Deep Purple dans la montagne du Gampel Festival

Ian Gillan et Steve Morse, chanteur et guitariste de Deep Purple, le 14 août dernier à Rostock, en Allemagne. Keystone

Après Joe Cocker, l'an dernier, les Deep Purple font l'affiche du 16e Open Air de Gampel qui démarre jeudi. 40 000 spectateurs sont attendus dans le Haut Valais pour un festival qui doit durer quatre jours.

Un titre, un seul revient inlassablement dans toutes les mémoires: «Smoke on the water», avec qui l’on associe généralement le fameux groupe Deep Purple. Assurément, l’une des meilleures formations de hard rock que la noble Angleterre ait engendrée.

«Smoke on the water» est d’ailleurs le premier titre qu’apprend le plus souvent un autodidacte, fiévreusement décidé de devenir un «guitar hero» (expression usitée dans les années 1960-70 et désignant les guitaristes solistes des groupes de rock).

Un miracle au sein de la famille pourpre

En tant que sujets de sa Majesté, les cinq Deep Purple ont toujours entretenu une relation privilégiée avec la Suisse. Et pour cause, puisque «Smoke on the water» a été composé à la suite de l’incendie qui avait ravagé l’ancien Casino de Montreux en 1971. L’album suivant, «Machine Head», a été d’ailleurs enregistré au studio montreusien du Mountain.

Mais après trente ans de carrière planétaire, et envers et contre toutes querelles intestines, un miracle s’est produit au sein de la famille pourpre. Celui de la reconstitution, en 1993, de la formation initiale. A l’exception de l’ancien guitariste Ritchie Blackmore.

Toutefois, John Lord pourrait ne pas tenir les claviers de Deep Purple à Gampel. Motif: l’organiste virtuose serait encore hospitalisé, selon les dernières nouvelles rapportées sur le site Internet du groupe. En la circonstance, Lord serait remplacé par Don Airey du groupe Whitesnake.

Et déjà «Child in time» de résonner dans les montagnes du Haut-Valais. Même si ce titre, sans doute le plus envoûtant du répertoire, a peu de chances d’être interprété, étant donné l’altération des cordes vocales du vieillissant Ian Gillian.

Sina, l’enfant du pays

«Un autre grand moment du Festival sera la prestation de Sina», précise le chef de presse du Festival, Walter Pfammater. La chanteuse de rock valaisanne a du succès en Suisse alémanique. L’enfant du pays – elle est de Gampel – montera sur scène déverser son rock, samedi soir.

Mais c’est jeudi déjà que débute l’Open Air de Gampel, avec le concert de DJ Bobo. Après Berne et Zurich, la star argovienne produit pour la troisième fois en Suisse son «Planet Colors-Tour».

Alors que la dernière journée de dimanche sera rythmée par le folk irlandais, plus vrai que nature, des Octoduriens de «Glen of Guiness».

Sans oublier, pour le final, la déconcertante formation «Apocalyptica», composée de quatre violoncellistes adeptes de hard rock qui, à Gampel, interpréteront du Metallica.

Budget à la hausse

Le budget de la manifestation se monte à 2,1 millions de francs, contre 1,5 million, l’an dernier. Plusieurs facteurs justifient cette hausse.

Le Festival est rallongé d’un jour (quatre au lieu de trois). L’Open Air bénéficie d’un troisième lieu de concert. Et la scène principale sera surélevée de deux mètres.

En outre, pour assurer la propreté des lieux, un personnel supplémentaire a été engagé et les infrastructures sanitaires ont été développées.

Enfin, Gampel accueille 24 groupes, cette année, contre vingt, l’an dernier. En conséquence, le comité table sur 40.000 spectateurs. Cela paraît tout à fait raisonnable, aux yeux des organisateurs, puisque l’an dernier, sur trois jours seulement, le record d’affluence avait été battu avec 36.500 entrées.

Emmanuel Manzi