La crise du logement frappe aussi les étudiants
A Genève et Lausanne, nombre d'étudiants risquent de se retrouver sans domicile fixe à la rentrée. Et les étrangers plus particulièrement.
«La crise du logement touche aussi les étudiants!» Cette mise en garde, on peut la lire en toutes lettres sur le site Internet du Bureau des logements de l’Université de Genève, qui avoue ne pas pouvoir garantir un toit à tous ses étudiants.
Des centaines de logements
A Lausanne aussi, les universitaires tirent la langue. Pour preuve, l’année passée, certains jeunes ont été contraints de se rabattre, durant quelques temps, sur les bungalows du camping de Vidy.
Et, cette année, la situation pourrait être pire. «Tout est déjà archi-complet», confirme Gilberte Isler, responsable des affaires socioculturelles de l’Université de Lausanne.
Selon une première estimation, 500 logements risquent de manquer à Lausanne. Et on craint fort de voir débarquer des étudiants sans logement à la rentrée universitaire d’octobre.
Du coup, les appels se multiplient. Pour que de nouveaux logements soient mis à disposition. Mais également pour que des privés sous-louent leurs chambres.
Crise généralisée
En fait, les étudiants sont victimes de la crise immobilière qui touche, de façon plus générale, la région lémanique.
A Lausanne, le taux de logements vides est de 0,7%. Or, on parle de pénurie dès que ce chiffre passe en dessous de 1,5%.
Et, dans la cité de Calvin, la situation est encore pire. On annonçait, l’an dernier, un taux de vacance de 0,38%.
«Dans ces conditions-là, résume Françoise Demierre, responsable du Bureau des logements et restaurants universitaires (BLRU) à Genève, le marché immobilier n’offre plus rien d’accessible aux bourses des étudiants.»
Logiquement, les jeunes se rabattent sur les foyers. Ou quittent moins volontiers leur chambre universitaire pour un studio indépendant ou une collocation.
Les régies n’aiment pas les étudiants
Autre difficulté: les régies préfèrent largement les familles aux étudiants qui voudraient partager un appartement. Et pour les jeunes étrangers, la garantie financière à déposer peut atteindre des sommes très élevées.
Les jeunes étrangers, justement, sont particulièrement touchés. A Genève, 65% des demandes de logement proviennent de l’étranger.
Majoritaires également à Lausanne, ces jeunes étudiants ne bénéficient d’aucun passe-droit. Or, ces universitaires n’ont pas forcément les moyens de s’offrir un voyage en Suisse pour faire de la prospection.
D’où le risque que certains finissent par abandonner leurs projets, faute de logement. A moins qu’ils ne préfèrent se rabattre sur d’autres universités.
«A Fribourg, la situation n’est pas aussi critique, confirme Felix Kaufmann, directeur de la régie estudiantine. Car le marché immobilier ne traverse pas la même pénurie.»
A Neuchâtel également, la situation est différente. Certes, l’offre des foyers n’est pas suffisante. Mais là, en général, les étudiants finissent par trouver un toit dans le privé.
swissinfo/Caroline Zuercher
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