Les amours de Cédric Angel

«Histoires d´amours», au pluriel, c´est le titre du nouvel album du chanteur suisse romand Cédric Angel. Un album qui nie la mode en osant la fragilité.

Cédric Angel était apparu en 1994, avec un disque intitulé «Clair-obscur». Malgré une production un peu légère, le chanteur était parvenu à y glisser quelques perles, comme cette gitane, «fleur d’Espagne pour des matamores».

Après six ans d’apparent silence, Cédric Angel revient donc avec un nouvel album. Pourquoi tant de temps? Le chanteur est honnête: «Comme je n’ai pas de production derrière moi, c’est le temps qu’il m’a fallu pour pouvoir le financer».

Honnête aussi, son regard: «On ne peut pas être plus hors du coup que cet album. Il ne peut pas se démoder, parce que de toute façon, il est démodé». En effet, à par sur un titre, «Toboggan», les «loops» rythmiques sont inexistantes, et les samplers inconnus. Par contre, les guitares, la basse, l’accordéon respirent…

«Sors tes beaux atours, de moire et de velours» chante Cédric Angel de sa voix claire, sur une mélodie ciselée que ne renierait pas Nilda Fernandez, dont il a d’ailleurs emprunté les musiciens. Nilda, un modèle? «Non, un frère… un frère d’âme», répond Cédric Angel, qui évoque sa première rencontre avec le chanteur franco-espagnol dans la chanson «Poète».

L’album baigne dans une douceur étonnante, une sorte de romantisme un peu désuet. En guise de dernier titre, Cédric Angel nous propose d’ailleurs une version de «Parlez-moi d’amour»… Reprendre le succès de Lucienne Boyer, est-ce une forme de provocation? «Non… Quand on écoute vraiment ces paroles, qu’elles soient de 1929 ou pas ne change rien à l’affaire. Les hommes et les femmes réagissent toujours exactement de la même façon que cette chanson le décrivait», explique-t-il tranquillement.

Bernard Léchot