
Les artistes suisses et l’influence hellénique

Pour la première fois, les artistes suisses vivant en Grèce s'affichent.
Une exposition de leurs oeuvres est organisée au centre culturel de la Mairie d’Athènes en plein cœur de la capitale.
Avec le soutien de l’ambassade et de deux multinationales, huit artistes suisses – sept femmes et un homme – exposent leurs toiles, sculptures et tissus peints, depuis le 4 octobre.
L’école suisse d’archéologie, présente en Grèce depuis 1975, est également associée à cet événement majeur pour la communauté suisse de Grèce. Sous forme de panneaux, de photos, de plans et d’illustrations, elle présente les fouilles qui ont été réalisées par les archéologues suisses en Erétrie, à l île d’Eubée, pendant toutes ces années.
Une présence culturelle
Pour l’ambassadrice suisse en Grèce, Maria Luisa Caroni, «cette manifestation se veut une marque de visibilité pour les artistes qui vivent en Grèce», et vise «à promouvoir la présence culturelle suisse en Grèce».
Cheville ouvrière de cette exposition: Claire Vourou, elle-même artiste exposante, mais aussi et surtout vice-présidente du club de la Nouvelle Société Helvétique. C’est elle qui a fait le travail de recherche, d’identification et de sélection des œuvres exposées. Il lui aura fallu six mois de travail soutenu pour mener à bien ce projet .
L’idée, selon Pierre de Cocatrix, conseiller de l’Ambassade suisse en Grèce, est de démontrer que les artistes suisses vivant en Grèce sont actifs dans différents domaines culturels, mais aussi «de montrer au public grec l’influence de la Grèce sur leur œuvre».
Il est vrai que cette influence est très importante et visible a différent degrés sur toutes les oeuvres exposées. Les tableaux des cinq peintres exposées, toutes des femmes, sont directement inspirés des paysages grecs, qu’ils soient montagneux, rocailleux, ou marins.
Des Cyclades à Monemvassia
Ainsi, les Cyclades se retrouvent dans les peintures de Claire Allaz Vourou, de Marguerite Thouvalas ou de Cecile Etter. Les sculptures de Christine Spanos et de Nicos Styfouyas, le seul homme de la bande, rappellent furieusement les formes girondes des femmes grecques.
Quant aux tissus peints de Viviane Laiois Chessex, c’est plutôt par les couleurs qu ils se rattachent au pays. Toutes ces œuvres sont intéressantes, mais les tableaux de Catherine-Jeanne Gardiol émergent tout particulièrement.
Celle-ci vit à Monemvassia, dans le Péloponnèse. Une presqu’île médiévale sur laquelle les vagues s’acharnent. On retrouve cette rudesse de la nature dans ses tableaux abstraits d’une étonnante violence et d une surprenante beauté.
Catherine-Jeanne Gardiol a déjà exposé en Suisse, mais Cette exposition lui a permis de se faire connaître à Athènes. Plusieurs galeries sont intéressées à son travail, et dès le vernissage, plusieurs tableaux ont été retenus.
«J’ai besoin de me retirer pour travailler», confie-t-elle. «Je n’aime pas vendre, je propose un instant de vie, et chacun peut y voir ce qu’il veut en fonction de ce qu il vit».
Initialement prévue jusqu’au 18 octobre, l’exposition a été prolongée d’une semaine.
swissinfo/Angélique Kourounis

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