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Aujourd’hui en Suisse

Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,

L’Académie de Stockholm se mettrait-elle à faire de la politique? Loin des exoplanètes et des trous noirs des deux dernières éditions, le Prix Nobel de Physique récompense cette année trois pionniers de notre compréhension du réchauffement climatique. Et même s’ils ne sont pas Suisses (eh oui, le frisson du cocorico, vous savez bien…), on ne peut que saluer ce choix, à un mois de la COP26, sommet mondial sur le climat.

Le climat justement, il a bien fait souffrir les agriculteurs et les viticulteurs cette année. En Suisse aussi, où productions et rendements sont en baisse dans tous les secteurs.

Bonne lecture,

Nobels de physique 2021
Pontus Lundahl/tt

Pour la première fois depuis 2007, l’Académie Nobel récompense des travaux dans le domaine du dérèglement climatique. À l’époque, Al Gore et les experts du GIEC avaient reçu le Nobel de la Paix, cette fois, c’est le Prix de Physique qui va à trois des premiers théoriciens du réchauffement.


À Genève, l’Organisation Météorologique mondiale (OMM) a salué une «grande nouvelle», qui «démontre à nouveau que la science climatique est fortement valorisée». À un mois de la COP26, sommet mondial pour le climat organisé à Glasgow, la récompense décernée à ces experts en météorologie et climatologie aura nécessairement un fort écho politique.

Les lauréats sont le Japonias Syukuro Manabe (90 ans), l’Allemand Klaus Hasselmann (89 ans) et l’Italien Giorgio Parisi, (73 ans). Les deux premiers sont crédités d’avoir «modélisé le climat de la Terre, en avoir quantifié la variabilité et prédit de façon fiable le réchauffement climatique». Le troisième est primé pour «la découverte de l’interaction du désordre et des fluctuations dans les systèmes physiques», laquelle est aussi précieuse pour les modèles climatiques.

Champ inondé
Keystone / Peter Schneider

Près de 7% de baisse de valeur par rapport à 2020: c’est le bilan provisoire de la production agricole suisse de l’année. En cause: la météo. Un printemps froid, des périodes de gel après le démarrage de la végétation, de la grêle, un été pluvieux et peu ensoleillé, tout cela a fortement impacté les cultures.


Les récoltes de fruits à noyau, en particulier des abricots et des prunes, sont parmi les plus faibles de ces deux dernières décennies. Les moissons ont été retardées et sont mitigées. La récolte des pommes de terre est également en recul, ainsi que celle des betteraves sucrières.

La vigne, qui avait déjà connu une année 2020 difficile, ne se rattrapera pas sur 2021, bien au contraire. La situation devrait empirer. Le mildiou est venu s’ajouter aux aléas météorologiques et le secteur s’attend à une des vendanges les plus faibles de ces dernières décennies.

Manif anti passe Covid à Lausanne
Keystone / Laurent Gillieron

En Suisse aussi, on manifeste contre le passe sanitaire. Mais ici, les gens auront l’occasion de se prononcer sur son avenir dans les urnes. Ce privilège unique au monde, les citoyennes et citoyens suisses le doivent au droit des référendum, qui permet d’attaquer une loi votée par le Parlement.


Trois comités référendaires, sans affiliation partisane clairement identifiée, ont recueilli ensemble près de 75’000 signatures – alors que 50’000 auraient suffi. Ce sera la seconde fois en un peu moins de six mois que le peuple suisse se prononcera sur la même loi (qui a été complétée entre temps), une première dans l’histoire de la démocratie semi-directe helvétique. Le 13 juin, le texte avait été accepté à 60,2% des voix.

Cette fois-ci, la campagne sera plus difficile pour le camp du oui. Le climat s’est nettement durci et le débat porte désormais sur les libertés individuelles, avec la question qui fâche par excellence: celle du passe sanitaire, ici nommé certificat Covid. Pour le camp du non, imposer ce sésame, c’est introduire une discrimination et une obligation de se vacciner qui ne dit pas son nom.

Orlando Bloom en Afrique
Keystone / Unicef Handout

La question est aussi vieille que les premières indépendances africaines: l’aide au développement est-elle une autre forme de colonialisme? Aujourd’hui, il a suffi d’un hashtag – #NoWhiteSaviors (pas de sauveurs blancs) – pour que le débat quitte les cercles des ONG, des pros de la coopération et des universitaires et vienne enflammer les réseaux sociaux.


Le «complexe industriel du sauveur blanc»: la formule date de 2012 et traduit l’agacement d’un écrivain américano-nigérian. Selon lui, au lieu de partir en Afrique pour «combler leurs besoins émotionnels», les Occidentaux feraient mieux d’exercer leur influence chez eux, afin de réorienter la politique étrangère de leurs pays.

La Suisse, qui n’a pas le passé colonial d’autres pays, n’échappe pas pour autant au débat, ni aux critiques. Ainsi, la manière dont elle restitue les fonds que des dictateurs ont caché dans ses banques peut passer pour une attitude moralisatrice, qui présuppose que les pays en développement sont forcément corrompus.

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L’aide au développement est-elle colonialiste?

Le système d’aide au développement reflète-t-il l’ère coloniale, avec l’idée que le Sud ne peut pas s’en sortir seul et a besoin de l’aide de «sauveurs blancs»? Qu’en pensez-vous? De l’article #NoWhiteSaviors: L’aide fournie par les blancs est-elle colonialiste? De l’article Développement: l’aide occidentale en concurrence avec les ONG locales De l’article Comment «décoloniser» l’aide…

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