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Macron Le Pen

Aujourd’hui en Suisse

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Des tueurs professionnels aux basques d’un ancien procureur et sénateur, placé sous haute surveillance policière. Un infectiologue, président de la Commission fédérale pour les vaccinations, enlevé par un homme finalement abattu dans une fusillade avec la police: ce n’est pas le Bronx des années 80, mais la Suisse d’aujourd’hui. Étonnant.

Moins étonnant est le match retour qui s’annonce en France entre les deux finalistes de 2017. La presse suisse analyse les résultats de ce premier tour de la présidentielle et prédit «un second tour de tous les dangers».

Bonne lecture,

Macron Le Pen
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On prend les mêmes et on recommence. Macron-Le Pen au second tour, c’est à la fois la répétition de 2017 et un autre match, analyse la presse suisse. Malgré son score meilleur qu’il y a cinq ans, le président sortant n’a pas encore gagné la partie, et il devra se retrousser les manches, avertissent les éditorialistes.


«L’élection de Marine Le Pen à la présidence, totalement improbable il y a cinq ans, est devenue aujourd’hui possible», écrit 24 Heures. Car la candidate du Rassemblement national bénéficiera du report des voix d’Éric Zemmour, et «le front de défense interpartis contre elle s’effrite depuis des années. On ne peut plus compter sur l’électorat de gauche pour se ranger résolument derrière Macron au second tour afin d’éviter une victoire de la nationaliste de droite», estime la NZZ.

Reste à voir combien de gens se rendront effectivement aux urnes. Pour celles et ceux qui résident en Suisse, la République avait mis sur pied dimanche un dispositif sans précédent. Une centaine de bureaux de vote et un millier de bénévoles étaient à disposition des presque 150’000 Françaises et Français établis en Suisse, dont 124’000 en Romandie. On n’a pas de chiffres, mais il semble que cette diaspora se soit bien mobilisée.

Dick Marty
Keystone / Lukas Lehmann

Entre les tueurs aux trousses de Dick Marty et l’enlèvement de Christoph Berger, l’image de tranquillité de la Suisse en prend un coup. L’ancien procureur, sénateur et rapporteur du Conseil de l’Europe ne s’est pas fait que des amis au fil de sa carrière, notamment en Serbie, d’où partiraient les menaces. L’infectiologue, en revanche, ne semble pas avoir été enlevé pour des motifs politiques, mais juste pour de l’argent.


C’est l’émission Mise au Point de la RTS qui le révèle. Depuis décembre 2020, Dick Marty a littéralement la mort aux trousses. La police fédérale a placé le dénonciateur des prisons secrètes de la CIA sous protection en raison d’un danger de degré 5, le plus élevé. Celui où on conseille aux gens de changer d’adresse et d’identité. Après quelques mois, on est passé au degré 4, mais aujourd’hui encore, Dick Marty est sous protection permanente.

Pour autant, la menace ne viendrait pas des États-Unis, mais de Serbie. Selon Dick Marty, «certains milieux des services de renseignement serbes ont demandé à la pègre, à des tueurs professionnels, de me liquider tout simplement pour faire retomber la faute sur les Kosovars».

Autre affaire troublante: le médecin et président de la Commission fédérale pour les vaccinations enlevé brièvement par un homme que la police a finalement abattu. Le ravisseur, un Allemand, voulait «une somme substantielle d’argent», a dit Christoph Berger, libéré après une bonne heure contre la promesse de satisfaire à ses exigences. Par la suite, le ravisseur avait tiré sur des policiers venus l’arrêter, touchant mortellement sa propre compagne, une Suisse de 28 ans. Il avait ensuite été tué lors d’un échange de tirs avec la police.

Tanks russes
Keystone / Anatoly Maltsev

L’invasion russe l’a surpris. Thomas Greminger, ancien ambassadeur auprès de l’OSCE, était convaincu qu’une analyse rationnelle des coûts et des bénéfices rendrait une telle guerre improbable. En tant que médiateur de longue date entre la Russie et l’Ukraine, il connaît des personnes de haut rang des deux côtés. Il a livré son analyse à mon collègue Giannis.


«Je pars du principe que nous sommes confrontés à une nouvelle guerre froide», énonce l’expert. Avec tous les risques que cela implique de voir s’allumer ou se rallumer un peu partout des guerres par procuration.

Et puis avec la nouvelle donne résultant de cette guerre, la Suisse doit-elle s’éloigner un peu de sa stricte neutralité en matière de défense? Et suivre, par exemple, la voie de la Suède et de la Finlande? Les collaborations existent déjà, même avec l’OTAN. Ma collègue Sibilla a fait le tour des pour et des contre.

Recherche suisse
Keystone / Michael Buholzer

L’expérience sur le terrain le confirme: l’abandon de l’accord-cadre avec l’UE n’est pas bon pour les scientifiques suisses. Même leurs collègues européens regrettent leur exclusion des programmes de soutien, au point que certaines et certains se voient proposer des conditions très avantageuses pour aller travailler à l’étranger.


Avant la rupture des négociations, scientifiques et entreprises suisses pouvaient solliciter les subsides des fonds européens. Les groupes de recherche participaient, voire dirigeaient des projets scientifiques à l’échelle du continent. Une participation fructueuse, dont la Suisse a plus profité qu’elle n’y a contribué.

La Suisse entend donc relancer ses alliances stratégiques avec les pays hors UE, comme les États-Unis, le Canada, le Brésil ou le Royaume-Uni. Mais pour un pays au carrefour de l’Europe, les partenaires naturels se situent alentour. En particulier sous l’angle du transport et de la mobilité.

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