Un tableau de Kandinsky au coeur d’une dispute américano-suisse
Une dispute judiciaire à propos d'un tableau de Kandinsky, d'une valeur élevée et saisi en Allemagne sous le régime nazi, oppose un Américain d'origine russe, Jen Lissitzy, au célèbre galeriste suisse Ernst Beyeler.
L’Américain, qui est le fils de Sophie Kuppers-Lissitzy, l’ancienne propriétaire du tableau, vient de déposer plainte devant le tribunal civil de Bâle contre la Fondation Beyeler, du nom du galeriste et mécène bâlois Ernst Beyeler, propriétaire actuel de l’oeuvre, a annoncé vendredi l’avocat du plaignant.
L’oeuvre intitulée «Improvisation numéro 10» appartenait dans les années 30 à Sophie Küppers, l’épouse de l’artiste russe El Lissitzy.
Le couple avait prêté ce tableau, ainsi que douze autres pièces de sa collection au musée de Hanovre (Allemagne), où ils ont été saisis par les nazis comme «art dégénéré».
Le tableau de Vassily Kandinsky (1866-1944) a ensuite été cédé au marchand d’art Ferdinand Moeller, qui l’a lui-même revendu à Ernst Beyeler.
Un porte-parole de la Fondation a déclaré que M. Beyeler avait acheté de bonne foi le tableau en 1951 à Ferdinand Moeller.
Ernst Beyeler est toutefois prêt, a ajouté le porte-parole, à verser aux héritiers de Sophie Küppers-Lissitzy «une indemnisation correcte et mesurée ». La Fondation estime que le tableau vaut entre 20 et 25 millions de francs suisses (13 à 16 millions d’euros).
Sophie Küppers avait essayé en vain, de son vivant, à obtenir une indemnisation pour les oeuvres saisies. Son fils, qui a émigré en 1989 d’URSS vers les Etats-Unis, a repris le combat.
Jen Lissitzy a déjà récupéré deux oeuvres de la collection de ses parents : un tableau du peintre polonais Louis Marcoussis, qui était à Cologne (Allemagne), et un autre du peintre de Paul Klee, retrouvé à Kyoto au Japon.
swissinfo avec les agences
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