Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,
C’est Olivier à Berne,
L’urgence climatique justifie-t-elle tout, même des actes illégaux? La justice suisse répond de plus en plus par la négative à cette question, comme vous pourrez le constater dans cette sélection de l’actualité du jour.
Bonne lecture,
Il n’est pas courant d’être célébré comme héros de l’indépendance dans plusieurs pays. C’est même assez rare, mais pas impossible, comme le montre par exemple le cas de Simon Bolivar. Un peu moins connu que le père de l’indépendance latino-américaine, son contemporain grec Ioannis Kapodistrias est une figure célébrée à la fois à Athènes, Genève et Lausanne.
Le comte Jean Antoine de Capo d’Istre (1776-1831) – désigné de nos jours sous le nom de Ioannis Kapodistrias – est (un peu) revenu sur le devant de la scène. Il est en effet l’un des principaux artisans de l’indépendance de la Grèce, dont on célèbre cette année le bicentenaire.
En Suisse, il est citoyen d’honneur de Genève, où il avait séjourné de 1822 à 1828. Ayant développé de solides amitiés, notamment avec le banquier Jean-Gabriel Eynard, le comte de Capo d’Istre avait fait de la ville de Genève l’un des centres du philhellénisme en Europe.
Mais avant de libérer sa patrie du joug ottoman, ce Grec avait été diplomate au service du tsar Alexandre Ier. C’est à ce titre qu’après la chute de Napoléon, il s’était opposé aux velléités du canton de Berne de reprendre possession du canton de Vaud. Plus généralement, il a œuvré à faire de la Suisse un État indépendant et neutre au cœur de l’Europe.
- ArticleLien externe de RTS Info publié à l’occasion de l’inauguration d’une Allée Ionannis-Kapodistrias à Lausanne il y a quelques jours
- L’ancien ambassadeur Lorenzo Amberg retrace le destin du comte Capo d’Istre sur swissinfo.ch
- En 2015, l’historien Olivier Meuwly rappelait sur swissinfo.ch le rôle de la Russie pour la neutralité de la Suisse
Sur le front de la pandémie, les semaines se suivent et se ressemblent en Suisse: tous les indicateurs restent au vert. Les dernières statistiques font état de seulement 173 nouveaux cas en 24 heures. Compte tenu de ces résultats, la nouvelle phase l’allègement des mesures sanitaires prévues par le gouvernement devrait bel et bien se confirmer la semaine prochaine.
Autre motif de satisfaction, la campagne de vaccination se poursuit, même si le rythme des injections a légèrement reculé. Désormais, près du tiers (28,9%) de la population a obtenu les deux doses de vaccins et presque 1,5 million de personnes ont reçu la première piqûre.
Les autorités sanitaires suisses utilisent deux vaccins, ceux de Pfizer et de Moderna, commandés respectivement à hauteur de 6 millions et 13,5 millions de doses. Si les commandes sont honorées, la Suisse ne devrait pas manquer de vaccins, même s’il s’avère nécessaire de procéder à une troisième injection après douze mois.
Attention toutefois à ne pas tout miser sur les vaccins, car leur mise au point reste difficile. Ainsi, le nouveau vaccin allemand CureVac, dont la Suisse a commandé 5 millions de doses, déçoit. Il n’arrive pas à atteindre les 50% d’efficacité exigés par l’Organisation mondiale de la santé.
- SujetLien externe du Téléjournal de la RTS sur la désillusion causé par le CurVac allemand
- Que fait la Suisse avec les vaccins non retenus? Réponse dans cet article de swissinfo.ch
- Le dossierLien externe pandémie de RTS Info
- La situation pandémique en Suisse sur swissinfo.ch
Il n’y a pas qu’aux États-Unis que la désignation des juges fédéraux est un sujet sensible; c’est également le cas en Suisse. L’élection des juges fédéraux par le Parlement est souvent critiquée, mais les réformes ont de la peine à se mettre en place.
La principale critique que l’on puisse adresser au système suisse, c’est certainement le lien trop étroit entre justice et politique, les juges fédéraux étant élus par les membres du Parlement. Même s’il ne s’agit pas d’une obligation légale, tous les juges sont inféodés à un parti; il n’y a plus eu de juge fédéral sans étiquette politique depuis 1942. Et ce lien se maintient même après la nomination, puisque les juges sont soumis à une réélection tous les six ans.
Cette trop grande proximité entre justice et politique existe au niveau fédéral, mais aussi à l’échelle des cantons. Particularité du système suisse: les juges reversent une partie de leur salaire à leur parti. C’est une pratique qui a déjà suscité des critiques, même à l’échelle internationale.
Ces critiques ne sont pas récentes, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de réforme en profondeur du système. Les choses pourraient cependant changer sous la pression d’une initiative populaire et d’une initiative parlementaire. Récemment, les juges jurassiens ont déjà décidé de ne plus rétrocéder une partie de leur salaire, une décision qui a fait grand bruit.
- Le point sur la réforme du système sur swissinfo.ch
- A Genève, le financement des partis par les juges fait débat selon cet articleLien externe de RTS Info
- Dans le canton du Jura, le problème a déjà trouvé une solution, comme le relèveLien externe Radio Fréquence Jura
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Dans le canton de Fribourg, la cour d’appel du district de la Sarine a confirmé la condamnation de 30 activistes du climat. Ceux-ci avaient été sanctionnés par de légères peines pécuniaires fermes et avec sursis pour avoir bloqué l’accès à un centre commercial lors du Black Friday de novembre 2019.
L’affaire peut sembler locale, les peines très légères et le délit assez futile. Pourtant, ce jugement était attendu et observé bien au-delà du canton de Fribourg. En effet, le cas soulève une question fondamentale: l’urgence climatique peut-elle justifier des actions illégales?
La justice vaudoise avait provoqué une polémique en acquittant en première instance 12 activistes du climat qui avaient pénétré dans les locaux de Credit Suisse pour y faire une partie de tennis. Mais le Tribunal cantonal vaudois, puis, tout récemment, le Tribunal fédéral ont condamné les 12 prévenus pour violation de domicile.
Le dossier n’est pas clos pour autant. Tant dans le canton de Vaud que dans celui de Fribourg, les activistes du climat et leurs avocats ont annoncé poursuivre les recours, au besoin jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg.
- La condamnation des activistes fribourgeois racontéeLien externe dans les colonnes du quotidien Le Temps
- La décisionLien externe du Tribunal fédéral concernant la partie de tennis sur RTS Info
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