Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Votre pays d’origine, qui dénombre chaque jour plus de 5000 nouveaux cas de Covid-19, est désormais considéré comme une zone à risque par son voisin allemand. Cet après-midi, une réunion de crise s’est encore tenue entre le ministre de la Santé Alain Berset et les représentants des cantons.
Pour vous remonter un peu le moral, nous vous emmenons aussi vous promener dans les couloirs de la plus vieille usine de savon de Suisse, qui a connu un boom ces derniers mois grâce au… coronavirus!
Bonne lecture,
Les mesures strictes prises par le canton du Valais, le plus touché par le coronavirus, vont dans le bon sens, a estimé jeudi le ministre de la Santé Alain Berset. La Suisse est désormais sur la liste rouge de l’Allemagne, avec plus de 5200 cas supplémentaires en 24 heures.
«Nous pouvons éviter un confinement, mais nous devons ralentir la propagation du virus, le nombre de contacts doit être réduit et nous devons les rendre plus sûrs», a martelé Lukas Engelberger, le président de la Conférence des directeurs cantonaux. Il estime qu’il faut agir «immédiatement». Le gouvernement se penchera sur la situation mercredi prochain.
Les cantons latins exigent un durcissement et une harmonisation des mesures anti-Covid, ont-ils fait savoir jeudi matin dans un communiqué. Ils recommandent l’adoption de toute une série de restrictions supplémentaires: interdiction des rassemblements publics et privés de plus de 10 personnes, fermeture des établissements publics à 23h ou encore interdiction des sports de contact amateurs.
«Si on veut éviter que la situation ne s’aggrave, il faut agir maintenant», a déclaré ce matin à la RTS la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga. Malgré les mesures drastiques prises par certains cantons pour endiguer la pandémie, de nouvelles décisions pourraient être prises au niveau fédéral, a-t-elle expliqué.
Au front pour lutter contre la pandémie, les soignants exigent plus de transparence sur l’impact de la Covid-19 sur leur profession. Ils ont remis ce jeudi une lettre ouverte au gouvernement.
Combien de soignants ont attrapé la maladie, lesquels ont des séquelles, quel est l’impact sur leur santé physique et psychique? Contrairement à d’autres pays, la Suisse ne dispose pas encore de données à ce sujet.
Au moins 7000 professionnels de la santé dans le monde sont morts d’une infection au coronavirus, selon le dernier bilan d’Amnesty International. En Suisse, les syndicats sont également convaincus qu’il y a eu des pics de burn-out.
Augmentation des dotations, revalorisations salariales, meilleures conditions de travailet versement d’une prime corona, telles sont les revendications des signataires de la lettre. Une semaine de mobilisation et de débrayage des soignants est aussi prévue du 26 octobre au 31 octobre.
- Lire l’articleLien externe d’Heidi.news sur le sujet
- (Re)lire l’enquête de mon collègue Luigi Jorio sur les infirmières
- L’article de ma collègue Sibilla Bondolfi sur la pénurie de personnel soignant
La crise sanitaire a aussi des effets insolites. La plus ancienne savonnerie de Suisse a vu ses ventes exploser, boostées par les précautions à prendre en matière d’hygiène des mains pour chasser le virus.
Plusieurs fois menacée de disparition, l’usine de savon Mettler a dû quintupler sa production de mai à juillet. Sur son site localisé dans le canton d’Argovie, dans la vallée du Fricktal, l’entreprise du groupe Sodecos a dû engager quatre employés temporaires en plus.
L’entreprise vise désormais le marché chinois. Les dirigeants de la firme estiment que l’essor des derniers mois va se maintenir et comptent lancer une grande campagne de communication en Chine, où le savon dur est encore très utilisé.
Depuis la fondation de l’usine en 1929, le processus de fabrication des savons n’a presque pas changé. Seule modification en cent ans, la graisse animale a été remplacée par de la graisse végétale.
- Visitez la plus ancienne savonnerie de Suisse avec les photos de Thomas Kern et les textes de Samuel Jaberg
Plus
La décapitation d’un professeur en France repose la question de la radicalisation sur Internet, en Suisse aussi. Comment prévenir les dérives des jeunes connectés en permanence? «Les réseaux sociaux agissent comme une caisse de résonance», explique la chercheuse et sociologue de l’Université de Fribourg Mallory Schneuwly Purdie.
Les publications sur les réseaux sociaux à l’encontre du professeur ont pu être le «détonateur d’un passage à l’acte», estime Mallory Schneuwly Purdie. Elles ne sont toutefois pas l’unique cause de l’assassinat de l’enseignant ayant montré des caricatures du Prophète, ajoute la chercheuse.
La radicalisation ne semble pas répondre à une quête religieuse, mais à une quête de sens. Elle permet plutôt à «une frange de la jeunesse d’exprimer son mal-être, sa rage, sa violence», selon la sociologue.
«Il est urgent de remettre l’enseignement du fait religieux au centre», affirme Mallory Schneuwly Purdie. Les jeunes qui évoluent dans des environnements fondamentalistes doivent pouvoir avoir accès à une autre version de leur religion pour aiguiser leur esprit critique.
- Lire l’interviewLien externe complète dans le journal Le Temps
- Le sujetLien externe de la RTS sur la décapitation d’un enseignant
- La Suisse a récemment renforcé les mesures contre la menace terroriste, l’article de mon collègue Frédéric Burnand
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