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L’homme le plus riche de Suisse est suédois

Ingvar Kamprad (gauche) a tiré le gros lot. Martin Ebner, lui, fait grise mine. Keystone

Le patron d'Ikea Ingvar Kamprad est l'homme le plus riche de Suisse. Celui de Serono Ernesto Bertarelli rétrograde au 4e rang. Et le financier Martin Ebner est ruiné.

Selon Bilan, depuis 2001, les 300 plus grosses fortunes ont perdu 50 milliards de francs.

En Suisse, les millionnaires sont légion. Pas moins de 120 000 ménages déclarent une fortune d’au moins un million de francs. Mais le cercle des «super riches» est nettement plus restreint.

En effet, pour entrer dans le classement des 300 personnes ou familles dont les magazines Bilanz et Bilan dressent la liste chaque année, il faut posséder au moins 100 millions de francs.

Chute de 50 milliards

Ensemble, ces 300 top-millionnaires réunissent, à la mi-novembre 2002, 340 milliards de francs. C’est davantage que les budgets cumulés de la confédération, des cantons et de toutes les communes du pays.

Mais la baisse de la conjoncture et les aléas de la bourse semblent bien ronger lentement ce pactole. Qui était, en 2000, encore de 420 milliards de francs.

Tombé à 390 milliards de francs l’an dernier, il a perdu 50 milliards de plus cette année.

Un Suédois en tête

En tête du classement 2002, avec une fortune estimée entre 14 et 15 milliards de francs, un patriarche suédois de 76 ans, qui vit discrètement en Suisse romande depuis 25 ans.

Ingvar Kamprad n’est autre que le fondateur et propriétaire des meubles Ikea, entreprise florissante, qui a toujours refusé d’entrer en bourse.

Au second rang, avec 13 à 14 milliards de francs, on trouve la famille Rausing, propriétaire des fabriques d’emballages Tetra Pack.

En troisième position, arrivent les familles Oeri et Hoffmann, actionnaires principaux du géant pharmaceutique Roche. Qui, elles, ne possèdent, «que» 9 à 10 milliards de francs.

La chute d’Ebner

Quant au leader du classement 2001, Ernesto Bertarelli, héritier et patron de la firme de biotechnologie Serono, il rétrograde au quatrième rang, avec une fortune de sept à huit milliards de francs.

Mais cette chute n’est rien en regard de celle du célèbre financier Martin Ebner. Autrefois crédité d’une fortune de 4 à 5 milliards de francs, il est aujourd’hui tombé à zéro.

D’ailleurs Martin Ebner n’apparaît plus au classement. «Il s’est trop engagé, sur trop d’affaires à la fois, déclare Christoph Blocher, interrogé par la télévision alémanique. Et il était beaucoup trop endetté.»

Le ténor de l’Union démocratique du centre (UDC) et patron d’Ems Chemie, lui, a su rester plus prudent. Chritoph Blocher est toujours crédité d’une fortune de 2 à 3 milliards de francs. Ce qui fait de lui le politicien le plus riche de Suisse.

La morale de l’entrepreneur

Egalement invité à la télévision alémanique, Nicolas Hayek, (1,5 à 2 milliards de francs fortune) a tenu à défendre les gains des entrepreneurs, non sans égratigner au passage les boursicoteurs de tout poil.

«Je ne spécule pas en bourse, je ne passe pas mes journées derrière mon écran, à regarder ma fortune s’arrondir toute seule, lance le patron de Swatch Group. En tant qu’entrepreneur, mon devoir est de créer des produits et des places de travail.»

Le show-biz à la traîne

En regard de certaines grosses fortune industrielles, celles de vedettes du sport et du show-biz feraient presque pâle figure.

Ainsi, le multiple champion du monde de Formule 1 Michael Schumacher possède 600 à 700 millions de francs seulement. Le chanteur Udo Jürgens, 100 à 200 millions de francs. Et la chanteuse Shania Twain, 200 à 300 millions de francs.

Des stars telles que Charles Aznavour et Phil Collins, elles, affichent des fortunes qui se situent entre 100 et 200 millions de francs.

A noter également que les riches affectent particulièrement les rives du Lac Léman. 37 d’entre eux sont domiciliés dans le canton de Vaud et 53 à Genève, contre 68 à Zurich et neuf seulement à Bâle.

swissinfo/Marc-André Miserez

Les 300 plus grosses fortunes de Suisse totalisent 340 milliards de francs
Les dix premiers se partagent un cinquième de cette somme
Crédité de 4 à 5 milliards en 2001, le financier Martin Ebner serait aujourd’hui ruiné

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