

Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,
Une fois n’est pas coutume, commençons cette revue du jour par un grand cocorico sportif. C’est que l’événement est historique: trois Suissesses sur un podium olympique, celui du VTT à Tokyo. L’exploit est d'autant plus extraordinaire que les Suissesses n'avaient pas remporté la moindre épreuve de Coupe du monde cette saison!
Nous vous parlons aussi des inondations, du juste prix à payer aux producteurs de cacao et du long combat des sourds de Suisse pour leur reconnaissance.
Bonne lecture,

C’est le troisième triplé de toute l’histoire olympique helvétique. Jolanda Neff, Sina Frei et Linda Indergand remportent l’or, l’argent et le bronze de l’épreuve de cross-country en VTT. Les deux précédents podiums 100% suisses étaient masculins et remontent à un autre âge: 1924, en cheval d’arçon et 1936, en gymnastique au sol.
La Suisse était déjà une grande nation olympique du VTT chez les hommes, elle l’est désormais aussi chez les femmes. Depuis l’introduction de la discipline au programme des Jeux, les vététistes helvétiques sont ceux qui comptent le plus de médailles: celle d’argent remportée lundi par Mathias Flückiger était la sixième. Mais côté féminin, il n’y en avait jusqu’ici eu qu’une, du même métal, décrochée par Barbara Blatter en 2000 à Sydney.
Formidables techniciennes sur un parcours bouleversé et rendu glissant par la pluie, les Suissesses ont totalement dominé les Françaises, annoncées grandes favorites. La surprise est de taille. Jolanda Neff s’était cassé la main gauche à mi-juin en Autriche en Coupe du monde. Sa carrière avait en outre été compromise par une rupture de la rate survenue fin 2019 à l’entraînement aux États-Unis.
- L’article et les vidéosLien externe de RTS Info
- Les Suissesses signent un fantastique triplé en VTTLien externe – Le Temps (libre accès)
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La première championne olympiqueLien externe – La navigatrice genevoise Hélène de Pourtalès (1868-1945) a remporté l’or aux Jeux olympiques de 1900 – Blog du Musée national
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Après les inondations, il faudra penser à construire les villes différemment. Pour l’architecte français Eric Daniel-Lacombe qui a travaillé sur la reconstruction de Mandelieu, cité de la Côte d’Azur touchée deux fois par les crues, il faut privilégier la régulation naturelle des cours d’eau.
Bâtir autrement, cela signifie notamment tenir compte de la régulation naturelle des cours d’eau et ne pas forcément ériger des digues. Car elles peuvent céder sous la pression des eaux, comme à la Nouvelle-Orléans lors du passage de Katrina en 2005.
Pour l’architecte, ces solutions ne sont toutefois pas applicables partout. Ce qui vaut à Lausanne ne marchera pas à Paris, ni en Méditerranée. Il est nécessaire d’avoir des réflexions à l’échelle de tout un pays.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Inondations: les images du passé pour se préparer à l’avenir – par mon collègue Luigi Jorio, août 2018
- Point fort – Pourquoi la fonte des glaciers nous concerne tous

Rétribuer équitablement les producteurs de cacao: l’objectif est louable en soi. Mais certains remèdes peuvent s’avérer pires que le mal, surtout quand la demande mondiale s’effondre en raison de la pandémie. C’est la cruelle expérience que font les cultivateurs de Côte d’Ivoire.
Malgré l’introduction d’un «Différentiel de revenu décent» de 400 dollars par tonne, les producteurs ivoiriens se sont encore appauvris ces dernières années. L’expérience montre que l’instrument peut au mieux servir de tampon pendant les périodes de vaches maigres. Mais le prix obtenu par un agriculteur reste fortement lié à l’offre et à la demande mondiales.
Même si les chocolatiers suisses semblent jouer le jeu, les défenseurs du commerce équitable demandent aux gouvernements des pays consommateurs de faire preuve de plus de solidarité. Et de regretter le rejet (de justesse) de l’initiative pour des multinationales responsables, qui aurait introduit des règles de diligence raisonnables.
- L’article de mon collègue Anand Chandrasekhar
- Les effets pervers d’une abolition par le haut du travail des enfants – Anand Chandrasekhar, mai 2021
- Point fort – L’or et la Suisse: une histoire mouvementée

Il est loin le temps où l’on empêchait les sourds de se marier et d’avoir des enfants et où l’on battait les élèves qui parlaient en langue des signes. Pourtant, ces pratiques ont existé en Suisse, où la Fédération des sourds fête ses 75 ans et mesure les progrès accomplis.
On a longtemps considéré les sourds comme moralement déficients, têtus et irascibles. Et les organisations qui les aidaient se montraient paternalistes. Les personnes sourdes étaient parfois mises sous tutelle et avaient besoin de l’autorisation de leur tuteur pour changer d’emploi ou pour se marier.
Les choses ont commencé à changer à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, même si la langue des signes est restée interdite dans la plupart des écoles suisses jusque dans les années 1970.
Aujourd’hui les 10’000 personnes sourdes et les 800’000 malentendantes de Suisse aimeraient que la langue des signes soit reconnue comme langue nationale. Mais il reste encore du chemin à faire. Ainsi, aucune personne sourde n’a jamais été élue au Parlement fédéral, contrairement à ce qui s’est passé dans de nombreux autres pays.
- L’article de mon collègue Thomas Stephens
- À l’écoute des enfants sourds et de leurs besoins – par ma collègue Isobel Leybold-Johnson – septembre 2018

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