Affaire Aeroflot : l’enquête ouverte à Moscou contre Berezovski a été classée

Faute de preuves suffisantes, le parquet russe a décidé d'abandonner les charges retenues contre Boris Berezovski. Ce proche du président Boris Eltsine était soupçonné d'avoir détourné 200 millions de dollars grâce à deux sociétés basées à Lausanne.

Faute de preuves suffisantes, le parquet russe a décidé d’abandonner les charges retenues contre Boris Berezovski. Ce milliardaire proche du président Boris Eltsine était soupçonné d’avoir détourné 200 millions de dollars grâce à deux sociétés basées à Lausanne, en Suisse

Sous mandat d’arrêt depuis avril dernier, soupçonné de détournement de fonds et de blanchiment d’argent en juillet, poursuivi par la justice de son pays avec l’appui du Ministère public de la Confédération suisse, Boris Berezoski aura finalement triomphé de toutes les embûches que lui réservaient procureurs et enquêteurs.

Les ennuis de l’homme d’affaires avaient commencé au tout début de l’année. C’est à cette époque que l’ancien procureur de la Fédération russe Youri Skouratov avait commencé à s’intéresser de près aux affaires sensibles du Kremlin. Entre autres à l’affaire Mabetex et à la gestion d’Aeroflot. En avril, à la surprise générale, et après le limogeage du procureur gênant, Boris Berezovski apprend depuis la France qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt. En clair, l’homme d’affaires est accusé d’avoir prélevé près de 200 millions de dollars dans les caisses de la compagnie aérienne semi-privée par l’intermédiaire d’Andava et de Forus SA, deux sociétés suisses auxquelles son nom est étroitement lié

Le mandat d’arrêt est finalement levé. Mais la justice suisse poursuit ses investigations. Début juillet, Carla Del Ponte, alors procureur de la Confédération, perquisitionne elle-même les deux sociétés et décide de geler plusieurs comptes.

La suite se résume à une difficile collaboration entre les justices russe et helvétique. Pour finalement aboutir à ce qu’espérait Boris Berezovski : un classement de l’affaire. Du moins en ce qui le concerne. Car deux autres dirigeants d’Aeroflot restent sous enquête.

Donné perdu, sacrifié par le Kremlin en avril, BAB (comme le surnomment les journaux russes) réussit donc là un rétablissement spectaculaire à l’image de son retour en grâce dans le cercle présidentiel. Reste à comprendre pourquoi et quel but l’homme recherche en se présentant aux prochaines élections législatives russes dans une république perdue du Caucase

Nicolas Tonev