Aujourd’hui en Suisse

Chères et chers Suisses de partout,

Encore deux médailles suisses à Pékin – mais où nos athlètes s’arrêteront-ils, et elles? Et en ce deuxième jour du monde d’après, la Suisse peut célébrer une autre victoire, plus discrète, de sa diplomatie: la libération de la double nationale Natallia Hersche, qui vient de passer 17 mois dans les geôles du régime d’Alexandre Loukachenko. Son crime: avoir participé à une des manifestations contre la réélection tout sauf démocratique de ce président honni d’une large frange de son peuple.

Excellente lecture et bon week-end,

RTS-SWI

Après 17 mois de détention en Biélorussie, la suisso-biélorusse Natallia Hersche vient d’être libérée. Elle avait participé à une manifestation le 19 septembre 2020 à Minsk. Le président de la Confédération Ignazio Cassis s’est réjoui de ce que «les efforts diplomatiques de la Suisse aient porté leurs fruits».

Natallia Hersche avait été condamnée en décembre 2020 à une peine de deux ans et six mois de prison, pour s’être jointe aux manifestants qui protestaient contre la énième réélection de l’autocrate Alexandre Loukachenko à la tête du pays. Les organisations suisses de défense des droits humains avaient alors dénoncé un «procès-spectacle inéquitable».

Cette libération intervient à la suite d’intenses efforts déployés pendant près d’un an et demi. Depuis sa condamnation, le Département des Affaires étrangères a été en contacts étroits avec elle, sa famille et les autorités biélorusses pour obtenir sa libération. Des représentants de l’ambassade de Suisse à Minsk lui ont notamment rendu visite à quatorze reprises au total.

• L’article et la vidéoLien externe de RTS Info
• Trois scénarios pour l’évolution de la Biélorussie – il y a juste un an, l’expert en sécurité Benno Zogg se livrait pour SWI à un pronostic sur l’avenir du pays, qui reste très actuel

© Keystone / Peter Klaunzer

Après le combiné féminin hier, encore un doublé suisse aux JO de Pékin. Cette fois, c’est en skicross masculin, avec Ryan Regez et Alex Fiva. Le skicross suisse retrouve donc des couleurs au lendemain de la disqualification de Fanny Smith, qui fera encore beaucoup parler d’elle. Ces deux médailles portent à 14 le butin de la délégation helvétique.

«C’est incroyable. Champion olympique!», s’est exclamé Ryan Regez, au bord des larmes dans l’aire d’arrivée. Le Bernois de 29 ans a affiché une insolente maîtrise en finale, faisant toujours la course en tête devant un Alex Fiva tout aussi impressionnant sur cette piste du Genting Snow Park.

Ce doublé est le 12e de l’histoire pour la Suisse dans des Jeux d’hiver, le 2e en ski freestyle après celui réalisé par Sarah Höfflin et Mathilde Gremaud en slopestyle en 2018. Il est même le 2e en l’espace de 24 heures après celui de Michelle Gisin et Wendy Holdener dans le combiné alpin.

• L’article et les vidéosLien externe de RTS Sport

swissinfo.ch

Les obligations ESG, sont-elles vraiment vertes, sociales et durables, ou n’est qu’une nouvelle forme de greenwashing? Elles représentent déjà 10% de toutes les obligations émises dans le monde et sont censées – comme l’indique leur sigle en anglais – servir des buts environnementaux, sociaux et de (bonne) gouvernance.

Les obligations ESG sont des prêts destinés soit à financer des projets spécifiques, soit à aider une entreprise à atteindre des objectifs de durabilité. Depuis leur apparition en 2007, c’est un marché en croissance rapide, qui a dépassé les mille milliards de dollars en 2021 et où les prêteurs sont le plus souvent des gouvernements ou des banques.

En 2020, Novartis a été la première pharma au monde à émettre un emprunt obligataire ESG, pour favoriser l’accès aux médicaments dans les pays pauvres. Vraiment? Des doutes ont rapidement été émis sur l’usage réel qui sera fait des ces près de deux milliards de francs. Car le secteur est encore très peu réglementé, notamment en matière de transparence.   

• La vidéo explicative sur les obligations ESG, signée Céline Stegmüller, Jessica Davis Plüss et Kai Reusser
• Des doutes autour d’un outil d’emprunt durable lancé par Novartis – Jessica Davis Plüss

Keystone / Gian Ehrenzeller

La Suisse, démocratie modèle? Oui, sauf que 37% de sa population n’a pas le droit de vote. Les jeunes de moins de 18 ans, les personnes jugées incapables de discernement, et bien sûr les étrangers sont exclus de la participation aux scrutins fédéraux. Pourtant, l’égalité «pour toutes et tous» a fait bien des progrès au cours de l’histoire.

L’introduction du droit de vote des femmes il y a cinquante ans a constitué la plus grande avancée de la représentativité et des droits politiques en Suisse. Vingt ans plus tard, ce sont les jeunes qui ont vu ce droit étendu, avec l’abaissement de la majorité politique de 20 à 18 ans. Si le canton de Glaris l’a même abaissée à 16 ans, ce n’est que pour les objets cantonaux, et il reste le seul du pays, malgré des tentatives dans quelques autres.

Quant au retrait des droits politiques aux personnes déclarées incapables de discernement, il est de plus en plus remis en question. La Suisse a ratifié en 2014 la Convention relative aux droits des personnes handicapées et devrait adapter sa législation, mais pour l’heure, seul le canton de Genève l’a fait.

• L’article de Hannes Mangold, Blog du Musée national suisse
• À 16 ans, les jeunes sont-ils assez mûrs pour voter? par Jürg Steiner, Revue Suisse, SWI – août 2021
• Quand la Suisse était une démocratie d’exclusion, par Renat Kuenzi et Jonas Glatthard – juin 2020
• Point fort SWI – La Suisse, une démocratie à deux vitesses