OMC: le sommet de Seattle court à l’échec
Réunis à Genève, les ambassadeurs des pays membres de l'OMC n'ont pas réussi à se mettre d'accord mardi sur le programme des nouvelles négociations commerciales qui doit être adopté la semaine prochaine à Seattle.
Réunis à Genève, les ambassadeurs des pays membres de l’OMC n’ont pas réussi à se mettre d’accord mardi sur le programme des nouvelles négociations commerciales qui doit être adopté la semaine prochaine à Seattle.
Depuis trois mois qu’ils planchent sur la question, les négociateurs n’ont en fait guère avancé. Le projet de déclaration finale que doivent adopter les ministres des 135 Etats membres de l’Organisation mondiale du commerce le 3 décembre prochain est jonché de propositions entre parenthèses. Autrement dit, de propositions qui ne font toujours pas l’objet d’un accord.
L’agriculture reste le sujet le plus épineux. Les 15 pays du groupe de Cairns (Australie, Brésil, Argentine, Nouvelle-Zélande), soutenus par les Etats-Unis, maintiennent leur volonté de liquider toutes formes de subside aux paysans lors du futur round de négociations. Ils attendent au moins un geste de l’Union européenne, cible principale de leur demande.
Mais l’Union européenne, la Suisse, la Norvège, le Japon et la Corée du Sud s’y opposent. Certains diplomates estiment toutefois qu’un compromis pourrait être trouvé à Seattle.
Reste que l’agriculture n’est pas le seul sujet de discorde. La volonté américaine et européenne de mieux prendre en compte les normes sociales et environnementales dans les règles du commerce international provoque une levée de bouclier des pays en développement. Ces pays, emmenés par l’Inde, pensent même qu’un nouveau round de négociations est inutile. Ils préfèrent un renforcement et une application effective des règles négociées lors de l’Uruguay round.
Les quatre jours du sommet de Seattle paraissent dès lors bien courts pour aboutir à un compromis de dernière minute et ce d’autant que les ministres seront assaillis par des milliers de journalistes et des dizaines de milliers d’opposants à la mondialisation.
Frédéric Burnand
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