Aujourd’hui en Suisse
Je vous salue depuis Genève, chère lectrice, cher lecteur,
Où Zemmour est passé en ce mois de novembre qui voit monter une 5e vague de Covid. L’époque n’invite pas à sourire. Une énième tragédie de la migration – 27 personnes se sont noyées, dans la Manche cette fois – rappelle à quel point l’Europe bardée de valeurs humanistes semble tétanisée par ces rescapés d’Etats faillis ou en guerre.
Surfant sur cette trouille, Zemmour et consorts ont-ils déjà gagné la partie?
Bonne lecture,
Proto-candidat à la présidence de la France, Eric Zemmour a pu mener campagne dans un hôtel genevois et ses contempteurs ont pu dénoncer les propos racistes du polémiste lors d’une manifestation.
Eric Zemmour n’était pas le bienvenu, comme l’a fait savoir la maire de Genève, Frédérique Perler, qui lui a refusé les salles de la commune. Une atteinte à la liberté d’expression, ont dénoncé les soutiens du polémiste et certains éditorialistes. Vigoureuse commentatrice de la politique locale et internationale, Myret Zaki a minutieusement démonté, sur Facebook, l’argument en rappelant l’omniprésence médiatique d’Eric Zemmour que personne n’a empêché de s’exprimer dans un hôtel de la place.
Protester contre sa venue lui a-t-il procuré davantage de lumière? Peut-être. Mais le silence de Genève n’aurait fait qu’ajouter du crédit à ce quasi-candidat à la présidence française en quête de légitimité. Ce qui n’empêche pas de s’interroger sur l’audience récoltée par un tel personnage, les raisons d’un succès qui a, sous d’autres latitudes, propulsé Donald Trump à la Maison-Blanche.
- Le passage d’Eric Zemmour à Genève par la RTSLien externe
- Le point de vue de Myret Zaki sur la télévision locale Léman BleuLien externe
- Le reportage dans les rues de Genève du quotidien Le Temps (abonnésLien externe)
- La déclaration d’amour de Zemmour à une Suisse dominée par l’UDC (Le Temps/abonnésLien externe)
Si la Covid-19 continue de sévir avec une 5e vague d’infections en Europe, la recherche scientifique met les bouchées doubles pour cerner le virus et ses mutants.
Ma consœur Sara Ibrahim s’est penchée sur deux nouvelles études impliquant des scientifiques suisses. Des recherches pour comprendre pourquoi tant de jeunes en pleine santé pouvaient également développer des formes graves de la maladie.
Ces travaux mettent en évidence deux facteurs de risque majeurs: les gènes et la glycémie (taux de glucose dans le sang). Ces découvertes ont été possibles grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) et de ses techniques d’apprentissage automatique. Et ma consœur de relever que ce procédé pourrait permettre de mieux identifier les personnes plus vulnérables nécessitant une prise en charge prioritaire.
- Pourquoi le coronavirus frappe-t-il plus durement certaines personnes? (swissinfo.ch)
- La situation pandémique en Suisse (swissinfo.ch)
Réputée paisible, la Suisse moderne est pourtant née d’une guerre civile et religieuse. Ce que rappelle mon confrère Andrea Tognina à propos des relations entre la Suisse et le Vatican.
Le gouvernement suisse souhaite en effet ouvrir une ambassade au Vatican. Un choix qui peut sembler tardif, mais qui s’explique par l’histoire mouvementée des relations entre la Confédération et le Saint-Siège.
«Aujourd’hui encore, les relations diplomatiques entre Berne et la Cité du Vatican ne sont pas totalement incontestées et restent marquées par la prudence, observe l’historien Sacha Zala, directeur des Documents diplomatiques suisses. C’est un héritage du conflit historique entre l’État fédéral libéral et l’ultramontanisme, c’est-à-dire l’ingérence de la papauté dans la politique des États-nations.»
- La suite de cette passionnante histoire sur swissinfo.ch
- La guerre du Sonderbund dans le Dictionnaire historique de la SuisseLien externe
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