Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,
Vendredi, cela fera un an jour pour jour que les chars russes ont passé la frontière de l’Ukraine. Et depuis, rien ne s’est passé comme prévu. Alors, peut-on encore faire des prévisions sur l’issue de cette guerre? Nous nous y risquons, avec une experte et un expert, rencontrés à Bâle, à un forum pour la paix.
Je vous parle aussi des plans des cantons pour le climat, des élections à venir au Nigéria et des augmentations de salaires à La Poste.
Bonne lecture,
Cela va faire un an qu’a commencé l’«opération militaire spéciale» en Ukraine. Même si le Kremlin refuse toujours de dire son nom, cette guerre est partie pour durer. Le soutien militaire de l’Occident permettra-t-il d’y mettre un terme? La diplomatie a-t-elle encore une chance? L’analyse d’une experte et d’un expert ukrainiens, rencontrés au Forum Swiss Peace à Bâle.
Pas de paix sans victoire, ni sans justice. «Un conflit gelé équivaut à une solution gelée», argumente Yuliia Mieriemova, politologue à l’Université de Bâle. Et de citer deux exemples qu’il conviendrait de ne pas répéter: la Moldavie et la Géorgie, deux ex-républiques soviétiques aujourd’hui encore instables.
Tous les pays d’Europe ne sont pas enthousiastes à soutenir militairement l’Ukraine. Maksym Yakovlyev comprend bien leurs craintes. Pourtant, le directeur de la chaire de relations internationales de l’Académie Mohyla de Kiev ne voit pas d’autre solution. Pour lui, «Si l’Europe ne tient pas tête à l’agresseur russe, le prix à payer sera plus élevé encore».
- L’article de May Elmahdi Lichtsteiner
- «Vladimir Poutine est un criminel de guerre», a dit Carla del Ponte à Elena Servettaz, dans le premier de notre série de six articles sur la nécessité que justice soit rendue en Ukraine – janvier 2023
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Même face à l’urgence climatique, la Suisse tient à son fédéralisme. Pour atteindre la neutralité carbone, chaque canton y va de son propre plan climat. Moins insolite qu’il n’y paraît, la solution est avant tout pragmatique, puisque la plupart des domaines où l’on peut économiser du CO2 sont de compétence cantonale.
Les budgets consacrés aux mesures climatiques peuvent varier considérablement d’un canton à l’autre, mais les disparités ne sont qu’apparentes. Ainsi, Genève englobe dans cette catégorie toutes les dépenses liées, de près ou de loin, au climat. Alors que si l’on prend en compte l’argent débloqué pour des mesures qui n’auraient pas eu lieu sans le plan climat, les différences entre cantons sont minimes.
En termes d’objectifs, la plupart des cantons souhaite réduire à deux tonnes les émissions de CO2 par habitant et par année. Les mesures prises concernent notamment l’assainissement des bâtiments, la promotion des transports publics, ou la réduction de la consommation de viande. Ces efforts restent malgré tout «insuffisants» pour réussir à diminuer de 90% nos émissions carbone d’ici à 2050, a dit à la RTS Philippe Thalmann, directeur du laboratoire d’économie urbaine et de l’environnement de l’EPFL.
- L’articleLien externe de RTS Info, avec l’interview (audio) de Philippe Thalmann
Les élections au Nigéria doivent intéresser le monde, plaide Medinat Malefakis, experte en sécurité, terrorisme et promotion de la paix à l’EPFZ, une des 17 millions de Nigérian-e-s de l’étranger. Ce qui se passe dans le pays le plus peuplé d’Afrique, qui est aussi la première économie du continent, a forcément des conséquences au-delà de ses frontières.
Grignoté par Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest d’un côté, les séparatistes du Biafra de l’autre, le pays a de gros problèmes sécuritaires. Dans ces zones d’instabilité, les gens ne pourront pas voter. Actuellement, plus de 240’000 réfugié-e-s nigérian-e-s se trouvent au Niger, au Tchad et au Cameroun. Et le Nigeria compte 1,9 million de personnes déplacées à l’interne.
Autre gros problème: la population nigériane est majoritairement jeune, alors que la société est très gérontocratique. Les jeunes ont l’avantage du nombre et espèrent vraiment que les choses vont changer. C’est également une élection importante pour les femmes. Pour la première fois depuis longtemps, une femme est favorite pour le poste de gouverneur dans un État du nord du pays.
- L’interview de Medinat Malefakis, par Benjamin von Wyl
26’700 employé-e-s de La Poste et 2600 de Postfinance verront leurs salaires augmenter de 2,5% en moyenne dès le mois d’avril. Le salaire minimum dans l’ancienne régie fédérale est également revu à la hausse et passe à 4000 francs suisses par mois.
Négociées avec les syndicats, ces augmentations sont qualifiées d’«équitables pour toutes les parties» par La Poste. Dans un communiqué, le géant jaune indique qu’elles «visent à préserver le pouvoir d’achat des collaboratrices et collaborateurs face à la situation économique et géopolitique tendue et à la flambée des prix».
La hausse profitera surtout aux travailleurs à bas et moyens revenus. Les hauts revenus auront quant à eux «davantage de moyens pour des augmentations de salaire individuelles», écrit encore La Poste.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Point Fort SWI – La Suisse, paradis des hauts salaires, vraiment?
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