Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,
C’est Olivier à Berne,
Noël tombe exactement dans un mois. Ce n’est donc peut-être pas un hasard si tous les sujets retenus dans cette sélection de l’actualité constituent un clin d’œil à cette grande Fête qui approche.
Bonne lecture,
Noël, ce sont de bonnes choses à manger: du chocolat, du foie gras. Mais pour ces Fêtes 2022, pourquoi ne pas bousculer un peu la tradition en surfant sur la vague du véganisme, actuellement très en vogue?
Les chocolats que vous offrirez ou que vous accrocherez sous le sapin pourront être véganes. Le marché du chocolat sans produits d’origine animale est en plein boom et pèse désormais des millions de francs. Tout le monde s’y met, des boutiques artisanales à la grande distribution. Même la bûche n’échappe pas à la tendance.
Les repas des Fêtes sont aussi synonymes de foie gras, du moins dans la partie francophone du pays. Mais pour des raisons de bien-être animal, ce produit est contesté. D’ailleurs, la récolte de signatures pour une initiative fédérale visant à en interdire l’importation est en cours. Mais là aussi, les produits véganes peuvent constituer une alternative. Le géant alimentaire Nestlé teste depuis peu un foie gras végane en Suisse et en Espagne.
Le véganisme est bel et bien une tendance à laquelle pourraient devoir céder écoles, prisons ou hôpitaux de Suisse. La Cour européenne des droits de l’homme s’apprête en effet à trancher sur la question, après deux recours émanant d’un ancien détenu d’une prison genevoise et d’un ancien patient du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
- ReportageLien externe du Téléjournal de la RTS consacré au chocolat végane
- Quelques informations sur l’initiative contre l’importation de foie gras à lireLien externe sur le site du Matin
- L’expérience du foie gras végane de Nestlé à découvrirLien externe dans la Tribune de Genève (lecture gratuite après inscription)
- ArticleLien externe du magazine économique Bilan sur la percée végane de Nestlé
- Plus de détails sur les cas soumis à la CEDH à découvrir sur RTS Info
Noël, ce sont des cadeaux. Et il y a fort à parier que beaucoup de ces présents auront été achetés en cette journée de vendredi. Venu des États-Unis, le «Black Friday» a débarqué en Suisse en 2014. Depuis, cette opération commerciale continue de rencontrer un franc succès.
Au fil des ans, le «Black Friday» s’est imposé comme l’une des journées les plus importantes de l’année pour les commerces en ligne, mais aussi physiques. Mais en Suisse, les promotions s’étalent sur plusieurs jours et même sur toute la semaine pour certaines enseignes de la grande distribution. Cet allongement permet notamment de mieux gérer la masse de travail et la quantité de personnel supplémentaire pour les activités de distribution des achats.
Cette année, le «Black Friday» est d’autant plus important pour le commerce qu’il intervient dans un contexte économique morose marqué par l’inflation. Certes, la Suisse est moins touchée par le phénomène que d’autres pays. Néanmoins, jamais les Suisses n’ont été aussi pessimistes quant à l’évolution de leurs finances. L’indice du climat de consommation est historiquement bas, selon le Secrétariat d’État à l’économie.
Le «Black Friday» suscite comme de coutume son lot de critiques et est accusé de bien des maux: pollution, surconsommation, exploitation des pays producteurs, etc. Pour dénoncer et contrer le consumérisme, la Suisse romande a aussi connu ce vendredi sa 5e édition du «Fair Friday». L’opération consiste à arrondir le montant des achats vers le haut dans les 220 magasins partenaires. L’argent sera reversé aux projets de lutte contre la pauvreté de Caritas en Suisse.
