Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Vous en avez plus qu’assez d’entendre parler quotidiennement de coronavirus? Nous aussi. Pour autant, nous ne pouvons pas faire l’autruche et simplement regarder ailleurs.
Ne pas voir, ou ne pas vouloir regarder, c’est peut-être aussi le problème du système d’asile en Suisse, qui ne tiendrait pas suffisamment compte des problèmes psychologiques des réfugiés.
Et pour terminer sur une bonne nouvelle, notons que les élections boliviennes se sont déroulées dans le calme, contrairement à ce que craignait une expatriée suisse. Le pays peut-il maintenant espérer se relever des difficultés induites par la pandémie, grâce à son nouveau président, aussi ancien ministre de l’économie?
Bonne lecture!
Face à la recrudescence des nouveaux cas d’infection au coronavirus, le Conseil fédéral s’est exceptionnellement réuni dimanche. Résultat: un renforcement des mesures, qui deviennent nationales.
Dans le désordre, on citera notamment: le port du masque qui devient obligatoire dans tous les lieux publics fermés (églises, musées…) et dans tous les accès aux transports publics (gares, arrêts de bus ou de tram…), la consommation dans les bars et restaurants qui ne se fera plus qu’assise, l’interdiction de se rassembler spontanément à plus de quinze personnes et la recommandation du gouvernement d’avoir le plus possible recours au télétravail.
Ces mesures servent à prévenir qu’un trop grand nombre de personnes soient infectées, risquant, en fonction de leur réaction à la maladie, d’engorger le système hospitalier. En effet, comme le signalaient mes collègues de la RTS dans La Matinale du jour, l’hôpital du Valais est déjà en proie à des difficultés, alors que le nombre d’hospitalisations dues au coronavirus a triplé entre vendredi et dimanche.
L’occasion toutefois de rappeler que sur le total des personnes décédées depuis le début de la pandémie et pour lesquelles des données complètes sont disponibles, 97% souffraient déjà d’une maladie, principalement d’hypertension (63%), d’une maladie cardio-vasculaire (58%) et de diabète (26%), selon l’Office fédéral de la santé publique.
- Coronavirus: la situation en Suisse (swissinfo.ch)
- La rubrique dans le journal de la MatinaleLien externe (RTS)
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Rapport hebdomadaireLien externe sur la situation épidémiologique en Suisse (OFSP)
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Le programme d’accueil des réfugiés contient-il des failles systémiques? Lorsque le gouvernement suisse a décidé de participer au programme de réinstallation des Nations unies pour les réfugiés vulnérables, il ne pensait certainement pas devoir répondre un jour à cette délicate question.
Ma collègue May Elmahdi-Lichtsteiner a rencontré Khater Obeida, un Syrien arrivé en Suisse en 2015. Souffrant de troubles de stress post-traumatique, sa situation psychologique s’est aggravée à la suite de son séjour au centre d’asile de Biberist, dans le canton de Soleure.
Selon ses dires, le lieu – une dépendance de l’ancienne prison – lui rappelait son traumatisme et son besoin de solitude n’aurait pas été pris en considération. En outre, il accuse ORS, l’organisation privée qui gère le centre, de ne pas l’avoir conduit chez le médecin alors qu’il réclamait de l’aide et que ses médicaments étaient épuisés. De son côté, ORS rétorque que les réfugiés sont «traités avec respect, en tenant compte notamment de leurs problèmes physiques et/ou psychologiques». C’est donc parole contre parole.
Au-delà de ce cas précis, les organisations non gouvernementales actives dans le domaine relèvent plusieurs problèmes. Par exemple, il y aurait un «manque de dépistage systématique des demandeurs d’asile, afin d’identifier les victimes de torture, les personnes traumatisées et les personnes ayant des besoins particuliers». L’Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers déplore le manque d’attention accordé aux traumatismes. La critique porte également sur le fait qu’il n’existe pas de procédures ni de règles établies pour traiter les réfugiés traumatisés. Enfin, les associations considèrent que la situation est fondamentalement problématique lorsque le secteur privé à but lucratif devient actif dans le domaine de l’aide humanitaire.
- Les demandeurs d’asile traumatisés ne trouvent pas la paix en Suisse (swissinfo.ch)
- Vie, travail et amour en Suisse: le long apprentissage des requérants d’asile (swissinfo.ch)
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Pour les jeunes réfugiés, le droit à l’éducation n’est souvent qu’un leurre (swissinfo.ch)
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Hier dimanche, René Felber, ancien conseiller fédéral, est décédé à l’âge de 87 ans. Il avait fait de l’adhésion de la Suisse à l’Europe son fer de lance. L’occasion de revenir sur sa carrière et sur le dossier qui l’a tant occupé.
Sur son compte Twitter, le Parti socialiste suisse écrit: «Ancien conseiller fédéral socialiste, le Neuchâtelois René Felber s’en est allé hier, laissant derrière lui une vie d’engagements, de passion et surtout de partage.»
Les éloges pleuvent de toutes parts pour saluer un «homme de conviction», «un grand serviteur de l’État et de la Suisse», un «politicien passionné». En charge du département fédéral des Affaires étrangères entre 1987 et 1993, il doit sa renommée au combat qu’il a mené pour faire adhérer la Suisse à l’EEE (Espace économique européen) en 1992. Au soir du 6 décembre 1992, le «non» du peuple suisse sonna comme un cuisant échec.
Mon collègue Olivier Pauchard s’était entretenu au début des années 2000 avec l’ancien conseiller fédéral, qui gardait un goût amer de cette défaite et pour qui les bilatérales mises en place entre la Suisse et l’Union européenne ne représentaient finalement «qu’un palliatif».
- Pour René Felber, l’EEE reste une occasion ratée (swissinfo.ch)
- Notre dossier complet: La Suisse joue gros dans ses négociations avec l’UE (swissinfo.ch)
- L’ancien conseiller fédéralLien externe René Felber est décédé (Le Temps)
La semaine dernière, nous vous livrions le témoignage de Katharina Cerny Escobar, une Bernoise expatriée en Bolivie, sur les élections présidentielles à venir. Ces dernières ont eu lieu hier, et c’est le socialiste Luis Arce qui est donné vainqueur.
Crédité de plus de 52% des voix, l’ancien ministre de l’Économie sous Evo Morales devance son rival, le centriste Carlos Mesa. Il permet ainsi au Mouvement vers le socialisme (MAS) de revenir au pouvoir, à la suite de la démission en 2019 de l’ancien président issu du même parti.
Le vainqueur s’est félicité que la Bolivie «renoue avec la démocratie», après que les élections de dimanche se soient déroulées dans le calme et qu’aucun heurt n’a été constaté à l’annonce, très lente, des résultats.
Taxé d’artisan du «miracle économique bolivien», Luis Arce avait réussi entre 2006 et 2017 à faire multiplier par quatre le PIB du pays. Toutefois, la pandémie de coronavirus a porté un coup très dur à l’économie, en particulier à la classe moyenne qui venait à peine de se former, comme en témoigne la Suissesse interviewée par ma consœur Flurina Dünki.
- Le socialiste Luis ArceLien externe donné vainqueur de la présidentielle bolivienne (RTS/AFP)
- Les Boliviens aux urnes pour l’élection de la peur (swissinfo.ch)
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