Aujourd’hui en Suisse
Amies et amis lectrices et lecteurs d’ici et d’ailleurs,
Joe Biden propose de suspendre temporairement les brevets sur les vaccins pour aider les pays les plus pauvres à se protéger. Une bonne partie du monde, l’OMC, l’OMS et les ONG applaudissent. Et la Suisse fait la moue, au nom de la doctrine libérale, qui fait de la concurrence et du profit les deux mamelles de l’innovation.
Nous vous parlons aujourd’hui également du premier sondage favorable aux initiatives anti-pesticides, de la gouvernance d’Internet – tout sauf démocratique – et d’un très discret cimetière de montres.
Bonne lecture et excellent week-end,
Suspendre provisoirement les brevets sur les vaccins pour en faciliter l’accès aux pays les plus pauvres: la proposition faite mercredi par les États-Unis à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève ne convainc ni le gouvernement suisse, ni bien sûr ses géants de la pharma.
L’idée n’est pas nouvelle, l’Inde et l’Afrique du Sud l’avaient déjà soutenue il y a sept mois. La surprise, c’est qu’elle soit reprise par Washington, signe que dans ce domaine aussi, la politique de Joe Biden est en rupture avec celle de son prédécesseur.
Côté suisse, on désapprouve, mais on se dit prêt à «évaluer» la proposition américaine. Guy Parmelin, ministre de l’économie et président de la Confédération a rappelé que la Confédération préférait soutenir clairement les pays en développement avec le programme COVAX. Et bien sûr, le lobby des pharmas se dit fermement opposé à l’idée.
- L’article de notre rédaction, avec RTS Info et les agences
- La déclarationLien externe de la directrice générale de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala, très favorable à la demande américaine de suspension des brevets
- Coronavirus, la situation en Suisse – actualisé quotidiennement
Quelles chances pour les initiatives anti-pesticides qui seront votées le 13 juin? Le premier sondage SSR-gfs les donne gagnantes, mais… on sait que le score des initiatives s’érode au fil de la campagne. Il n’est donc pas du tout sûr que les 54 et 55% d’intentions de vote favorables soient suffisants.
Sans surprise, les deux initiatives créent un clivage significatif entre la ville et la campagne. Elles convainquent environ deux tiers des électeurs urbains, alors que les habitants de la campagne s’y opposent.
Quant aux autres objets, ce serait un triple oui. 60% pour la loi sur le CO2, 67% à la loi contre le terrorisme et 67% également à la loi Covid.
- L’article de mes collègues Katy Romy et Pauline Turuban
- Point fort votations du 13 juin – Cinq objets et des enjeux internationaux
Plus
La gouvernance actuelle d’Internet n’est ni cohérente, ni démocratique. Le réseau aurait donc besoin d’un gouvernement démocratique, hors de portée des entreprises technologiques ou des gouvernements nationaux. Et si on l’installait à Genève? C’est la proposition du spécialiste de la démocratie Joe Mathews.
Série Liberté d’expression, épisode 5. Pour servir la démocratie, Internet doit avoir son propre gouvernement mondial. Son centre devrait être une assemblée citoyenne de 1000 personnes représentatives de la communauté mondiale des internautes. Elles ne seraient pas élues individuellement, mais choisies par des processus aléatoires utilisant le tirage au sort.
L’assemblée serait complétée par une plateforme en ligne, qui permettrait aux personnes de signaler des problèmes, de faire des suggestions, voire de soumettre des propositions à un référendum mondial auquel participeraient tous et toutes les internautes.
- La tribune de Joe Mathews
Notre série Liberté d’expression:
- Épisode 1: Les caricatures, un crash test pour la liberté d’expression
- Épisode 2: Ce que la liberté d’expression induit… ou pas
- Épisode 3: La liberté d’expression: universelle, mais pas absolue
- Épisode 4: Quand les criminels en col blanc tentent de bâillonner la presse
- Épisode 6: Une experte met en garde sur le manque de régulation des réseaux sociaux
- Épisode 7: Qui règne sur la liberté d’expression?
- Épisode 8: La liberté d’expression doit-elle s’arrêter là où elle blesse les sentiments religieux?
Tout le monde sait où déposer les bouteilles en PET, le papier, le carton ou les appareils électroniques à recycler – mais les montres? Le quotidien Le Temps a visité une impressionnante et très discrète déchetterie à Reconvilier, dans le Jura bernois, où les barils valent de l’or – ou presque.
Entre 500’000 et 1 million de «composants horlogers» – on ne dit pas «montres» – désassemblés chaque année. Des invendus, des séries anciennes, ou des pièces usinées qui présentent des défauts. Tout est minutieusement démonté, trié et les métaux – acier, titane, or, platine – sont soigneusement récupérés.
L’usine traite aussi les copaux d’acier de haute qualité issus de l’usinage des montres. Ils sont ensuite fondus en barres et revendus, principalement à des horlogers qui prônent les vertus de l’économie circulaire, mais aussi à des manufactures de grands groupes, qui préfèrent rester discrètes.
- Le reportageLien externe du Temps (abonnements)
- Point fort – Les horlogers suisses survivront-ils au 21e siècle?
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