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Manif contre Poutine en Suisse

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Il est loin le temps où un policier fédéral helvétique allait chasser l’ours au Kamtchatka avec les gros bonnets du système judiciaire russe, aux pratiques si discutables. Longtemps accusé de complaisance avec Moscou, le Ministère public de la Confédération montre les dents, crée une task force pour recueillir des preuves de crimes de guerre et suspend l’entraide judiciaire.

Pendant ce temps, le CICR, institution basée à Genève dont le rôle est de parler à toutes les parties prenantes à un conflit, fait face à une campagne de désinformation d’une violence rare sur les réseaux sociaux, qui l’accusent de «pactiser avec le diable».

Drôle d’époque – et bonne lecture malgré tout.

Manif contre Poutine en Suisse
© Keystone / Salvatore Di Nolfi

Avec un temps de retard sur ses homologues européens, le Parquet fédéral suisse affiche sa fermeté face à Moscou. D’une part, le nouveau procureur général Stefan Blättler dirige une task force chargée notamment de la collecte d’informations sur d’éventuels crimes de guerre. D’autre part, l’entraide judiciaire avec la Russie est suspendue.


«L’accent est actuellement mis sur le droit pénal international et la loi sur les embargos, mais la situation est également analysée en permanence dans le domaine de la criminalité économique», écrit le Ministère public de la Confédération, qui ajoute que «des procédures pénales propres doivent pouvoir être ouvertes rapidement dès que des auteurs présumés de crimes relevant du droit pénal international se trouvent sur le territoire suisse».

Jusqu’ici, la justice suisse était plutôt encline à coopérer avec la justice russe, ce qui a souvent fait les gros titres des médias. Selon Rudolf Wyss, ancien vice-directeur de l’Office fédéral de la justice, «cette bienveillance envers les plus hautes autorités judiciaires de Russie a contribué à protéger de véritables criminels».

Cicr à Moscou
Keystone / Kirill Kudryavtsev / Pool

Des croix rouges transformées en swastika, des tweets incendiaires qui accusent le CICR de «traîtrise» parce qu’il parle aussi avec le «diable» russe. La violence des attaques dont fait l’objet le Comité international de la Croix-Rouge sur les réseaux sociaux en lien avec la guerre en Ukraine a pris l’institution genevoise par surprise. Son directeur général Robert Mardini a répondu au quotidien Le Temps.


«Ce n’est pas la première fois que nous faisons face à de la désinformation sur l’action humanitaire. Mais là, il faut le reconnaître, elle a atteint une magnitude inégalée», explique Robert Mardini. La visite de Peter Maurer à Moscou suscite aussi de graves dérapages: «en serrant la main du diable, vous avez aussi du sang sur les mains», peut-on lire sur Twitter à l’adresse du président du CICR.

Des commentaires qui révèlent une méconnaissance du rôle du CICR. Après sa visite à Kiev, il incombait à Peter Maurer de rencontrer l’autre partie du conflit, la Russie. Parler à tous les protagonistes d’un conflit, c’est ce qu’exigent du CICR les Conventions de Genève.

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Modéré par: Bruno Kaufmann

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Eclepens
Keystone / Jean-christophe Bott

Le rapport 2021 d’Amnesty International épingle la Suisse – comme chaque année. Si l’ONG salue les retards comblés en matière d’égalité des genres, elle déplore les abus révélés dans certains centres d’asile et les peines de prison infligées aux militants écologistes qui s’opposaient à l’extension d’une carrière à Éclépens, dans le canton de Vaud.


En 2021, la Suisse a travaillé à réformer sa législation sur le viol en un droit pénal moderne, basé sur le principe du consentement. La protection des droits des personnes LGBTIQ a aussi rattrapé son retard, avec l’acceptation par le peuple du «mariage pour tous et toutes» et de la procréation médicalement assistée pour les lesbiennes.

En revanche, Amnesty signale que des abus ont été commis par des agents de sécurité privés dans des centres fédéraux d’asile, y compris contre des enfants. L’organisation cite encore l’évacuation des activistes qui s’opposaient à l’extension d’une carrière du cimentier LafargeHolcim et leur condamnation. Pour Amnesty, «l’imposition de peines de prison pour des actes de désobéissance est une restriction des droits à la liberté d’expression, de conscience et de réunion pacifique».

lex Netflix
© Keystone / Laurent Gillieron

Les plateformes de streaming doivent-elles donner 4% de leur chiffre d’affaires réalisé en Suisse pour soutenir la production locale? Les citoyennes et citoyens le diront le 15 mai, à la faveur du référendum lancé contre la «Lex Netflix» par les jeunes partis de droite.

Pour les adversaires de cette révision de la loi sur le cinéma, la production audiovisuelle suisse est déjà suffisamment subventionnée. Le camp du non pense que les investissements imposés aux plateformes de streaming sont une atteinte à la liberté économique et qu’ils feront augmenter le prix des abonnements.

Les jeunes de droite dénoncent aussi le quota de 30% de productions européennes imposé aux plateformes de streaming, qui selon eux ne repose sur aucune exigence de qualité et discrimine les autres créations. Les référendaires ont le soutien des deux grands partis de droite: l’UDC (droite conservatrice) et le PLR (droite libérale).

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