
Gaza: le Hamas restitue une nouvelle dépouille d’otage

Le Hamas a restitué vendredi soir à Israël une nouvelle dépouille d'otage, s'engageant à rendre toutes les autres qu'il détient encore à Gaza conformément à l'accord de cessez-le-feu. La dépouille a été remise par la Croix-Rouge aux forces israéliennes.
(Keystone-ATS) Elle sera ensuite rapatriée en Israël et amenée à l’institut national médico-légal, à Tel-Aviv, pour y être identifiée, a indiqué dans la nuit le bureau du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Le Hamas dit «respecter son engagement envers l’accord de cessez-le-feu» parrainé par le président américain Donald Trump et «continuera à oeuvrer pour mener à bien le processus d’échange de prisonniers», selon un communiqué du porte-parole du mouvement islamiste. Le mouvement islamiste avait néanmoins souligné un peu plus tôt que «la question des corps est complexe et nécessite du temps».
Equipe de recherche turque
La Turquie, proche des dirigeants politiques du Hamas, entend jouer un rôle dans l’application du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre. Une équipe de 81 membres de l’AFAD, l’agence turque de gestion des catastrophes, «attend actuellement à la frontière côté égyptien. Ils sont prêts à mener des opérations de recherches et de secours dans les ruines», a déclaré vendredi un responsable turc, précisant que cette mission portait sur la recherche de corps de victimes «israéliennes comme palestiniennes».
La défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a indiqué que, depuis l’entrée en vigueur de la trêve, «plus de 280 corps de martyrs [avaient été] retrouvés sous les décombres» du territoire palestinien. Les autorités locales estiment qu’environ 10’000 corps sont ensevelis sous les décombres à Gaza.
Selon une source du Hamas, citant des «médiateurs», la délégation turque est «attendue dimanche» dans la bande de Gaza. Les spécialistes turcs sont équipés de matériel spécialisé, «notamment des chiens de recherche et des dispositifs de détection de signes de vie», a précisé le responsable.
Bâtiments détruits
Le Hamas doit indiquer des emplacements précis où rechercher les otages, dont les corps sont difficiles à retrouver, selon le mouvement. Le Hamas avait assuré plus tôt que certains «corps ont été enterrés dans des tunnels» détruits par l’armée israélienne, «tandis que d’autres restent sous les décombres de bâtiments qu’elle a bombardés».
Israël accuse le Hamas de violer l’accord de cessez-le-feu, qui prévoyait un retour de tous les otages, vivants et morts, au plus tard le 13 octobre.
Le Hamas dénonce de son côté de «nombreuses violations de l’accord», et évoque la mort de 28 civils «tués par les tirs de l’occupant [Israël, ndlr] depuis le cessez-le-feu. L’armée israélienne a fait état vendredi de «plusieurs terroristes» qui s’approchaient de troupes israéliennes ont été «frappés» dans la zone de Khan Younès (sud).
Le ministre israélien de la défense Israël Katz a indiqué avoir ordonné à l’armée de matérialiser sur le terrain la «ligne jaune» marquant la limite de son redéploiement aux termes de l’accord de cessez-le-feu.
Accès restreints à Gaza
Le Hamas a libéré dans les temps les vingt derniers otages vivants qu’il gardait captifs depuis le 7 octobre 2023. Il n’a restitué en revanche depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu’il retenait encore, en incluant celle rendue vendredi.
Dans l’après-midi, des dizaines de personnes ont pris part à Rishon Lezion, dans le centre-sud d’Israël, au cortège funèbre de l’ex-otage Inbar Hayman, dont le corps a été rapatrié mercredi.
En échange du retour des dépouilles, Israël a remis au total 120 corps de Palestiniens, selon le ministère de la santé du Hamas.
Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints. L’accord du cessez-le-feu prévoit la réouverture du point de Rafah passage crucial de Rafah, entre l’Egypte et le territoire palestinien.
Le responsable de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, est entré vendredi dans la bande de Gaza où il a visité une boulangerie qui a «désormais accès au carburant et à la farine, ce qui lui permet de produire jusqu’à 300’000 pains pita par jour», a indiqué le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Mais alors que l’ONU a déclaré à la fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël, remédier à la situation «prendra du temps», a estimé vendredi le Programme alimentaire mondial, appelant à l’ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour «l’inonder de nourriture».