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Portrait de l’artiste en Arlequin

Picasso et le cirque. (Fondation Gianadda)

La Fondation Pierre Gianadda à Martigny accueille une exposition sur la thématique du cirque à travers l'œuvre de Picasso.

Elle fait la part belle au dessin, ainsi qu’aux gouaches sur carton datées du début du 20e siècle.

A Martigny, il y a le dessin, les belles gouaches sur carton, mais aussi des huiles, de la période cubiste notamment, ainsi que des gravures datées des années 60 et 70, et des photographies.

Toujours spontané, Picasso l’est particulièrement lorsqu’il croque un cheval au galop, une acrobate en mouvement, une écuyère dansant sur le dos de sa monture. Ou lorsqu’il réalise le portrait, d’une grande finesse, d’une famille de saltimbanques, restituant avec douceur la proximité de l’enfant avec sa mère, le geste protecteur du père ou la confiance du tout petit.

Une inspiration renouvelée

Reprenant aux peintres du passé, romantiques, symbolistes, impressionnistes, la thématique des personnages du cirque qui représentent la liberté, la marginalité, l’alliance de la poésie et d’une vie dans la misère, Picasso la renouvelle.

Il s’intéresse moins au spectacle proprement dit, et la piste figure rarement dans ses dessins ou ses peintures, qu’aux à-côtés: les exercices devant la roulotte, les rapports entre les membres de la famille, entre deux frères par exemple, le contraste entre la silhouette massive et grotesque du pitre et celle, gracile, de la très jeune acrobate.

La figure centrale d’Arlequin

Un personnage apparaît au premier plan, c’est Arlequin. Arlequin, reconnaissable à son costume bariolé, son chapeau de gendarme et son masque noir.

Si Pierrot, poupin et innocent, semble réservé à l’enfance (dans le costume de Pierrot, Picasso peint son fils Paulo), Arlequin incarne le côté retors de l’adulte et, sans doute, les astuces et les artifices propres à l’artiste. Ce personnage sera repris dans des versions cubistes, seulement reconnaissable aux bosses de son chapeau.

L’exposition, conçue et déjà montrée au Musée Picasso de Barcelone, permet de suivre les différents moments de l’œuvre: la période bleue, juste suivie de la période rose.

Deux périodes durant lesquelles Picasso s’attache à manifester la virtuosité de son dessin et à révéler sa grande sensibilité, le cubisme analytique, qui voit la forme se décomposer (le «Personnage arlequinesque» de l’été 1913), le retour à l’ordre, au classicisme, du début des années 20, puis les nombreuses variations sur un même thème, le cirque, un style, le cubisme, un personnage, Arlequin, alias Picasso lui-même.

swissinfo, Laurence Chauvy

Pablo Ruiz Picasso, est né en 1881 à Malaga (Espagne).

Arrivé à Paris en 1900, il y conçoit le cubisme et fréquente les milieux d’avant-garde. Familier du monde du cirque depuis son jeune âge, il réalisera sur ce thème le rideau de Parade, pour les Ballets russes.

Picasso est mort en 1973.

«Picasso et le cirque», à voir à la Fondation Gianadda, à Martigny jusqu’au 17 juin, tous les jours de 10h à 18h.

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