Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Oui, le polémiste et potentiel candidat à l’élection présidentielle française Eric Zemmour est en conférence à Genève ce mercredi. Et non, cette nouvelle ne fera pas partie de ma sélection. Il y aura sûrement suffisamment à en dire demain.
Au lieu de cela, je préfère vous parler d’un sujet non moins polémique: l’obligation vaccinale. Et, une fois n’est pas coutume en ce qui me concerne, de football.
Bonne lecture,
L’Autriche a brisé un tabou: à partir du 1er février 2022, les citoyennes et citoyens auront l’obligation de se faire vacciner contre le Covid. A la suite de cette annonce, le quotidien Le Temps fait le tour des médias européens pour sonder les réactions.
Plusieurs journaux ou sites internet s’attendent notamment à ce que la décision autrichienne fasse des émules. Ils estiment du moins que la question mérite un débat de fond. Kainuun Sanomat, un quotidien libéral finois, estime quant à lui que l’«on a suffisamment longtemps réfléchi à des alternatives, des différentes moutures de pass sanitaire aux restrictions sur les horaires d’ouverture des bars». En clair, il considère qu’il n’y a pas vraiment d’autre solution pour sortir de la crise.
Nombreux sont toutefois les journaux pour qui «le recours à la vaccination obligatoire est l’expression d’un échec politique», comme l’écrit l’hebdomadaire dominical autrichien Profil.
En Suisse, on est encore loin d’une quelconque obligation de se faire vacciner. Et pourtant, selon un sondage réalisé par les titres du TX Group (anciennement Tamedia), 61% des 900 personnes y ayant répondu se disent ouvertes à une mesure comme celle décidée en Autriche.
Visiblement rien de tel à l’ordre du jour en Suisse. Lors de sa conférence de presse de mercredi, le Conseil fédéral n’a pas annoncé de nouvelles mesures nationales. Il estime que les cantons peuvent durcir les mesures en place si la situation l’exige localement.
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Face à la pandémie de coronavirus, le monde revit des inquiétudes et des comportements typiques de ce que l’on a vécu autrefois, selon l’historien de la médecine Alain Bosson.
On compare souvent l’actuelle pandémie à celle de la grippe espagnole du début du 20e siècle. Il y a effectivement une ressemblance dans le fait que ce sont les deux des épidémies qui ont rapidement touché l’ensemble de la planète. Mais Alain Bosson assure que la grippe espagnole était beaucoup plus inquiétante du fait que l’on ne connaissant pas encore les virus. En outre, elle décimait principalement les forces vives, à savoir les personnes entre 20 et 35 ans.
Pour l’historien, la panique ressentie par la population aujourd’hui a deux origines. Les familles paient beaucoup pour leur assurance maladie et «ces dépenses sont à la hauteur de ce que l’on attend du système de santé». Et puis, au début du 20e siècle, on vivait aussi beaucoup moins vieux, et donc «davantage avec l’idée de mourir».
Quant à la méfiance suisse envers la vaccination, Alain Bosson pense qu’elle est due aux échecs des siècles passés qui «restent dans notre inconscient collectif». L’épidémie de sida dans les années 80 a aussi à mal l’image de toute puissance que la médecine avait jusqu’alors.
Et de conclure: «C’est certainement positif de ne pas tout prendre pour argent comptant et d’avoir plus d’esprit critique qu’autrefois. Mais là où c’est gênant, c’est qu’il existe dans la science des faits clairement établis et définis et que les outils pour les contester font souvent défaut aux personnes qui s’invitent dans le débat.» CQFD.
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Peu de pays sont aussi satisfaits de leur gouvernement que la Suisse, et ce malgré la pandémie de coronavirus. Pour beaucoup de ses voisins, elle représente même un modèle à suivre, comme le montre un récent sondage.
Selon une étude menée par l’Institut de sondage gfs.bern, la Suisse comptait en 2020 la plus forte proportion de personnes déclarant faire confiance à leur gouvernement parmi tous les pays de l’OCDE, à hauteur de 85%. De même, l’enquête montre que la satisfaction à l’égard du système politique suisse est plus importante que les pays de l’Union Européenne voisine.
Ce haut degré de satisfaction est évidemment principalement dû aux possibilités de participation active aux décisions grâce au système de démocratie directe. Les pays voisins de la Suisse donnent une note nettement inférieure dans ce domaine.
La Suisse fait donc figure de modèle. 77% des personnes interrogées dans les pays voisins sont plutôt ou nettement favorables à ce que l’UE reprenne de la Suisse la possibilité de pouvoir voter sur les lois ou les modifications constitutionnelles. 75% souhaitent pouvoir participer à l’élaboration de la politique de l’UE par le biais d’initiatives et de référendums, comme c’est le cas en Suisse.
Le responsable de l’étude relativise cependant: «La Suisse a eu beaucoup de temps pour apprendre à gérer la démocratie directe. C’est une des raisons pour lesquelles l’introduction de la démocratie directe du jour au lendemain ne fonctionnerait pas partout.»
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Au terme d’un match haut en couleur, le club de foot bernois Young Boys dit adieu aux 8es de finale de la Ligue des champions.
Les champions de Suisse ont concédé un nul (3-3) contre l’Atalanta Bergame après de nombreux rebondissements et un match à suspens comme on n’en voit que trop rarement dans ce sport.
Les Bernois étaient menés 1 à 2 à dix minutes de la fin, mais ils ont brillamment renversé la situation grâce à deux buts marqués coup sur coup à la 80e et 84e minutes. A ce moment du jeu, leurs adversaires étaient virtuellement éliminés, relève Le Temps. Or à la 88e minute un coup franc a permis aux Italiens d’égaliser.
Young Boys peut encore espérer se qualifier pour les 16es de finale de l’Europa League s’il parvient à s’imposer dans 15 jours face à Manchester United et que l’Atalanta s’incline le même soir devant Villarreal. Le pari n’est pas gagné d’avance…
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