Aujourd’hui en Suisse
Suisses de Suisse et du monde, bonjour,
Alors que les grands de ce monde débattent du réchauffement dans des salons climatisés, à un jet de pierre de là, sur le marché de Charm el-Cheikh, les petites gens ne peuvent que constater des hausses de prix qui les étranglent. Et ceci est bien souvent conséquences de cela. Un homme, malgré tout, veut rester optimiste: nous, dans les pays développés, avons toutes les recettes pour freiner, voire empêcher la catastrophe climatique, répète-t-il. Il s’appelle Bertrand Piccard.
Je vous parle aussi d’égalité des genres, entre un parti socialiste suisse qui ne veut qu’une femme pour remplacer une femme au Conseil fédéral et une première ministre italienne qui veut qu’on lui donne du masculin.
Bonne lecture,
La COP27 s’achève demain. On y aura beaucoup parlé d’agriculture et d’alimentation. Pendant ce temps, l’Égypte, pays hôte, voit les prix des denrées de base s’envoler, à cause de la sécheresse et des problèmes d’approvisionnement dus à la guerre en Ukraine. Nous sommes allés prendre la température au marché de Charm el-Cheikh.
Ici, le prix du pain a triplé depuis le début de l’année. Or, l’Égyptien lambda en mange deux fois plus que la moyenne mondiale. Avec l’arrêt des livraisons de céréales depuis l’Ukraine et la Russie, le pays ne peut pas compter sur sa production nationale, fortement impactée par les sécheresses. Selon les Nations unies, l’Égypte pourrait manquer cruellement d’eau dès 2025.
Pendant ce temps à la COP27, on essaie de trouver des solutions, notamment la promotion de l’agroécologie. Mais de nombreux observateurs estiment que les efforts promis seront insuffisants. C’est le cas notamment de la délégation suisse. En juin, le Programme alimentaire mondial a indiqué que 345 millions de personnes, réparties dans plus de 80 pays, étaient aujourd’hui au bord de la famine.
- Le reportage à Charm El-Cheikh, de Paula Dupraz-Dobias
- La COP27, une sonnette d’alarme, l’opinion de Sonia Seneviratne, experte du climat et professeure à l’EPFZ
- Point Fort SWI – Pourquoi la fonte des glaciers nous concerne
- Point Fort SWI – La Suisse, petit pays, grosse empreinte carbone
Présent à Charm el-Cheikh, Bertrand Piccard veut quant à lui rester optimiste. Car il existe des solutions simples et pragmatiques pour lutter contre le changement climatique. Le pilote, explorateur et psychiatre suisse, qui en 2016 a bouclé un tour du monde en avion solaire, essaie d’en faire la promotion en marge de la COP27. Nous l’avons rencontré.
Face à la crise de l’énergie, «la première réaction des gouvernements a été de trouver coûte que coûte de nouveaux fournisseurs pour compenser le manque de gaz russe», note Bertrand Piccard. Alors que pour lui, «il n’est pas question de produire plus d’énergie, mais d’en consommer moins par le biais de solutions permettant d’être plus efficient».
Ces solutions, qu’il dit appliquer lui-même dans sa vie de tous les jours, sont simples et bien connues: sobriété énergétique, consommation de produits locaux, moins de viande dans l’assiette, etc. Sa fondation Solar Impulse a établi un guide de solutions à mettre en œuvre, tant au niveau politique qu’économique ou individuel. Elles sont déjà au nombre de 1450.
Bertrand Piccard préfère cette approche à celle de certains activistes du climat, dont il dit comprendre les motivations et l’inquiétude, mais dont «la violence peut desservir la cause que nous défendons».
- L’interview de Bertrand Piccard, par Susan Misicka
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Un ticket socialiste 100% féminin pour remplacer Simonetta Sommaruga au Conseil fédéral? Au PS, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Le sénateur Daniel Jositsch a posé sa candidature. Et voilà que resurgit la vieille question, jamais réglée, des quotas.
En politique suisse, les femmes restent les parentes pauvres. Au niveau fédéral, elles n’ont voix au chapitre que depuis 1971 et en un demi-siècle, elles n’auront été que neuf à accéder à la fonction suprême, contre 37 hommes. Au Parlement fédéral, malgré une forte poussée aux dernières législatives, elles restent sous représentées, et à l’échelon local, c’est encore pire.
Le discours sur les «femmes quotas» n’est pas nouveau, mais «sans quotas, rien ne change», estime Sabine Kradolfer, chargée de projet égalité des chances et diversité. Pour elle, la décision du PS est une «mesure compensatoire» nécessaire pour s’assurer d’une juste représentation des genres au gouvernement.
Alors, Daniel Jositsch est-il un «lady killer», comme on peut le lire dans un commentaire de la Neue Zürcher Zeitung? Le journal alémanique estime toutefois que sa candidature «pourrait éviter à ses camarades de s’enfoncer définitivement dans l’impasse identitaire et idéologique du genre».
- L’article de Pauline Turuban
- Point Fort SWI – Le long chemin vers le droit de vote des femmes
Giorgia Meloni, première femme élue à la présidence du Conseil des ministres italien sera Madame LE Premier ministre. Un rendez-vous raté avec l’histoire, selon Claudia Vaccarone, experte en diversité et en égalité des genres.
En 2022, ce simple article n’est pas un détail insignifiant, estime Claudia Vaccarone. Selon elle, «le masculin générique s’est créé au fil du temps et maintient une hiérarchie sociale ainsi que sémantique». Et ceci dans un pays «à la lourde tradition androcentrique et patriarcale» comme l’Italie.
Pourtant, les exemples de leadership féminin consacrés par la langue ne manquent pas en Europe, rappelle l’experte, qui se dit frappée par le choix «anachronique» de Madame Meloni. Et cela confine à l’absurde lorsque la presse italienne doit relater la visite à Bruxelles de SON premier ministre et ses rencontres avec LA présidente du Parlement européen Roberta Metsola et LA présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
- Le papier d’opinion de Claudia Vaccarone
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