Fonds en deshérence: la facture des avocats est salée
Les défenseurs américains des plaignants juifs ont transmis le montant de leurs honoraires au juge. Une facture qui s’élève à 12 millions de dollars. Et qui sera ponctionnée sur les 1,25 milliard de dollars que doivent verser les banques suisses.
Les défenseurs américains des plaignants juifs ont transmis le montant de leurs honoraires au juge Edward Korman (photo). Une facture qui s’élève à 12 millions de dollars. Et qui sera ponctionnée sur les 1,25 milliard de dollars que doivent verser les banques suisses.
Comme prévu par l’accord global, l’UBS et le Credit Suisse viennent de virer la deuxième tranche de l’indemnisation sur un compte bancaire new-yorkais, dans l’attente de la répartition des fonds entre les parties, répartition dont les détails devraient être fixés avant la fin de l’année par le magistrat chargé de l’affaire. Aux termes de l’accord, les banques suisses effectueront deux autres versements d’ici à novembre 2001, pour parvenir au total convenu de 1 milliard 250 millions de dollars.
Mais tout cet argent n’ira pas aux plaignants juifs. En effet, les avocats américains des victimes évaluent leurs services à 12 millions de dollars. Une somme qui comprend non seulement le tarif horaire des consultations, négociations et apparitions devant le juge, mais aussi les frais de procédure, le temps passé à lire des livres sur l’or nazi, ainsi qu’une prime en raison de la complexité des dossiers.
Pour mirobolante qu’elle soit, cette facture n’a rien d’exceptionnel, aux Etats-Unis, où les avocats spécialisés dans les affaires d’indemnisation calculent leurs salaires en fonction des résultats obtenus et se servent sur les indemnités reçues par leurs clients.
Les clients eux-mêmes voient, dans ce système, le double avantage de ne rien avoir à débourser et de disposer de défenseurs extrêmement motivés. Mais trop souvent, le système est exploité par les avocats et, avec lui, la douleur des victimes. Ce comportement tend à prolonger les procédures et à susciter une inflation des indemnisations. Ce qui fait dire au Congrès Juif Mondial que les avocats veulent s’enrichir sur le dos des plaignants.
Marie-Christine Bonzom
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