Les écoles suisses à l’étranger se démènent
Les écoles suisses à l’étranger sont confrontées à de solides difficultés financières malgré les souhaits de voir s’ouvrir des classes dans de nouvelles villes.
L’association qui les chapeaute estime que si les subventions fédérales demeurent aussi faibles, l’enseignement pourrait en souffrir.
Une fois par an, les présidents et directeurs des écoles suisses à l’étranger reviennent en Suisse pour y échanger leurs expériences, notamment sous l’angle pédagogique et de la gestion. Cette année, ils se retrouvent à Warth (canton de Thurgovie / 4-6 juillet) sous l’égide du comité pour écoles suisses à l’étranger.
Entre autres thèmes, ces responsables abordent celui des difficultés financières dans lesquelles se débattent plusieurs écoles depuis quelques années. Ces écoles, qui ne visent pas à faire de l’argent, doivent néanmoins dégager un excédent de recettes leur permettant de maintenir et consolider leurs infrastructures.
Le soutien réciproque entre écoles en Suisse et écoles suisses à l’étranger a maintenant une longue tradition. Les cantons n’apportent pas seulement une aide administrative et matérielle, mais aussi pédagogique. A l’exemple de Thurgovie, qui appuie l’école suisse de l’étranger de Lima.
Inquiétude financière
Il n’en demeure pas moins que l’aspect financier inquiète. Président du comité des écoles suisses de l’étranger, Derrick Widmer cite l’exemple d’une école qui, confrontée à des problèmes financiers, s’est vue contrainte de réduire massivement le salaire de ses enseignants.
La question est de savoir comment les écoles suisses à l’étranger peuvent compenser les réductions de subventions décidées par la Confédération.
Pour la période 2004-2007, la contribution fédérale a diminué de 12%, indique Derrek Widmer à swissinfo. En 2007, il restera 16,5 millions, alors que le seuil des 20 millions apparaît un minimum au comité pour écoles suisses de l’étranger.
L’Office fédéral de la culture verse des subventions couvrant environ 30 % des frais de fonctionnement des écoles suisses de l’étranger (prescription légale fondée sur la Constitution). Mais son nouveau directeur Jean-Frédéric Jauslin a récemment donné un signal mitigé.
«Je pense qu’il y aurait possibilité de dire: faisons un peu plus à l’intérieur et voyons ce qui peut être fait à l’extérieur sans y mettre des moyens inconsidérés. Je ne dis pas qu’ils sont inconsidérés maintenant, mais ils me paraissent relativement élevés en regard des actions menées sur le plan intérieur (suisse).
Les habitudes ont changé
De Lima à Hong Kong, on dénombre seize écoles suisses à l’étranger. Quelque 250 professeurs y enseignent à 6500 enfants, dont 2000 petits Suisses. Ces écoles fonctionnent sur le modèle scolaire helvétique (école primaire et degré secondaire).
«Les écoles suisses de l’étranger enseignent l’anglais et d’autres langues (celle du pays hôte surtout) bien plus tôt qu’en Suisse. Les parents le souhaitent et la demande est importante», explique Derrek Widmer. Ce qui, sur le plan de l’intégration, «les rend probablement plus efficaces que leurs homologues en Suisse même».
«J’aimerais voir la création d’écoles suisses dans des villes comme Shanghai, Moscou, Mumbai, poursuit Derrek Widmer. Selon la loi, les communautés des Suisses de l’étranger doivent initier les investissements pour que la Confédération s’implique.»
Le même Derrek Widmer explique qu’auparavant, «les parents venaient à Mexico par exemple, pour ensuite rentrer en Suisse. Dorénavant, ils restent quatre ans à New York, puis partent à Tokyo. C’est pourquoi l’enseignement et les programmes scolaires doivent devenir plus internationaux.»
swissinfo et les agences
Pour la période 2004-2007, la contribution fédérale aux écoles suisses à l’étranger a diminué de 12%
Ce subventionnement se montera encore à 16,5 millions en 2007
– L’Office fédéral de la culture verse, conformément à la loi sur l’instruction des Suisses de l’étranger du 9 octobre 1987, des subventions couvrant environ 30 % des frais de fonctionnement des écoles.
– Cette loi se fonde sur l’article 40 de la Constitution fédérale. La surveillance exercée par la Confédération garantit que les écoles suisses à l’étranger ont une neutralité au niveau politique et confessionnel et répondent à un besoin d’utilité publique
– En outre, cette assure en cas de nécessité aux enfants suisses une dispense partielle ou totale des frais de scolarité.
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