Le succès prometteur de l’université de la Suisse italienne

L'université de Lugano. Keystone

Pour ses cinq ans d'existence, l'université de la Suisse italienne (USI) tire un bilan positif. Un succès qui confirme la vocation nationale de cette alma mater.

Inaugurée le 21 octobre 1996, l’USI pavoise. Son anniversaire coïncide avec l’ouverture de l’année académique. Justement, les cours ont repris lundi sur les campus de Lugano et Mendrisio.

A Lugano, siège des facultés d’économie et de sciences de la communication une nouvelle bâtisse accueillait les étudiants. Sise juste derrière le bâtiment central, un ancien et majestueux hôpital restructuré, elle compte douze nouvelles salles dont trois de 150 places.

Les autres édifices du chantier, ouverts en novembre 1999, sont derrière l’université. Il s’agit de la faculté de théologie – indépendante de l’USI – la bibliothèque, le laboratoire technologique et la salle polyvalente seront terminés dans les prochaines semaines, explique Albino Zgraggen, secrétaire général de l’USI.

1000 étudiants de plus en cinq ans

«En cinq ans, l’université de la Suisse italienne a acquis une solidité et une réputation inattendues», précise son président, Marco Baggiolini, 65 ans, docteur en médecine et chercheur scientifique, ex-directeur de l’Institut Théodore Kocher de Berne.

«Aujourd’hui, souligne-t-il, l’USI accueille 54% d’étudiants non tessinois soit 21% provenant d’autres cantons suisses, notamment alémaniques, 24% d’Italie et 9% d’autres pays.»

Ceux des étudiants tessinois qui fréquentent la faculté d’économie ont contribué à freiner le traditionnel exode vers les universités d’outre-Gothard: «à Fribourg par exemple, leur nombre a sensiblement diminué», souligne encore Marco Baggiolini.

Au terme de l’année académique 2000-2001, l’USI comptait 1328 étudiants provenant de 35 pays soit 677 en sciences de la communication – la faculté la plus fréquentée depuis l’ouverture de l’université – 398 en architecture, à Mendrisio et 253 en économie.

A titre de comparaison, en novembre 1996, les campus de Lugano et Mendrisio démarraient avec 326 étudiants seulement.

La majorité des licenciés ont trouvé un emploi

Cette croissance constante confirme la vocation de l’USI qui, dès son inauguration, a eu pour ambition d’être plus qu’une simple alma mater locale. Elle a permis au Tessin de devenir le neuvième canton universitaire suisse.

En novembre dernier, l’USI a décerné ses premières licences à 26 étudiants en économie et à 29 en sciences de la communication. Par ailleurs, 25 certificats post-grade en relations publiques ont été attribués.

«90% des nouveaux diplômés ont immédiatement trouvé un emploi», explique le président de l’USI. Et les économistes sont particulièrement très prisés sur la place financière luganaise où le secteur bancaire est en expansion.

Année importante pour la faculté de Mendrisio

La faculté d’architecture de Mendrisio remettra ses premiers titres à fin 2002 au terme d’une formation de six ans. Son nouveau directeur, l’architecte zurichois Kurt W. Forster, 65 ans, est entré en fonction ce lundi. Il remplace le Tessinois Aurelio Galfetti qui se consacrera désormais à la section diplômes.

A Mendrisio aussi, la construction du nouvel édifice touche à sa fin. L’année académique à peine entamée sera importante pour la faculté d’architecture qui est en passe d’obtenir la reconnaissance de son titre par le prestigieux Polytechnicum de Milan.

Dernière-née des universités suisses, l’USI est aussi la plus chère. Sa taxe annuelle est de 4000 francs pour les étudiants suisses, le double pour les étrangers. En janvier dernier, l’IntrUsi, l’association des étudiants, avait demandé qu’elle soit réduite de moitié.

Marco Baggiolini rappelle pour sa part que «l’USI est moins chère que les universités milanaises Bocconi et Cattolica par exemple» et que «les étudiants étrangers peuvent aussi bénéficier de bourses d’études». Il précise aussi que «la Conférence des recteurs (CRUS) souhaite une augmentation des taxes dans toute la Suisse.»

Gemma d’Urso, Lugano