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Guy Parmelin et Ursula von der Leyen

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Non, le 26 mai 2021 n’est pas le 6 décembre 1992. Il est faux de comparer la fin des négociations sur l’accord-cadre avec le refus de l’Espace Économique Européen. C’est l’avis de Claude Longchamp, qui l’étaye par une analyse politico-historique propre à nous rafraîchir la mémoire.

Nous parlerons aussi du sommet Biden – Poutine à venir à Genève, de dépenses militaires et d’écriture inclusive et épicène.

Excellente lecture,

Guy Parmelin et Ursula von der Leyen
Keystone / Francois Walschaerts / Pool

C’est deux fois non à l’Europe. Mais la comparaison entre la mort de l’accord-cadre et le non à l’EEE en 1992 s’arrête là. Le politologue et historien Claude Longchamp replace les deux événements dans leur contexte, pour en conclure que personne, pas même l’UDC ne peut tirer gloire de la décision du 26 mai 2021.


Le refus de l’EEE a initié ce qui fut probablement le plus grand changement de cap dans l’histoire récente de la Suisse. C’est le début de la montée en puissance de l’UDC, qui passe de plus petit parti de la coalition gouvernementale à plus grand parti au Conseil national.

Cette marche triomphale de la formation souverainiste et conservatrice marque l’ensemble de la société. L’ambiance sociale-libérale cède le pas au conservatisme et les victoires électorales de l’UDC se doublent de victoires en votations, sur des durcissements du droit d’asile, du droit pénal et de celui de la migration.

A contrario, l’interruption abrupte des négociations sur l’accord-cadre marque la fin d’un épisode. C’est le gouvernement qui décide seul, sans aval parlementaire, et encore moins populaire. Et l’UDC fait désormais partie de cet «establishment» qu’elle fustigeait trente ans plus tôt.

Villa la Grange à Genève
Keystone / Martial Trezzini

J-8 avant le sommet Biden-Poutine à Genève. Que peut-on attendre de la rencontre entre deux hommes que tout sépare? L’analyse de Marc Finaud du Centre pour la politique de sécurité de Genève.


C’est comme un air de déjà vu: Eisenhower-Khrouchtchev en 1955, Reagan-Gorbatchev en 1985: par deux fois déjà, les deux grandes puissances se sont rencontrées à Genève. Et même si le monde a radicalement changé depuis la Guerre Froide, aujourd’hui comme hier, les tensions sont vives entre Russes et Américains.

«Si le réalisme l’emporte de part et d’autre, les deux dirigeants devraient saisir l’occasion non pas de régler tous leurs différends, mais de renouer le dialogue et la négociation pour des accords ‘gagnant-gagnant’», écrit Marc Finand, qui cite au premier chef le contrôle des armements.

En attendant, Genève se met sur son 31 pour accueillir les deux délégations-mammouth (des centaines de personnes). Si le lieu de la rencontre n’a pas encore été confirmé officiellement, tout le monde sait déjà qu’elle se tiendra à la villa La Grange, objet de toutes les attentions.

Char Piranha
Keystone / Laurent Gillieron

En attendant d’acheter des avions, l’armée suisse va s’offrir des chars. Le Conseil national a donné son feu vert à une enveloppe de 2,3 milliards de francs pour divers équipements destinés aux troupes terrestres.


Si le peuple n’avait accepté que de justesse les 6 milliards pour les nouveaux avions, le parlement a été nettement plus enthousiaste pour voter les crédits militaires 2021. À l’exception de la gauche, systématiquement minorisée, les élus ont largement approuvé les dépenses qui leur étaient soumises, et qui s’inscrivent en légère baisse, passant de 2,7 milliards en 2020 à 2,3 milliards cette année.

La liste d’achats est longue, et va des 60 nouveaux chars Piranha à des tentes, chaussures, munitions et tenues de protection nucléaire, bactériologique et chimique. Un bon quart du budget sera également affecté à la modernisation des casernes, avec la pose de 18’000 mètres carrés de panneaux solaires en toiture.

Journaux
Keystone / Jean-christophe Bott

L’écriture inclusive et l’écriture épicène cherchent à gommer le machisme inhérent à la langue. Mais elles irritent aussi certain.e.s. Au point qu’il n’est pas exclu d’avoir un jour à décider de leur sort dans les urnes.


«Le masculin l’emporte sur le féminin.» Ce que nous avons appris à l’école est depuis longtemps inacceptable dans la vie, et le devient aussi dans la grammaire. Les médias et les administrations publiques sont de plus en plus enclin.e.s à adopter le langage inclusif ou épicène, pour ne pas renforcer les stéréotypes et l’exclusion des minorités de genre.

La section suisse de «Défense de la langue française» ne l’entend pas de cette oreille et promet le dépôt d’une initiative populaire, qui viserait à interdire l’écriture inclusive en Suisse. Selon elle, cette «écriture militante» ne voit dans la langue qu’une «arme de guerre».

L’usage de la langue doit-il être imposé d’en haut ou réglé par la loi? Le débat est ouvert, d’autant que la langue n’est qu’un outil parmi d’autres et non la panacée en vue d’une société égalitaire.

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