres personnes interrogées disent vouloir devenir médecin ou créer leur ONG.

D’autres encore se sont tournées vers la culture pour tenir bon. C’est par exemple le cas d’acteurs sud-africains qui ont réalisé une série pendant le confinement, en filmant chacun leur partie du script depuis chez eux avec leur smartphone. Mais aussi d’une quinquagénaire qui s’est résolue à tout quitter pour entamer une nouvelle vie, musicale cette fois.

Cette série met en lumière des carrières réduites à néant. Elle a rencontré, à l’inverse, des personnes dont l’activité a été dopée par le confinement. Elle donne également la parole à celles et ceux pour qui le «monde d’après» passe par un repli sur soi, sa famille et son foyer.


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