- ArticleLien externe sur le pessimisme financier des Suisse à lire sur le site de 20 minutes
- DépêcheLien externe sur le Black Friday en Suisse à lire sur le site de Radio Lac
- «Black ou Fair Friday, le dilemme», éditorialLien externe d’Olivier Wurlod dans la Tribune de Genève
- Même le patron de DPD Suisse critique les excès du «Black Friday» dans cette dépêche diffusée par swissinfo.ch
Noël, c’est aussi l’occasion d’offrir ou de recevoir de beaux vêtements. Mais que faire de ces vêtements une fois qu’ils ne sont plus à notre goût? Souvent, ceux-ci terminent dans un container de récupération. Chaque année, la Suisse récolte près de 65’000 tonnes de vêtements usagés, ce qui donne lieu à un business juteux.
L’époque où les vêtements étaient des biens précieux dont on prenait soin et que l’on conservait le plus longtemps possible est depuis longtemps révolue. De nos jours, les habits sont produits à bas coût et sont des biens très accessibles, même trop peut-être… Les Suisses ont doublé leur consommation en une décennie et désormais, près de 20 kilos de textiles sont achetés par personne et par années. Jamais la société n’aura vécu dans une telle surabondance d’habits.
Une grande partie des vêtements récupérés sont revendus en Asie ou en Afrique pour y être recyclés et revalorisés. Le marché est énorme. À titre d’exemple, 185’000 tonnes d’habits arrivent chaque année au Kenya, l’un des plus grands importateurs de seconde main d’Afrique.
Dans l’idéal, ce devrait être une opération gagnant-gagnant, puisqu’elle permet aux pays exportateurs de se débarrasser de leur montagne de vêtements usagés et aux pays importateurs de gagner de l’argent en le recyclant. Mais les vêtements bon marché de la «fast fashion» sont souvent de mauvaise qualité et difficilement recyclables. Résultats: les pays importateurs deviennent de véritables décharges à habits, ce qui provoque d’énormes problèmes environnementaux et sanitaires.
- L’enquête très complète de RTS Info sur le commerce de vêtements usagés à lire sur swissinfo.ch
Plus
Noël, enfin, c’est aussi une crèche, qui rappelle que la Sainte Famille n’avait pas trouvé à se loger pendant le recensement à Bethléem. En Suisse, on est évidemment bien loin d’en être réduit à trouver refuge dans une crèche; il n’en reste pas moins que plusieurs nouvelles diffusées au cours de la semaine écoulée montrent que se loger devient de plus en plus un véritable casse-tête.
Il y a longtemps que les prix de l’immobilier, que ce soit à l’achat ou à la location, sont élevés en Suisse. Mais plusieurs facteurs – l’inflation, la pénurie de logements, la hausse de taux hypothécaires et une demande soutenue due à la forte immigration – font que l’augmentation se poursuit. Le mois dernier, la valeur des loyers s’est appréciée de 1,4% en moyenne dans le pays.
Mais ce n’est peut-être qu’un début. Pour la banque Raiffeisen, une crise du logement «inéluctable» se profile à l’horizon en raison de la raréfaction de l’offre. D’autant que la hausse des taux hypothécaires et des coûts de construction ne devrait pas inciter à construire. Conséquence logique: des loyers à la hausse. Dans les zones les plus touchées par la pénurie, la hausse pourrait aller jusqu’à 10 à 15% au cours des cinq prochaines années.
Autre problème: la surface du terrain à bâtir augmente beaucoup moins vite que la population. Il faut donc densifier les habitations, ce qui fait que de plus en plus de personnes vivent sur une surface qui est restée constante. Sans surprise, ce sont les zones urbaines qui disposent du moins de place. Bâle-Ville est le canton le plus peuplé avec 107 m² par habitant en moyenne. À l’autre bout de l’échelle, chaque habitant du canton du Jura dispose de 586 m² en moyenne.
- Le détail des hausses des prix du mois d’octobre à lireLien externe sur le site du Blick
- La Banque cantonale de Zurich s’attend à des hausses de loyer de 15% rapporteLien externe cette dépêche publiée par bluewin
- Selon cet articleLien externe de 20 minutes, les locataires doivent s’attendre à des jours difficiles
- ArticleLien externe de 20 minutes où l’on apprend que les Suisses vivent de plus en plus à l’étroit
Plus
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative