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Le «sacre» de Pina Bausch

Pina Bausch, un monument vivant. Keystone Archive

Invitée par le Grand Théâtre de Genève, la chorégraphe allemande présente au BFM deux de ses plus grandes pièces.

Elle dansera elle-même dans «Café Müller» qui rend hommage à ses parents.

Il est tombé sous le charme, Pedro Almodovar. Oui, lui aussi, qui ouvre son film «Parle avec elle» sur une séquence de «Café Müller», spectacle culte de la chorégraphe allemande Pina Bausch.

Ce «café»-là est devenu, depuis sa création en 1978, une sorte de monument historique admiré par des artistes de tout bord; et cité comme l’une des références majeures de la danse moderne que Pina Bausch (62 ans) ne cesse de réinventer sur les scènes du monde entier.

Avec «Café Müller», c’est une part de son enfance qu’elle réanime au fil des représentations données devant des salles toujours combles.

Déambulation fiévreuse

Au BFM de Genève, où la pièce est dansée (17 et 18 octobre) avec «Le Sacre du printemps» – autre succès de la chorégraphe, les billets se sont vendus comme des petits pains.

Ceux qui ont déjà vu ces deux spectacles -nous en faisons partie- les reverront volontiers. Avec toujours la même curiosité pour suivre la déambulation fiévreuse de Pina Bausch (une des rares fois où celle-ci est présente sur scène) dans un «café» tenu jadis par ses parents.

Visage émacié, silhouette élancée et mince, elle frôle de son corps frêle les chaises qui encombrent l’espace, tandis que ses bras semblent pousser de toutes leurs forces les murs imaginaires d’un bistrot. Comme pour échapper à l’enfermement du souvenir.

Chaque reprise de «Café Müller» paraît ainsi comme une convocation obsessionnelle du passé. Comme aussi un enrichissement de l’imaginaire. Celui qui façonne non seulement la vie privée, mais également les légendes.

Le sacrifice du «Sacre»

Et «Le sacre du printemps» n’y échappe pas, légende chorégraphiée en 1913 par Vaslaw Nijinski sur une musique d’Igor Stravinsky. De nombreux créateurs, dont Maurice Béjart, se sont emparés de cette fable qui célèbre l’arrivée du printemps par le sacrifice d’une jeune fille. Offrande déchirante à la «terre nourricière».

De cette terre, Pina Bausch a fait la sève de son «Sacre» créé en 1975. Elle a recouvert le plateau de tourbe dont le grain se dépose petit à petit sur les torses nus des danseurs. Poussières d’étoiles, rouges comme le sang qui entache la destinée tragique de la jeune fille.

swissinfo/Ghania Adamo

«Café Müller» et «Le sacre du printemps». A Genève, Bâtiment des forces motrices, les 17 et 18 octobre. Tel: 022/418 30 00

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