Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Au lendemain des élections, le Conseil fédéral s’est réuni jeudi après-midi pour discuter – de façon hautement confidentielle – de la répartition de ses sept départements. Résultat: trois ministères auront un nouveau visage, les quatre autres restent inchangés.
L’accès du CICR aux prisonniers de la guerre en Ukraine, un rapport accablant sur les violences sexuelles à l’Université de Lausanne, et l’autorisation du tir du loup préventif complètent ce résumé de l’actu du jour.
Bonne lecture,
Le Conseil fédéral a décidé jeudi après-midi de la répartition de ses départements. Voici sa nouvelle composition:
Les nouveaux entrants Albert Rösti et Elisabeth Baume-Schneider auront respectivement les dicastères du DETEC (environnement, transports, énergie et communication) et de Justice et police. Karin Keller-Sutter reprend quant à elle le département des Finances, laissé libre suite au départ d’Ueli Maurer.
Alain Berset, futur président de la Confédération en 2023, continuera de diriger le Département fédéral de l’Intérieur. Ignazio Cassis reste aux Affaires étrangères, Guy Parmelin à l’Économie, la formation et la recherche, et Viola Amherd à la Défense.
La nouvelle répartition des départements fédéraux est consensuelle, a annoncé le président de la Confédération Ignazio Cassis. Chaque conseiller fédéral a pu exprimer ses vœux, la décision a également été basée sur des critères tels que l’instabilité géopolitique et la nécessité de maintenir la continuité des dossiers.
Les négociations au sein du nouveau gouvernement se sont déroulées à huis clos. Elles ont duré deux heures et sont hautement confidentielles. Le chancelier de la Confédération n’y assiste pas et aucun procès-verbal n’est établi.
- «Albert Rösti reprend le DETEC, Karin Keller-Sutter passe aux Finances»Lien externe (RTS)
- «Comment sont répartis les départements fédéraux» (swissinfo.ch)
- «Elisabeth Baume-Schneider et Albert Rösti entrent au Conseil fédéral» (swissinfo.ch)
- «Comment fonctionne une élection au Conseil fédéral en Suisse?» (swissinfo.ch)
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pu visiter de nouveaux prisonniers de guerre. Des visites organisées tant auprès de détenus ukrainiens que russes.
«Ces visites représentent un pas en avant important, car elles permettent de préserver de l’humanité au sein de la brutalité du conflit», a déclaré Mirjana Spoljaric, présidente du CICR. L’organisation genevoise a indiqué que ces visites avaient eu lieu au cours de deux dernières semaines et que d’autres étaient prévues avant la fin de l’année.
«J’espère qu’à l’issue de ces visites, un accès plus régulier à tous les prisonniers de guerre nous sera accordé», a encore indiqué Mirjana Spoljaric. Le CICR ne précise toutefois pas le nombre de prisonniers visités. Ces visites permettent au CICR de vérifier les conditions de détentions des prisonniers de guerre et de tenir leurs familles informées.
Le gouvernement ukrainien a récemment durement critiqué le CICR pour son inaction perçue. Or le CICR ne dispose pas de forces armées et ne peut accéder aux prisonniers de guerre que si les États le lui permettent (une obligation qui leur incombe en vertu des Conventions de Genève). «Nous avons pu visiter des centaines de prisonniers de guerre, mais il y en a des milliers d’autres que nous n’avons pas pu voir», rappelait au téléjournal de la RTS la semaine passée le directeur du CICR, Robert Mardini.
De nombreuses violences sexuelles et viols ont eu lieu à l’Université de Lausanne (UNIL), selon une enquête publiée jeudi.
Sur cinq ans, quelque 150 actes physiques non désirés et pénalement répréhensibles ont été signalés. Parmi eux: quatre viols, 42 cas d’attouchements sexuels et 102 gestes déplacés. C’est ce qui ressort d’une enquête de la Fondation pour la recherche en sciences sociales (FORS) réalisée auprès de 3’558 personnes, soit 17% de la communauté académique de l’UNIL.
«Les femmes rapportent systématiquement avoir subi plus de comportements de harcèlement sexuel que les hommes», indiquent les auteurs de l’enquête. Les personnes ayant commis ces actes contre les étudiant-e-s seraient principalement d’autres étudiant-e-s, mais aussi des enseignant-e-s. Rapportés à la taille des différentes populations de l’UNIL, les résultats indiquent que le pourcentage d’auteurs dans le corps enseignant est plus élevé que celui au sein de la communauté estudiantine.
La direction de l’université se dit «vivement préoccupée par la fréquence et la gravité des actes de harcèlement rapportés», selon le rapport. Elle dit également s’engager à prendre des mesures concrètes pour soutenir les victimes et effectuer un suivi régulier du climat au sein du campus. L’UNIL annonce qu’elle lancera l’année prochaine un dispositif mis à jour pour lutter contre le harcèlement et les discriminations avec le recrutement de plusieurs spécialistes du domaine.
Il sera désormais possible de tirer le loup de façon préventive. Le Parlement fédéral a approuvé jeudi une révision de la loi sur la chasse qui le permet.
Avant de pouvoir abattre un loup, il fallait jusqu’ici qu’il cause d’importants dommages ou présente un grand danger. La Suisse compte quelque 180 loups et au moins 17 meutes, leur population pourrait doubler en trois ans. Les attaques contre les animaux de rente se multipliant, le Parlement a décidé de revoir la manière dont le canidé est régulé.
Mais le sujet reste fortement émotionnel. «Le loup est parmi nous. Il s’attaque désormais aux cheptels en plaine. Il faut agir avant qu’un drame humain ne survienne», a déclaré jeudi un parlementaire de droite. Une partie de la gauche s’inquiète quant à elle qu’abattre le loup devienne trop facile. Au risque même de violer la convention de Berne qui règle la protection des espèces, a indiqué à la RTS un élu vert.
La nouvelle loi pourrait encore faire l’objet d’un référendum. En 2020, le peuple suisse avait refusé une plus ambitieuse révision de cette loi visant à faciliter la régulation du loup.
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