Aujourd’hui en Suisse
Chères abonnées, chers abonnés,
Plus que deux jours avant de savoir qui remplacera les membres sortants du Conseil fédéral. Quatre candidats et candidates pour deux sièges à pourvoir. On ne va pas se mentir, le suspense reste tout à fait soutenable, mais nous vous proposons tout de même de quoi rafraîchir vos connaissances sur cette élection pour tenir jusqu’au grand jour.
La presse revient aussi sur la méfiance grandissante de l’Allemagne envers la Suisse sur la question de l’armement, de nouveaux ennuis judiciaires pour l’islamologue Tariq Ramadan et des prévisions économiques mitigées pour l’année prochaine.
Excellente lecture,
Cette semaine, deux des membres du Conseil fédéral seront renouvelés. Tout à droite de l’échiquier politique, il s’agira de trouver le remplaçant de l’UDC Ueli Maurer. À gauche, deux femmes sont en lice pour reprendre le siège rose de Simonetta Sommaruga.
Après avoir brossé le portrait des candidats UDC Albert Rösti et Hans-Ueli Vogt, nous vous proposons aujourd’hui d’apprendre à connaître les candidates socialistes, les sénatrices Eva Herzog et Elisabeth Baume-Schneider.
Bien que la Bâloise Eva Herzog soit la grande favorite, sa rivale jurassienne a des atouts à faire valoir. Et ce n’est pas leur solide expérience politique qui les départagera. Finalement, il s’agira surtout pour l’Assemblée fédérale de trancher entre deux personnalités opposées, la première, alémanique, représentant l’aile droite du parti et la seconde, romande, son aile gauche. Verdict mercredi.
Pour réviser en attendant, la RTS vous propose un récapitulatif de l’histoire du Conseil fédéral. La première femme, l’âge des plus jeunes élu-es ou encore la représentation linguistique: toutes ces informations sont à retrouver dans une infographie exhaustive.
- L’experte des finances ou l’outsider romande pour succéder à Simonetta Sommaruga? L’article de ma collègue Katy Romy
- Et ses portraits des candidats UDC
- Les portraits télévisés réalisés par la RTSLien externe
- Neuf femmes et 110 hommes, l’histoire du Conseil fédéral en un clin d’œil – l’infographie de RTSinfo.chLien externe
- Comment fonctionne une élection au Conseil fédéral en Suisse? Notre vidéo explicative
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L’Allemagne ne veut, semble-t-il, plus acheter d’armement helvétique. D’après le journal alémanique Tages-Anzeiger, le gouvernement allemand et l’industrie de l’armement du pays chercheraient à devenir totalement indépendants de la production en Suisse.
La raison: la Confédération s’oppose à ce que l’Allemagne envoie en Ukraine ses munitions pour les chars de défense antiaérienne Guépard, de fabrication helvétique. Ce refus, justifié par la politique de neutralité de la Suisse, suscite depuis plusieurs mois une incompréhension et un agacement non dissimulé de la part de Berlin.
L’Allemagne a surtout réalisé que si elle entrait en guerre, l’approvisionnement de beaucoup des munitions suisses qu’elle utilise serait bloqué. Citée par le journal alémanique, la présidente de la commission de la défense du Bundestag Marie-Agnes Strack-Zimmermann estime que compter sur la Suisse pour l’armement fragilise la chaîne d’approvisionnement allemande, une «lacune (…) en aucun cas envisageable dans la nouvelle situation mondiale».
L’Allemagne a été ces dernières années le plus grand importateur de matériel de guerre helvétique. Rien qu’en 2021, elle a acheté à la Confédération des stocks d’armements d’une valeur de 123,4 millions de francs, selon le Secrétariat d’Etat à l’économie.
- L’article du Tages-AnzeigerLien externe (en allemand, sur abonnement)
- Un résumé en français par le TempsLien externe (également sur abonnement)
- Dans une interview à SWI, le directeur de swisspeace Laurent Götschel aborde la question de la neutralité suisse
L’islamologue Tariq Ramadan sera finalement jugé par le Tribunal correctionnel de Genève pour viol et contrainte sexuelle, révèle la RTS ce lundi. Le premier procureur a rédigé le 1er décembre un acte d’accusation à son encontre. L’information a été confirmée par le Ministère public genevois, ainsi que les avocats des parties. Le procès devrait avoir lieu avant l’été prochain.
La plaignante accuse Tariq Ramadan d’avoir abusé d’elle en 2008, dans un hôtel à Genève, et de l’avoir séquestrée. Elle affirme que l’islamologue l’aurait soumise à des actes sexuels brutaux, accompagnés de coups et d’insultes.
Rappelons que Tariq Ramadan, qui devrait être jugé ces prochains mois, est présumé innocent. Tout au long de la procédure, il a contesté avec force avoir commis le moindre viol. Ses deux avocats se disent sereins et ont déclaré qu’«il reviendra aux juges de restituer la totale innocence» de leur client.
Mais les ennuis judiciaires de Tariq Ramadan ne s’arrêtent pas à la Suisse. L’islamologue pourrait également comparaître devant une Cour d’assises en France. L’été dernier, le parquet de Paris avait requis un procès pour des soupçons de viols commis entre 2009 et 2016 sur quatre femmes.
- Tariq Ramadan sera jugé en Suisse pour viol – le sujet de la RTSLien externe
- De nos archives: Tariq Ramadan ou la chute d’un nouveau prophète (novembre 2017)
L’inflation devrait continuer à évoluer à un niveau élevé l’année prochaine. Selon la faîtière patronale Economiesuisse, qui a présenté ce lundi ses perspectives conjoncturelles pour 2023, le renchérissement devrait s’inscrire à 2,9% en 2022 et 2,7% en 2023.
La Banque nationale suisse (BNS) vise pour sa part un renchérissement compris entre 0% et 2% mais, selon Economiesuisse, cet objectif ne sera pas atteint l’année prochaine. Et ce malgré un affaiblissement des prix de l’énergie sur l’année 2023.
Les économistes de l’organisation patronale s’attendent plutôt à ce que la BNS resserre encore son taux directeur le 15 décembre. La banque centrale l’a déjà fait remonter à deux reprises cette année, en juin et septembre, pour faire face à l’inflation. Ce taux directeur se situe actuellement à 0,5%.
La conjoncture mondiale morose devrait aussi affecter l’évolution de la croissance, anticipe Economiesuisse. La faîtière prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) suisse de 1,8% en 2022 et de 0,6% l’année prochaine. La Confédération devrait donc quand même éviter la récession.
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