Coup de jeune pour les examens pédagogiques des recrues
Vieux de 150 ans, les examens pédagogiques des recrues (EPR) seront remplacés par une «enquête fédérale auprès de la jeunesse et des recrues», plus représentative. Les grandes lignes de cette nouvelle enquête ont été présentées vendredi à Berne.
Les EPR ont pour but de situer le niveau de formation et les aptitudes de la jeune génération. L’enquête – baptisée ch-x – qui lui succède ne se penchera pas seulement sur les recrues, mais interrogera aussi un échantillon représentatif de 2000 jeunes de 20 ans, a indiqué l’expert Kurt Haltiner vendredi devant la presse.
Cela permettra de corriger les faiblesses des EPR: ils ne prennent en considération ni les jeunes Suissesses, ni les jeunes étrangers. La baisse de fréquentation de l’armée – moins de sept Suisses sur dix accomplissent leur école de recrues – a aussi fait perdre aux recrues leur représentativité au sein d’une génération.
Les EPR ont contribué au développement du système scolaire suisse. Désormais, l’enquête ch-x doit être un instrument général au service de la politique de la jeunesse et de l’éducation, a relevé le conseiller d’Etat schaffhousois Hans-Peter Lenherr.
Les futures enquêtes seront répétées avec le même questionnaire à plusieurs années d’intervalle. Elles serviront à faire ressortir les tendances en matière de politique de l’éducation, de la jeunesse et sociale. Des questions seront posées notamment dans le domaine de la formation, de la santé, du sport et du temps libre.
Celles-ci seront développées par deux instituts zurichois: l’Institut de recherche en matière de développement et de qualité scolaires et l’Institut de médecine sociale et préventive. Le Département de la défense (DDPS) reste l’autorité responsable de la nouvelle étude.
Une collaboration avec la Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique et d’autres institutions est envisagée. La réforme des EPR n’engendre aucun frais. En effet, l’allongement du cycle d’enquête sur deux ans permettra de faire des économies.
La nouvelle méthode a démarré en 1998. Thème choisi: la perception de la nation et du monde. Ses résultats scientifiques doivent être publiés prochainement. Sur 1400 jeunes contactés pour l’enquête complémentaire, 73 pour cent ont accepté de jouer le jeu.
L’enquête ch-x participera aussi à deux programmes de l’OCDE, qui procèdent à des analyses comparatives à l’échelon international. Le premier porte sur les performances des jeunes de 15 ans en lecture, mathématiques et sciences naturelles. Le deuxième se penche sur les qualifications clés de la population adulte.
Sauf durant la période 1914-41, tous les militaires suisses ont passé les EPR depuis la création de l’Etat fédéral. Leur origine est parallèle à la revendication d’une scolarité obligatoire pour tous. Les EPR ont aussi été utilisés comme un moyen de pression de la Confédération sur les cantons pour qu’ils améliorent le niveau scolaire de leur jeunesse.
En 1974, les EPR ont perdu leur caractère typiquement scolaire et sont devenus anonymes. Les questions peuvent porter sur le comportement en matière d’hygiène comme sur les connaissances politiques. Ces données sont utilisées dans de nombreuses études sociologiques.
swissinfo avec les agences
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