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«Les derniers Géants», victimes de la convoitise humaine

Dominique Catton au pays des Géants. Marc Vanappelghem

Dominique Catton interprète au Théâtre Am Stram Gram, à Genève, un conte de François Place. Finement mis en scène par Nino D'Introna.

On l’entend venir. Une vague gifle le rivage, déposant au bord de l’eau l’histoire douloureuse des «Derniers Géants».

Sur scène, une passerelle et une voile blanche. On s’apprête à y voir les restes d’un catamaran rejeté par la mer, quand soudain la voile se transforme en grand écran sur lequel apparaîtront tantôt les silhouettes d’hommes et de femmes, qu’on jurerait sortis des tableaux de Gauguin.

Ces créatures, aussi impressionnantes par leur taille (colossale) que par leur peau enluminée, émergent de l’imagination foisonnante de l’écrivain français François Place qui, avec «Les derniers Géants», signe un conte magnifique.

Et fait un pied de nez aux ethnologues de tout acabit en montrant comment l’art et la poésie peuvent, mieux que n’importe quelle prétentieuse étude scientifique, témoigner des grands mouvements de l’Histoire. Notamment des génocides.

Celui dont il est question dans «Les derniers Géants» échappe, on s’en doute, à tout ancrage historique puisqu’il s’agit d’une fable; d’autant plus efficace qu’elle évite toute parodie et s’accroche aux seuls filins du merveilleux que le metteur en scène italien Nino D’Introna et son acteur Dominique Catton tirent avec dextérité.

Une Atlantide rêvée

Seul sur scène, Catton joue Sir Archibald Ruthmore, un savant britannique qui, au bout d’un long voyage sur les mers, débarque dans une contrée d’Asie et y découvre l’existence de «cinq Géants et quatre Géantes». Soit la petite tribu d’une Atlantide rêvée que Sir Archibald révélera, par la suite, au monde occidental à travers de multiples écrits qui forgeront sa notoriété et conduiront au massacre des Géants.

A travers cette fable, se profile une interrogation: à quel prix se bâtit la gloire? Heureusement, aucune leçon de morale n’est donnée par l’auteur. Et encore moins par le metteur en scène pour qui la petitesse de Sir Archibald se résume à sa taille.

Sur l’écran, se reflète de temps en temps, sous la forme d’un dessin, la réplique de Dominique Catton. C’est un lilliputien qui arrive à peine à la cheville des Géants.

Le spectacle est donné au Théâtre Am Stram Gram jusqu’au 26 mars. Pas sûr que le jeune public auquel il est destiné puisse saisir toute la portée du très beau message ainsi envoyé.

swissinfo/Ghania Adamo

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