Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, lecteurs de Suisse et du monde,
Le virus, le confinement, les chiffres martelés chaque jour, les images des hôpitaux débordés: pour les Suisses, ce n’est plus une aventure, cela devient une angoisse. C’est la leçon du cinquième sondage sur la pandémie, dévoilé aujourd’hui. La deuxième vague inquiète, fâche aussi. L’heure n’est plus aux solidarités spontanées, mais plutôt au repli, à l’image de ces hôpitaux alémaniques qui refusent des patients romands.
Les hôpitaux, le dessinateur Patrick Chappatte s’y est plongé pour nous livrer un riche reportage dessiné, hommage discret à celles et ceux qui furent nos héros durant la première vague – et que l’on semble avoir un peu oublié depuis.
Nous parlerons aussi de commerce des armes, sans oublier la plus mauvaise série américaine de l’année, qui pourrait bien enchaîner quelques épisodes de plus.
Inquiets, fatigués, pessimistes: les Suisses accusent nettement le coup de la deuxième vague de coronavirus, qui frappe leur pays comme pratiquement aucun autre au monde. C’est ce que montre le cinquième sondage Sotomo/SSR sur le sujet, dévoilé vendredi.
«L’attitude générale n’est plus de considérer la crise comme une sorte d’aventure, mais plutôt comme un fardeau», résume l’institut qui a mené l’enquête – en ligne, comme il se doit – dans les trois dernières semaines.
La confiance envers les autorités est en baisse et les Suisses craignent davantage pour leurs libertés et pour leur santé. Seule la situation économique inspire moins d’inquiétudes qu’au printemps et en été – peut-être parce que la Suisse ne s’en est pas trop mal sortie jusqu’ici, avancent les auteurs du sondage.
- L’article de mon collègue Urs Geiser
- Coronavirus, la situation en SuisseLien externe – derniers développements, mis à jour régulièrement
La deuxième vague met à mal la solidarité entre cantons suisses. Certains hôpitaux alémaniques ont refusé des patients transférés depuis la Suisse romande. Coup de gueule du ministre de la santé Alain Berset.
De Genève, mais aussi de Fribourg, surchargés, des patients se sont vu refuser l’admission dans des hôpitaux de Zurich et de Berne. Dans d’autres cas, en revanche, les transferts se sont parfaitement déroulés.
Mercredi, Alain Berset a rappelé les cantons à l’ordre. Moins touchée (pour l’instant) par la deuxième vague de la pandémie, la Suisse alémanique a encore de la place en soins intensifs, alors que la Romandie approche de la saturation.
Une plateforme de coordination vient d’être créée à l’échelle fédérale, supervisée par les militaires. Elle n’a toutefois pas encore été activée, indique vendredi l’armée, précisant que les cantons n’y ont pas encore fait appel.
- Le reportage de RTS InfoLien externe – texte et vidéos
- Coronavirus, les chiffres en SuisseLien externe – graphiques mis à jour quotidiennement
Plus
On ne les applaudit plus tous les soirs au balcon, mais les soignant(e)s sont plus que jamais au front. L’excellent Patrick Chappatte – qu’on ne présente plus – leur consacre un reportage dessiné.
Le caricaturiste suisse de renommée mondiale est également un des pionniers du reportage dessiné, un genre qu’il pratique depuis les années 1990. Atteint début mars par la Covid-19, sans savoir au début qu’il l’avait attrapée, il a passé dix jours en confinement.
De mars à septembre, il a suivi ceux qui se battaient au front de l’épidémie à Genève: urgentiste, épidémiologiste, infirmière, nettoyeurs, policier, travailleurs sociaux. Il livre son récit en 124 pages dessinées.
- Le nouveau reportage dessiné et l’interview de Patrick Chappatte, par mon collègue Frédéric Burnand
La Suisse doit-elle interdire les investissements publics dans les entreprises d’armement? swissinfo.ch publie aujourd’hui les points de vue d’un partisan et d’une opposante à l’initiative contre le commerce de guerre, qui sera votée le 29 novembre.
Pour Thomas Bruchez, du Groupe pour une Suisses sans armée, il n’y a pas de «bonnes» et de «mauvaises» armes. L’investissement dans les armes légères doit être interdit au même titre qu’il l’est dans les armes nucléaires ou chimiques, car ce sont de loin les premières qui font le plus de morts.
Christine Bulliard-Marbach, conseillère nationale démocrate-chrétienne, rétorque que l’initiative manque sa cible et nuirait à l’économie. La grosse industrie de l’armement ne serait en effet pas la seule touchée. Les nombreuses PME qui travaillent dans la sous-traitance seraient mises en difficultés, même si elles ne produisent pas directement du matériel de guerre.
- Point de vue de Thomas Bruchez – pour l’initiative
- Point de vue de Christine Bulliard-Marbach – contre l’initiative
- Les enjeux de l’initiative – par mon collègue Urs Geiser
«Du rififi aux États-Unis». Ce pourrait être le titre d’un roman d’OSS 117. Un bien mauvais roman en l’occurrence, avec des longueurs soporifiques du côté du dépouillement et des lourdeurs ubuesques dans l’attitude du président sortant, qui s’accroche à un trône de plus en plus vacillant.
«Si nous ne gagnons pas, c’est que les autres auront triché», martèle Donald Trump depuis des mois. Avec la constance de celui qui sait que plus un slogan est répété, plus il a de chances d’être pris pour vérité.
Aux dernières nouvelles, son rival Joe Biden fait la course en tête – mais bien moins nettement qu’attendu. Le show est toutefois loin d’être terminé. À la justice maintenant d’examiner les «preuves» de fraudes massives alléguées par «l’homme qui tweete plus vite que son ombre».
- Le suivi de l’électionLien externe– heure par heure, par nos collègues de RTS Info
- La revue de la presse helvétique et l’élection vue par quelques Suisses de l’étranger, par mon collègue Olivier Pauchard.
- Divided we stand – l’impressionnante galerie des portraits tirés par les photographes suisses Mathias Braschler et Monika Fischer au cœur de l’Amérique profonde
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