Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
En France, c’est un grand «ouf» de soulagement après la réélection d’Emmanuel Macron à la présidence du pays. Et en Suisse? Tour d’horizon de ce qu’en dit la presse au lendemain du second tour.
Cette bonne nouvelle – pour la majorité en tout cas – ne parvient toutefois pas à évincer la réalité de la guerre en Ukraine, où des dizaines de Suisses sont partis combattre. D’autres aussi sont partis au combat, mais contre la pollution en Antarctique. Rencontre avec deux scientifiques suisses.
Bonne lecture,
Dimanche, Emmanuel Macron a été réélu pour un second mandat à la tête de la France face à Marine Le Pen. Pour de nombreux journaux suisses, sa victoire est cependant en demi-teinte.
Au-delà du caractère historique de cette victoire – puisqu’aucun président français n’avait plus été réélu pour un second mandat depuis 2002, la presse suisse souligne la légitimité du résultat. Le correspondant du journal Le Temps à Paris, Richard Wehrly, estime que «remporter un second mandat aurait été impossible (…) si Emmanuel Macron n’avait pas (…) convaincu un solide socle de Français».
Pour autant, de nombreuses voix pensent que l’électorat français a plutôt voté pour Emmanuel Macron pour faire barrage à l’extrême-droite de Marine Le Pen que par réelle conviction. «Le président a été réélu par des Français peu convaincus, qui ont voté pour lui ‘faute de mieux’», résume l’éditorial du Blick.
Souvent qualifiées de «troisième tour», les élections des député-es du mois de juin seront cruciales pour Emmanuel Macron. «Tous ceux qui ont rendu possible [sa] victoire sans adhérer à ses idées (…) se battront à nouveau dans les urnes», prédit le Temps.
Plusieurs titres de la presse helvétique s’attendent également à de nouveaux mouvements sociaux en France. Le Tages-Anzeiger estime qu’Emmanuel Macron «ne peut plus se permettre une politique au bulldozer comme celle du début de son premier mandat»: «le risque que des mouvements comme les Gilets jaunes se regroupent et paralysent le pays est trop grand», écrit le quotidien.
- Pour Emmanuel Macron, un «succès en demi-teinte» dans une France fracturée
- Plus de 80% de l’électorat français de Suisse romande a voté pour Emmanuel Macron
- La victoireLien externe d’Emmanuel Macron vue de Suisse (Le Temps, sur abonnement)
- Le dessin de la semaine: L’extrême droite à la frontièreLien externe (heidi news)
- Nos portraits politiques de Suisses de France sur l’élection présidentielle française
Ils sont Suisses ou résidents suisses. Ils n’ont pas de lien particulier avec l’Ukraine. Pourtant, au mépris de la loi qui le leur interdit, ces volontaires sont partis combattre les forces russes en Ukraine.
Pour le magazine d’information Mise au Point, des journalistes de la RTS ont rencontré quelques-uns de ces combattants. Parmi eux, Marc. Il a décidé de rejoindre les troupes ukrainiennes après l’appel du président Volodymyr Zelensky. «J’ai les compétences militaires, je peux aider», dit-il.
Ce Suisse de classe moyenne n’est pas un Rambo dans l’âme. Mais il considère que la guerre en Ukraine «va bien au-delà de ce pays». Il se bat «pour nos principes, pour nos valeurs». Selon les informations de la RTS, 35 personnes se sont annoncées auprès de l’ambassade d’Ukraine en Suisse dès la première semaine du conflit. Les détenteurs d’un passeport suisse sont toutefois minoritaires.
Alors que l’appel du président Zelensky a déjà dragué plusieurs milliers de volontaires internationaux vers l’Ukraine, l’armée est devenue plus sélective au fil des semaines et souhaite désormais recruter uniquement de gens avec des compétences militaires. En théorie, les Suisses qui partent en Ukraine risquent la prison. En pratique, les peines sont généralement légères, sans emprisonnement.
- Des dizaines de volontaires venus de SuisseLien externe au sein des forces ukrainiennes (RTS)
- Les médias russes en Suisse: entre propagande et critiques du régime
- Fortes disparités cantonalesLien externe dans les prestations allouées aux réfugiés d’Ukraine (RTS)
- Tous les articles de fond de swissinfo.ch sur la guerre en Ukraine
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Deux scientifiques suisses ont pris place à bord d’un brise-glace allemand qui sillonne l’Antarctique. Mission: effectuer des recherches sur l’évolution du climat. Dans un blog en 8 épisodes, ils partagent avec nous leur expérience.
Les régions polaires comptent parmi les premières victimes du réchauffement climatique. C’est pourquoi les chercheurs et chercheuses du monde entier y mènent des recherches qui permettent de suivre l’évolution du climat sur ces fragiles écosystèmes.
Ce printemps, Gabriel Erni Cassola et Kevin Leuenberger de l’Université de Bâle nous emmènent en Antarctique. Dans le premier épisode, ils étudient la pollution plastique. Ils souhaitent obtenir des connaissances plus détaillées sur la présence de microplastiques dans les eaux de surface de l’océan Austral qui borde l’Antarctique.
Pour ce faire, ils prélèveront des échantillons d’estomac et d’intestin de différentes espèces de poissons et rechercheront des microplastiques. Ils veulent également découvrir et étudier les bactéries aquatiques qui colonisent le plastique flottant pour voir si elles pourraient le dégrader.
- Notes de terrain de l’Antarctique
- Blog polaire – épisode 1: Pourquoi étudions-nous la pollution plastique dans l’Antarctique?
- Notre dossier: Pourquoi la fonte des glaciers nous concerne
- SuivreLien externe la trajectoire du brise-glace allemand le «Polarstern»
L’organisation environnementale BirdLife critique sévèrement la Stratégie Biodiversité Suisse, adoptée il y a dix ans par le gouvernement. Aucun des 18 objectifs n’a été atteint.
En 2012, le Conseil fédéral adoptait la Stratégie Biodiversité Suisse, un plan d’action visant à soutenir la biodiversité en Suisse. Sur les 18 objectifs qu’il s’y était fixés, un seul pourra être atteint à court terme. Il s’agit de la conservation de la diversité biologique en forêt.
Pour les 17 autres, la situation a stagné, voire empiré. BirdLife constate par exemple que la surface des aires protégées a diminué alors que le trafic et l’intensification de l’agriculture ont progressé. Chez les oiseaux, 40% des 205 espèces nichant en Suisse restent menacées et, toujours selon l’association, la situation chez les mammifères s’est péjorée ces 25 dernières années.
À la suite du communiqué de BirdLife, le Département fédéral de l’environnement (DETEC) a indiqué dans une prise position vouloir étudier l’analyse de l’association de manière approfondie. Il a ajouté que des moyens supplémentaires seront débloqués pour protéger la biodiversité en Suisse, à hauteur de près d’un milliard de francs sur dix ans.
- BirdLife dresse un bilan sévèreLien externe de la Stratégie Biodiversité Suisse (RTS)
- Vidéo: La réalité du changement climatique en Suisse
- Vidéo: Comment la Suisse essaie de combattre le changement climatique
- StratégieLien externe Biodiversité Suisse (Confédération)
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