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Le CSFB fait amende honorable auprès de Pékin

John Mack. Keystone Archive

John Mack, PDG de Credit Suisse First Boston, tente l'impossible à Pékin pour que sa banque soit retirée de la liste noire des firmes étrangères ayant fréquenté Taiwan.

John Mack est actuellement dans la capitale chinoise. Le gouvernement chinois a exclu Credit Suisse First Boston (CSFB) des grandes banques d’affaires étrangères chargées d’assurer le placement de titres de China Unicom, le deuxième opérateur chinois de la téléphonie mobile.

Son crime: avoir organisé, il y a quelques mois, des réunions en Europe entre le ministère taiwanais des Finances et des gestionnaires de fonds.

La Chine considère Taiwan comme une province rebelle. Et ne manque pas une occasion de limiter les rapports entre les autorités taiwanaises et le monde extérieur.

Deux autres contrats en jeu

John Mack redoute que CSFB soit tenu à l’écart d’au moins deux autres contrats chinois représentant, en valeur, plusieurs milliards de dollars. Et des dizaines de millions de dollars en commissions perdues pour la banque suisse.

C’est d’autant plus navrant que, cette année, la Chine assurera, à elle seule, la moitié des 25 milliards de dollars de nouvelles actions ou obligations qui seront émises en Asie.

Le ministère chinois des Finances confirme que John Mack aura des entretiens avec le vice-ministre Jin Liqun et des responsables de plus grandes entreprises publiques chinoises, clientes de CSFB.

Les autres grandes banques d’affaires de Wall Street telles que Goldman Sachs et Morgan Stanley ont déjà pris leurs distances avec Taiwan.

Donner les mêmes garanties

«Nul doute que Credit Suisse First Boston devra donner les mêmes garanties à Pékin s’il veut maintenir sa présence en Chine. Le problème est que Taiwan reste un marché beaucoup plus riche que celui de la Chine. Même s’il n’offre pas, à long terme, le même potentiel», observe un banquier suisse à Tokyo.

John Mack, ex-numéro 2 de Morgan Stanley, a ses entrées dans les plus hautes sphères chinoises. Paul O’ Neill, secrétaire américain au Trésor, a déjà évoqué, de manière détournée, la mise à l’index de la banque suisse avec son homologue chinois. Les deux hommes ne désespèrent pas de ramener la Chine à de meilleurs sentiments.

Pour CSFB, c’est d’une importance vitale. Il envisage d’annoncer une perte de 120 millions de dollars pour le troisième trimestre de l’année en cours. Aucune autre grande banque d’investissement de Wall Street n’a encore fait état d’un résultat trimestriel négatif depuis trois ans.

Cette unité du groupe financier suisse a, déjà, décidé la suppression de 2000 emplois, dans le cadre d’un plan de réduction de coûts d’un milliard de dollars pour la prochaine année fiscale.

Georges Baumgartner, Tokyo

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