Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Dans son message lancé au centième jour de sa présidence, Joe Biden a mentionné la Suisse au titre de paradis fiscal pour les entreprises américaines, une pratique qu’il entend combattre dans le cadre de son vaste programme de relance économique.
La Suisse assure pourtant faire le maximum pour se débarrasser de cette étiquette désormais infamante. La Confédération gagnerait en crédibilité si, dans le même temps, elle cessait d’entraver les enquêtes journalistiques en matière de corruption financière.
Bien à vous,
Le Parlement suisse veut renforcer la censure contre les médias, alerte le journaliste François Pilet, fondateur du site d’investigation Gotham City dont swissinfo.ch est partenaire.
Le gouvernement et le Parlement envisagent d’élargir le recours aux mesures provisionnelles, un outil juridique qu’une personne pointée par une enquête journalistique peut activer pour empêcher sa publication.
La législation actuelle borne ses mesures en précisant que l’atteinte aux personnes ou aux entreprises doit être «imminente et propre à causer un préjudice particulièrement grave». Une disposition déjà problématique puisqu’elle permet de bloquer la publication d’une investigation journalistique.
Or, la révision législative que concocte la Confédération veut affaiblir ces conditions. «Ce changement permettrait aux juges de prononcer plus facilement des mesures de censure à l’encontre des médias, dans des cas jugés moins graves», résume François Pilet.
Les médias sont souvent aux avant-postes de la lutte contre la corruption. Une contribution démocratique que Berne défend régulièrement à l’ONU. «Nous devons protéger la liberté de la presse, car c’est ainsi que nous protégerons la société», déclarait à Genève en septembre 2020 Simonetta Sommaruga, alors présidente de la Confédération, lors d’une journée sur la liberté de la presse organisée avec la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet.
- Le Parlement suisse veut renforcer la censure contre les médias (swissinfo.ch)
- Quand les criminels en col blanc tentent de bâillonner la presse (swissinfo.ch)
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La Suisse et le HCDH soulignent l’importance de la liberté de la presse et de la liberté d’expression (DFAELien externe)
L’entreprise de biotech Moderna entend tripler sa production de vaccin anti-covid en 2022. Partenaire suisse de la compagnie américaine, Lonza va doubler la production du produit actif de ce vaccin dans son usine en Valais.
Depuis le début de la pandémie, c’est une course de vitesse entre le Sars-Cov-2 et les réponses sanitaires pour endiguer ce coronavirus mutagène. Lors de l’annonce du plan d’investissement, Stéphane Bancel, directeur général de Moderna, l’a clairement signifié au Wall Street Journal: «Nous pensons vraiment que le virus va continuer à évoluer rapidement avec de nouvelles mutations, et que les doses de rappel vaccinal sont indispensables pour nous permettre d’arrêter cette pandémie.»
Un engagement qui nécessite le doublement de la production du partenaire suisse, le groupe Lonza. Pour ce faire, l’usine valaisanne du groupe va ouvrir trois nouvelles lignes de production du principal ingrédient permettant la fabrication du vaccin, la phase finale du produit étant du ressort de l’opérateur espagnol Laboratorios Farmaceuticos Rovi.
Interrogé par la RTS, le vice-président de Moderna – Dan Staner – salue le partenariat avec Lonza: «C’est la démonstration que nous croyons avoir pris la bonne décision de venir produire en Suisse et surtout de s’allier avec Lonza, une société qui a fait toutes ses preuves dans la fabrication de produits biotechnologiques.»
- Accord entre Moderna et Lonza pour doubler la production à Viège (RTSinfoLien externe)
- Moderna to Boost Covid-19 Vaccine Production to Meet Rising Global Demand (Wall Street JournalLien externe)
- Le communiquéLien externe en anglais du groupe Lonza
- La situation pandémique en Suisse (swissinfo.ch)
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En France, la votation sur l’initiative «Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse» est suivie de prêt, comme le raconte notre correspondant Mathieu van Berchem dans un reportage en Normandie.
En septembre dernier, le ministère de la Transition écologique a réceptionné une pétition réclamant l’interdiction des pesticides de synthèse. Un texte muni de plus d’un million de signatures, dont celle de Barbara Pompili, ministre de l’Écologie au sein du gouvernement français. Depuis lors, les pétitionnaires attendent une prise en compte de leurs voix par le gouvernement, sans grand espoir.
C’est dire que la votation suisse de juin prochain visant aussi l’interdiction de ces produits phytosanitaires suscite un intérêt certain. «Je prie pour que l’initiative suisse passe!», confie Fabrice Nicolino, l’un des promoteurs de la pétition «Nous voulons des coquelicots».
Mathieu van Berchem est aussi allé à la rencontre d’un paysan de Normandie qui pratique l’agriculture intégrée prônant un usage minimal des pesticides. Fort de son expérience française et européenne, Jean-Bernard Lozier regarde avec envie le pays voisin: «Je suis allé en Suisse il y a cinq ans pour y étudier le système agricole. Le fonctionnement des subventions me semblait déjà très en avance sur celui de la Politique agricole commune (PAC) européenne. On aidait davantage les paysans respectueux de l’environnement.»
- Découvrez la suite du reportage de Mathieu van Berchem (swissinfo.ch)
- La pétition française «Nous voulons des coquelicotsLien externe»
- Les pesticides traversent les frontières, la démocratie directe aussi (swissinfo.ch)
- Objets de la votation populaire du 13 juin 2021 (admin.chLien externe)
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