Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, amis de Suisse et du monde,
L’histoire rappelle celle du Tamiflu. Un médicament trop vite décrit comme la panacée (à l’époque, contre la grippe aviaire), et au final guère plus efficace qu’une simple aspirine. Cette fois, on parle du remdesivir, du fabricant américain Gilead, vendu 380 francs la dose! L’OMS n’en veut plus contre la Covid-19, les médecins s’en méfient, et pourtant, les autorités suisses continuent d’en acheter. Édifiant.
Nous parlerons également de diplomatie numérique, d’assistance au suicide et d’un photographe presque malgré lui.
Bonne lecture,
Très cher et très peu efficace, le remdesivir n’est plus considéré comme une panacée contre la Covid-19. Pourtant, la Suisse continue à s’en constituer des stocks. C’est ce que révèle une enquête du collectif international de journalistes #BehindThePledge, qui montre que la pandémie n’est pas une mauvaise affaire pour tout le monde.
Le 20 novembre, l’OMS a émis un avertissement contre l’usage du remdesivir pour les patients Covid. Cinq jours plus tard pourtant, Swissmedic, l’organe suisse d’approbation des médicaments, délivrait une autorisation temporaire pour son utilisation.
Dans les hôpitaux helvétiques, on n’en fait qu’un usage très prudent, dans certains cas bien précis. Mais la Suisse en a commandé de grosses quantités et ne peut pas se dédire. Quelles quantités? Impossible de le savoir.
- L’article de Priti Patnaik, du collectif #BehindThePledge
- Le Tamiflu, une success story aussi édifiante qu’ordinaire, par votre serviteur (mai 2014)
- Coronavirus, la situation en Suisse – mis à jour régulièrement
La politique étrangère ne se joue pas que sur le terrain, mais aussi sur internet. La Suisse vient de publier sa stratégie de politique extérieure numérique 2021–2024. Elle veut notamment contribuer à faire respecter des règles internationales communes et juridiquement contraignantes sur la toile.
Internet n’est plus l’espace global ouvert à tous rêvé à ses débuts. Le réseau se fragmente avec l’établissement de frontières numériques, par lesquelles des régimes autoritaires bloquent son accès en période d’agitation civile – la Chine en est l’exemple le plus connu, mais certainement pas le seul.
Avec l’autodétermination numérique, la Suisse veut également inclure les droits de l’homme dans les discussions: ils doivent être respectés sans limites géographiques, aussi bien en ligne que dans le monde réel. En tant que pays neutre avec une longue tradition de bons offices, la Suisse est bien placée pour intervenir dans les conflits concernant l’espace numérique.
L’article de mon collègue Giannis Mavris
Point fort – L’intelligence artificielle et ses défis éthiques
Le nombre de suicides assistés a triplé depuis 2010 en Suisse. Avec 1176 cas en 2018 (derniers chiffres disponibles), le suicide assisté devient plus fréquent que le suicide non assisté, indique l’Office fédéral de la statistique.
Contrairement aux suicides non assistés, ceux assistés sont plus fréquents parmi les personnes de 65 ou plus. Ils vont souvent de pair avec les maladies comme le cancer, celles du système nerveux ou cardiovasculaires.
L’assistance au suicide est largement acceptée en Suisse, l’un des pays les plus progressistes au monde sur cette question. Le législateur a dépénalisé le suicide au début du XXe siècle, et en a profité pour faire de même avec l’assistance au suicide lorsque les motifs sont altruistes. De nombreux étrangers viennent ainsi finir volontairement leurs jours en Suisse.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Point fort – Pourquoi l’assistance au suicide est considérée comme «normale» en Suisse
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C’est l’histoire d’un policier devenu photographe un peu par nécessité, un peu par hasard. Au départ, il photographie des scènes d’accidents de la route et, au final, il se révèle pour ce qu’il est: un artiste.
Né en 1925, Arnold Odermatt est un pionnier à bien des égards. Et même si elles montrent avant tout des véhicules cabossés, ses photos sont empreintes de poésie et d’humour. Aujourd’hui, elles sont exposées dans le monde entier.
Découvrez ce personnage étonnant derrière la fenêtre No 14 dans notre calendrier de l’Avent.
- Le siteLien externe d’Arnold Odermatt (en allemand)
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