La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse

Cinq réalisateurs romands pour un seul sketch réussi

Fiction à sketches autour de la Fête des Vignerons (photo), «Histoires de fête» devait être l’un des événements du cinéma suisse romand. Fatalitas! Des cinq courts métrages, seul celui de Raymond Vouillamoz relève la tête.

Fiction à sketches autour de la Fête des Vignerons (photo), «Histoires de fête» devait être l’un des événements du cinéma suisse romand. Fatalitas! Des cinq courts métrages commis par Nadia Fares, Jean-François Amiguet, Pascal Magnin, Francis Reusser et Raymond Vouillamoz, seul celui de Raymond Vouillamoz relève la tête. A découvrir dans les salles de Vevey et de Lausanne.

Après le succès, depuis sa première à Locarno, en août, d’«ID Swiss», documentaire en sept courts-métrages produit par la société zurichoise du remuant Samir (et qui sortira prochainement sur les écrans romands), il aurait été stupide de ne pas s’en inspirer pour tenter le même coup de poker en Suisse romande.

Mais «Histoires de fête» ne parvient pas à la même félicité. Même en signalant ses périlleuses conditions de réalisation – tournage dans la foule, avec des caméras numériques ultralégères – cette aventure collective, tournée lors de la Fête des Vignerons, ne restera pas le Dogma suisse attendu, en référence à la charte des cinéastes danois menés par Lars von Trier et prônant des conditions de production sans artifices.

En réalité, c’est le naufrage, à une exception près: le cinquième et dernier film, «Le Jour de l’éclipse», réalisé par le porte-parole et outsider de la bande, Raymond Vouillamoz, directeur des programmes de la Télévision Suisse Romande. Honneur à l’honorable, donc: Raymond Vouillamoz, qui fut, entre autres, le metteur en scène du mémorable «Ce Fleuve qui nous charrie» (1979), où Jean-Luc Bideau crachait ses poumons et sa crise existentielle sur le parcours du Morat-Fribourg.

«Le Jour de l’éclipse» raconte la fugue d’un ancien vigneron, Monsieur Bovard (Adrien Nicati), qui refuse d’être traité comme un gosse dans son EMS. A 94 ans, il part assister à sa quatrième Fête des Vignerons, rencontre son petit-neveu Nicolas (Laurent Sandoz, le vrai Arlevin de la Fête 99), qui joue Arlevin dans le spectacle, et est recueilli par Françoise (émouvante Geneviève Pasquier), une sommelière quadragénaire. Elle l’abrite dans son appartement, le temps d’un malaise, avant de lui prodiguer le plus beau des cadeaux.

Le temps qui passe, la rencontre des générations et l’éternelle jeunesse de la sensualité transfigurent l’exercice. Raymond Vouillamoz dépasse la simple pirouette en replaçant la Fête dans un contexte historique (images d’archives) et émotionnel (un destin personnel). Rien à voir avec les gaudrioles de ses collègues, appliqués à leur Petit Eric Rohmer illustré. Paradoxalement, il faut attendre «Le Jour de l’éclipse», dernier sketch, pour qu’«Histoires de fête» en tienne une belle, d’histoire.

Thierry Jobin

«Histoires de fête», de Nadia Fares, Jean-François Amiguet, Pascal Magnin, Francis Reusser et Raymond Vouillamoz. Actuellement dans les cinémas de Vevey (Rex) et Lausanne (Richemont).

Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision