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Bonjour à vous, Suisses du monde,

Alors que les exportations de marchandises suisses ont diminué en 2020, ce n’est pas le cas des exportations de matériel de guerre qui battent des records. Les véhicules blindés sont particulièrement demandés.

Et les entreprises pharmaceutiques profitent de la crise du coronavirus pour faire des bénéfices tout en recevant de l’argent public. L’ONG Public Eye a mené l’enquête pour dévoiler les méthodes des pharmas dans leur quête du profit.

Bonne lecture,

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© Keystone / Peter Klaunzer

Les exportations de matériel de guerre suisse atteignent un niveau record en 2020, alors que l’ensemble des exportations de marchandises a baissé d’environ 4% par rapport à l’année précédente.

Plus de 900 millions de francs: c’est la valeur totale des exportations de matériel de guerre par les entreprises suisses en 2020. Selon les données du Secrétariat d’État à l’économie remontant jusqu’à 1983, ce montant n’a jamais été aussi élevé. Cela représente une augmentation de 24% par rapport à 2019.

Ce résultat est expliqué par quatre grandes opérations: la vente de véhicules blindés au Danemark pour 154 millions de francs, au Botswana pour 84 millions et à la Roumanie pour 58 millions ainsi que la livraison de systèmes de défense antiaérienne vers l’Indonésie pour 111 millions de francs. Réparties par continent, l’Europe reste le plus grand acheteur d’armes suisses, à hauteur de 62%. Il est suivi par l’Asie. Les exportations vers l’Afrique ont augmenté, passant de 1,4% à 9,6%.

Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) s’indigne de ces chiffres. Dans un communiqué de presse, il dénonce des ventes «aux pays impliqués dans la guerre du Yémen, qui viole le droit international, comme les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Koweït et l’Arabie saoudite pour près de 10 millions de francs suisses».

parlement
Keystone / Anthony Anex

Le Parlement n’imposera pas de date de réouverture des restaurants, des bars, des centres culturels et de loisirs. Une majorité d’élus a refusé de forcer la main au gouvernement.

La Chambre basse a vécu hier l’un des débats les plus longs de son histoire: elle a discuté durant plus de dix heures de la loi Covid-19 et des suppléments budgétaires qui lui sont liés. La séance a démarré à 14h30 pour se terminer à 00h40.

Aucune date de réouverture ne sera finalement inscrite dans la loi. L’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice) s’est retrouvée seule à soutenir cette idée. «Tous les indicateurs sont à la baisse. À l’inverse, les dettes augmentent», a plaidé en vain l’élu UDC Thomas Burgherr.

«Il est absurde d’indiquer dans la loi une date, alors que la situation épidémiologique peut évoluer, a relevé le socialiste Samuel Bendahan. Nous devons laisser le Conseil fédéral décider de toutes les mesures». Sa position a été suivie à une très large majorité.

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© Keystone / Gaetan Bally

L’industrie pharmaceutique suisse exploite la crise du coronavirus pour réaliser des profits colossaux, dénonce l’ONG Public Eye. Son enquête se base sur plus de 3000 publications récentes.

Public Eye analyse les stratégies des géants de la pharma pour maximiser leurs bénéfices, alors même que leurs produits ont été massivement financés par des fonds publics. L’ONG dénonce les méthodes de la société américaine Pfizer, mais également des entreprises suisses Roche et Novartis.

Public Eye démontre notamment que la pharma priorise la recherche en fonction des profits, abuse des brevets, axe son marché sur les pays riches, refuse la transparence, impose des prix injustifiables à ses produits et continue à verser des dividendes très élevés à ses actionnaires. «Dans le discours, les géants de la pharma se targuent d’agir pour le bien de la société, affirme l’ONG. Mais dans les faits, ils exploitent la crise du coronavirus à leur avantage.»

L’enquête n’est pas tendre avec les pays riches comme la Suisse, que Public Eye accuse de «protéger les intérêts de leur industrie pharmaceutique, en entravant les efforts déployés à l’international en faveur d’un accès équitable aux vaccins, tests et traitements contre la Covid-19».

Kremlin
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La décision du Ministère public de la Confédération d’abandonner son enquête dans l’affaire Magnitsky continue de faire des vagues. Mais il y a peu de réactions au sein même de la Suisse.

L’affaire Magnistky, du nom du juriste russe qui a dénoncé le détournement présumé de 230 millions de dollars par de hauts fonctionnaires russes avant de décéder dans une prison de Moscou, n’aura pas de conséquences judiciaires en Suisse. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a décidé de clore la procédure et de rendre une bonne partie de l’argent qui avait été placé sur des comptes suisses.

Cette décision fait réagir à l’étranger: le militant russe Alexei Navalny et un sénateur américain ont récemment critiqué le système judiciaire helvétique pour ses liens avec le gouvernement russe. En Suisse, quelques parlementaires ont déposé des interventions pour obtenir des éclaircissements de la part du gouvernement.

Andreas Gross, politologue suisse et rapporteur spécial du Conseil de l’Europe sur l’affaire Magnitsky, est indigné par la décision du MPC. «Rien ne justifie la clôture de la procédure. Pire encore, cela ne semble déranger pratiquement personne. Les rares parlementaires qui posent des questions reçoivent des réponses insignifiantes.» Il constate que, dans les affaires en lien avec la Russie, le MPC a agi dans l’intérêt de Vladimir Poutine et il craint que de nombreux pays hésitent désormais à coopérer avec la justice suisse.

  • Notre interview d’Andreas Gross sur l’affaire Magnitsky
  • L’analyse de Gotham City, newsletter spécialisée dans la criminalité économique, sur l’abandon de l’enquête du MPC sur l’affaire Magnitsky
  • Des méthodes contestées ont été utilisées par des procureurs suisses dans des investigations en lien avec le Brésil, notre enquête

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