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Chaussures

Aujourd’hui en Suisse

Bonjour, amis lecteurs de Suisse et d’ailleurs,

Après la vague de froid (ce qu’on nommait autrefois l’hiver), le printemps semble s’installer sur le pays. Et aujourd’hui, les Suisses se sentent pousser des ailes, car les magasins, musées, zoos et autres sont à nouveau ouverts. Ne manquent plus que les bistrots.

Nous pourrons bientôt recommencer à y refaire le monde, un monde où, par exemple, les travailleurs auraient autant à dire sur la marche de leur entreprise que les actionnaires. Et où les scandales de corruption seraient peut-être moins nombreux. Non, nous ne sommes pas revenus au temps de la lutte des classes et du grand soir, cette réflexion est tout ce qu’il y a de plus contemporaine, surtout après ce que le monde vient de traverser. Nous y consacrons un large volet.

Excellente lecture,

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Keystone / Jean-christophe Bott

Météo printanière pour ce 1er mars en Suisse, qui marque la réouverture des commerces dits «non-essentiels». Les cafés et restaurants devront quant à eux encore patienter au moins jusqu’au 22 mars.


Les magasins, mais également les musées, zoos, jardins botaniques, salles de lecture des bibliothèques et installations sportives extérieures, fermés depuis plus d’un mois, ont le droit de reprendre leurs activités, avec toutefois un nombre limité de personnes. À l’extérieur, il est désormais autorisé de réunir jusqu’à 15 personnes, alors que la limite à l’intérieur demeure à 5.

Pour le commerce de détail, il était temps: le secteur a vu ses chiffres d’affaires reculer encore en janvier. La baisse est de 0,9% sur un an, en termes nominaux et corrigés des jours ouvrables et fériés. Deux tendances contradictoires se dessinent: les ventes de denrées alimentaires, boissons et tabac ont augmenté de 13,7%, tandis que le non-alimentaire a accusé un recul de 10,4%.

Usine
Keystone / Marcel Bieri

Démocratiser le monde du travail, c’est un premier pas pour démocratiser la société. Signataire d’un manifeste international pour plus de participation des travailleurs dans l’entreprise, la philosophe suisse Rahel Jaeggi en est convaincue. Elle nous a accordé une longue interview.


«La démocratie devrait être plus qu’un choix entre une option A et une option B», plaide Rahel Jaeggi. Le manifeste dont elle se fait la porte-parole demande notamment que les employés des entreprises puissent participer aux choix du management, à la fixation des objectifs stratégiques et aux décisions sur la répartition des bénéfices au même titre que les actionnaires.

Pour pouvoir fonctionner à grande échelle, la démocratie doit aussi exister à petite échelle. «Si vous êtes traité comme un subalterne à votre place de travail, où vous passez de nombreuses heures de votre vie, il vous sera difficile de vous considérer comme un citoyen d’une démocratie», argumente notamment Rahel Jaeggi.

Et si la pandémie était justement le bon moment pour demander davantage de droits pour les employés? La crise a montré l’importance des personnes qui soignent, qui vendent, qui distribuent, acclamées un temps comme des héros. Il serait temps de les reconnaître autrement que par des applaudissements ou de modestes primes…

Argent sale
Keystone / Martial Trezzini

Certaines entreprises suisses seraient-elles au-dessus des lois? S’agissant de corruption ou de blanchiment d’argent, nombreux sont les scandales et rares les condamnations. Un rapport de la section suisse de Transparency International met en cause les lacunes de la législation du pays et de son application.


En droit suisse, la responsabilité pénale de l’entreprise existe depuis 2003. Mais en presque vingt ans, les tribunaux n’ont prononcé que huit condamnations. Des études universitaires ont pourtant montré qu’une entreprise suisse active à l’étranger sur cinq connaissait des problèmes liés à la corruption.

Transparency International pointe du doigt la faiblesse de la législation helvétique et les manques au niveau de son application. Selon l’ONG, la Suisse serait bien inspirée de suivre l’exemple de la France et de la Grande Bretagne, notamment en matière d’incitation à l’autodénonciation.


Chocolat
Keystone / Martial Trezzini

Les Suisses mangent de moins en moins de chocolat – et, plus grave encore, de moins en moins de chocolat suisse. Pour la première fois depuis 1982, la consommation par habitant est tombée en dessous de 10 kilos (9,9). Une désaffection qui s’est faite au détriment du chocolat fabriqué en Suisse (-6,9% en volume), car les ventes de chocolat étranger ont progressé de 1,8%.


En 2020, la production a baissé de plus de 10%, tandis que le chiffre d’affaires a dégringolé de 14,5%, à 1,53 milliard de francs. Chocosuisse, la Fédération des fabricants suisses de chocolat explique ces baisses tant par le recul de la consommation intérieure que par celui des exportations.

Chocosuisse évoque un contexte international difficile, car certaines matières premières coûtent deux fois plus cher en Suisse qu’à l’étranger. La faîtière craint l’instauration d’un droit de douane minimal pour le sucre, tel que le réclament les fabricants de sucre, car un nouveau renchérissement de cette denrée sans laquelle il n’est pas de chocolat affaiblirait encore la Suisse en tant que lieu de fabrication.

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