Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,
C’est Olivier à Berne,
Comme le monde est parfois étrange… Pendant des mois et des mois, on a craint que la pandémie ne provoque une violente crise économique à l’échelle mondiale. Mais en fin de compte, c’est tout le contraire qui se produit. Mais cela ne veut pas dire pour autant que la situation n’est pas problématique, comme vous le découvrirez dans cette sélection de l’actualité du jour.
Bonne lecture,
On craignait beaucoup une crise économique majeure à l’issue de la pandémie. Mais il semblerait que la plupart des indicateurs économiques soient au vert. À tel point d’ailleurs que c’est un autre danger qui guette: une surchauffe économique avec à la clef l’augmentation et la pénurie des matières premières. Comme d’autres pays, la Suisse est touchée.
Pour les entreprises suisses, la reprise est bel et bien au rendez-vous et les carnets de commandes sont pleins. Mais – et c’est frustrant – il n’est pas toujours possible d’honorer ces commandes. Compte tenu de la forte demande mondiale, en particulier aux États-Unis et en Chine, il existe une ruée sur les matières premières. Leur prix a flambé et elles sont devenues difficiles à trouver, même avec suffisamment d’argent à disposition.
De nombreux secteurs sont concernés. En Suisse, le phénomène est particulièrement visible dans la construction. Par exemple, le prix du bois de charpente a pratiquement doublé en quelques semaines et les délais de livraison sont passés de 7 jours à… 16 semaines.
La flambée des prix touche également le secteur agricole. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture vient ainsi d’annoncer que les prix mondiaux des produits alimentaires ont bondi en mai de 40% sur un an. On n’avait plus assisté à une telle flambée depuis plus de dix ans. La hausse touche tout particulièrement les huiles, le sucre et les céréales.
- ArticleLien externe (payant) du quotidien Le Temps sur le spectre de la surchauffe dans les entreprises suisses
- ArticleLien externe du quotidien Le Courrier sur la flambée des prix de bois en Suisse
- La flambée des prix des biens agricoles à découvrirLien externe en son et en texte sur RTS Info
Toujours dans la même logique d’offre et de demande, la pandémie a provoqué une ruée sur certains produits. Hier, il s’agissait de masques de protection, de gel désinfectant et de respirateurs artificiels; aujourd’hui, ce sont plutôt les vaccins et les tests PRC que l’on s’arrache. Dans tous les cas, les prix pratiqués suscitent des interrogations, voire de l’indignation.
En Allemagne, il existe une polémique sur les prix payés il y a quelques mois par les autorités à deux jeunes hommes d’affaires suisses pour des masques FFP2 d’origine chinoise. Les médias allemands s’acharnent sur ces deux hommes, qui ont eu la mauvaise idée de poser devant leurs Ferrari. En Suisse, ils passent plutôt pour des hommes d’affaires doués. Une réalité, mais deux visions selon la rive du Rhin sur laquelle on se trouve.
Mais de semblables polémiques existent en Suisse aussi. La dernière en date concerne les marges importantes que les pharmaciens et les distributeurs réalisent sur la vente des autotests pour le coronavirus. Selon une enquête de la RTS, la marge des pharmaciens avoisine les 50%.
En Suisse, chaque habitant affilié à une caisse maladie peut obtenir jusqu’à cinq autotests gratuits par mois. C’est la Confédération qui paye en grande partie la facture de cette opération destinée à limiter la transmission du coronavirus dans la sphère privée.
- L’enquêteLien externe de RTS Info sur les prix des autotests en Suisse
- Article de notre correspondante à Berlin à propos de la polémique sur les prix
- Le mois dernier, RTS Info consacrait un sujetLien externe à l’arrivée des premiers autotests en pharmacie
- Il y a un an déjà, swissinfo.ch publiait un article consacré aux profiteurs du coronavirus
Plus
Très attendus, les certificats Covid seront établis dès la semaine prochaine et à disposition de l’ensemble de la population au plus tard à la fin du mois de juin. Le gouvernement a adopté vendredi la base légale du sésame.
Concrètement, le certificat se présentera sous une forme papier ou alors électronique (code QR). Il contiendra le nom et le prénom du titulaire, sa date de naissance ainsi que la durée de validité du certificat. Il attestera de la vaccination contre la Covid-19, de la guérison ou de la réalisation d’un test de dépistage.
Gratuits et non obligatoires, les certificats seront délivrés selon des modalités qui devront encore être déterminées par les cantons. Il sera établi notamment dans des centres de vaccination, des hôpitaux ou encore des cabinets médicaux ou des pharmacies. Les données fournies ne seront pas centralisées par les autorités fédérales.
Ce certificat était attendu avec impatience, notamment par les milieux touristiques et culturels. Il devra notamment permettre de passer plus facilement les frontières et d’assister à de grands rassemblements. Détail important: le certificat suisse sera compatible avec le système de l’Union européenne.
- L’info à la source: les explicationsLien externe de l’Office fédéral de la santé publique
- ArticleLien externe (gratuit) du quotidien Le Temps sur le certificat Covid
- Le dossierLien externe coronavirus de RTS Info avec les tout derniers développements
- L’évolution de la situation en Suisse sur swissinfo.ch
Les jeunes europhiles de Suisse ont le moral dans les chaussettes. La récente annonce de l’abandon des négociations sur l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne les a un peu sonnés. Dès lors, pour les partisans d’un rapprochement avec l’UE, se pose une question simple: comment relancer le projet européen en Suisse?
Il est devenu bien difficile de rêver d’Europe en Suisse. L’abandon des négociations sur l’accord-cadre menace à terme la voie bilatérale suivie depuis plusieurs années. Quant à une adhésion, elle semble difficile. Plusieurs votations passées et divers sondages ont montré que la population suisse y est en majorité défavorable.
Nous nous sommes entretenus avec deux membres de la section jeunes du Mouvement européen suisse. Pour eux, il reste évident qu’il faut poursuivre une étroite collaboration avec l’Union européenne. Faute de quoi, ils craignent un marasme économique ainsi qu’une marginalisation du monde universitaire helvétique.
Mais la situation semble actuellement bloquée, car aucun plan B n’apparaît pour contrer l’échec des négociations entre Berne et Bruxelles. Pour les europhiles, il est temps de se poser les bonnes questions. Un moyen pour faire avancer les choses serait de relancer un débat sur l’adhésion de la Suisse à l’Espace Economique Européen, refusé de justesse en 1992.
- La vision des jeunes europhiles sonnés par l’abandon de l’accord-cadre, à lire sur swissinfo.ch
- ArticleLien externe (payant) du quotidien Le Temps qui donne la parole aux jeunes des partis politiques
- Si vous avez raté quelques épisodes: le dossierLien externe très complet de RTS Info sur l’accord-cadre
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative