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Fribourg: droite et milieux économiques opposés au salaire minimum

Keystone-SDA

Le comité "non au salaire minimum étatisé" lance sa campagne en vue de la votation du 30 novembre sur l'initiative législative de la gauche et des syndicats demandant un salaire minimum dans le canton de Fribourg. Il représente les partis bourgeois et les milieux économiques.

(Keystone-ATS) «Un salaire minimum renforcerait considérablement la pression sur les nombreuses PME, notamment dans les branches à faibles marges», ont indiqué mercredi les quatre coprésidents du comité de campagne. «Beaucoup seraient confrontées à la décision difficile de supprimer des postes qui ne pourraient plus être rentabilisés», ont-ils précisé.

«Un salaire minimum étatisé, ce sont davantage de règles, de contrôles et de bureaucratie», a averti Alexandre Vonlanthen, député et président du PLR fribourgeois. «Les emplois de transition de vie, d’insertion ou à vocation sociale sont en grave danger avec l’initiative», a ajouté la députée centriste Annick Remy-Ruffieux.

Formation duale

Outre la hausse des coûts, un salaire minimum légal engendrerait aussi une multiplication des règles et obligations de documentation, ont encore mis en garde les intervenants. «La bureaucratie supplémentaire pèserait lourdement sur les PME et les autorités, au détriment des ressources consacrées à leurs activités principales».

«La formation duale est notre force. Ne l’affaiblissons pas par un salaire minimum étatisé», a noté le député et chef du groupe UDC Flavio Bortoluzzi. Quant à Mathias Rossi, président du PVL cantonal, il a estimé que «si le salaire minimum se rapproche trop du salaire d’un diplômé, l’incitation à se former pourrait diminuer».

Sur 860 entreprises interrogées dans des cantons sans salaire minimum, près de la moitié ont signalé qu’elles devraient supprimer des emplois en cas d’introduction d’un tel dispositif. Le constat ressort d’une étude de l’économiste bâloise Conny Wunsch. La formation professionnelle serait en outre fragilisée.

Cinq cantons déjà

«Si des travailleurs non qualifiés gagnent presque autant que des professionnels formés, l’apprentissage perdra de sa valeur», a répété le comité de campagne. Au-delà, encore, «un salaire minimum légal constitue une ingérence massive dans le partenariat social et les mécanismes éprouvés de négociation salariale».

Les conventions collectives, basées sur le dialogue et des solutions adaptées aux réalités des branches, perdraient leur rôle central, a dit le comité. La position des partis de centre-droit et des milieux économiques s’inscrit en ligne avec celle de la majorité du Grand Conseil et celle du Conseil d’Etat, qui s’opposent à l’initiative.

Vendredi, le comité d’initiative pour un salaire minimum dans le canton de Fribourg a lancé également sa campagne en vue de la votation du 30 novembre. Pour rappel, leur texte vise à ancrer dans la loi sur l’emploi et le marché du travail (LEMT) un salaire minimum obligatoire de 23 francs de l’heure.

Selon les initiants, il faut motiver «les jeunes à travailler dans la vente, la petite enfance ou la restauration», sans avoir comme «seule perspective la précarité». En cas d’acceptation, Fribourg deviendrait le sixième canton à instaurer un salaire minimum après Neuchâtel, Jura, Genève, Tessin et Bâle-Ville.

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